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Oui à la petite hydroélectricité !

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IbaiErrekakBilkura

Association Ibai-Errekak

Actuellement sur les 3 provinces d’Iparralde, 32 centrales hydroélectriques représentant 50 emplois directs. La statistique des cours d’eau non navigables dits flottables – année 1890 – indique l’existence de 1324 moulins à blé et 143 scieries à bois. Dès lors, on peut imaginer que plusieurs dizaines de sites seraient encore aménageables en unités de production d’énergie hydroélectrique par les propriétaires désireux de ne pas laisser à l’abandon leur patrimoine.

L’association IBAI-ERREKAK dont le siège social est à Anglet poursuit son objectif de défense et promotion de la petite hydroélectricité au Pays Basque. En l’absence de politique publique efficace en faveur de la petite hydroélectricité et des moulins, hélas très peu de propriétaires de sites osent se lancer dans un projet d’équipement de micro-centrales fonctionnant pourtant au fil de l’eau.

Ces derniers mois, IBAI-ERREKAK a participé activement à la demande de moratoire sur l’exécution du classement des cours d’eau, établi sans véritable concertation avec les riverains concernés, et lequel constitue un véritable frein à l’éclosion de nouveaux projets. Le succès de ce mouvement national a réuni 2100 signatures d’élus et de personnes morales et a permis de recueillir quantité de témoignages et d’articles scientifiques, rendant compte de l’exaspération que ressentent les acteurs de l’énergie renouvelable, propre et de proximité qu’est la petite hydroélectricité. Ceux-ci ne comprennent pas comment l’État peut être aux ordres de certaines fédérations de pèche, alors que sur le terrain les rapports entre pêcheurs et propriétaires riverains sont plutôt bons. En effet, les riverains autorisent les pêcheurs à pénétrer dans leurs propriétés. Les riverains entretiennent les berges d’autant plus facilement lorsqu’il y a un enjeu énergétique. En outre, les retenues d’eau constituent en général d’excellentes zones de frai.

IbaiErrekakJPEGUn exemple local de la politique portée par le SDAGE Adour Garonne et L’Agence de l’Eau est l’encouragement financier à la destruction ou arasement des moulins et de leurs ouvrages hydrauliques. Ses conséquences néfastes et définitives vis à vis de toute action pour la petite hydro-électricité de proximité et de l’environnement au sens global sont récemment illustrées par la destruction de deux ouvrages sur la commune de Sare. Il s’agit de ce qui était estimé comme des obstacles prioritaires sans usage, par les services techniques sur le cours d’eau du Lizuniaga, affluent de la Nivelle, selon l’article publié par la Fédération de pêche des Pyrénées Atlantiques, le 14 décembre 2015. Bien qu’aucune enquête digne de ce nom n’ait été menée, un des deux sites devra faire l’objet de travaux complémentaires pour «diminuer le risque d’érosion». On peut en déduire que cet ouvrage avait au moins un usage de prévention de risques d’érosion et qu’il justifiait au minimum, d’une étude d’impact sur l’environnement ! Enfin, le dernier paragraphe de l’article cité ci-dessus indique aussi qu’il est prévu un suivi «afin de voir comment les poissons recolonisent ces sites». Il n’est nullement mention du potentiel d’énergie électrique inhérent à ce site qui était équipé d’une turbine…

D’autre part, IBAI-ERREKAK comme d’autres associations locales a dû intervenir auprès de l’Administration Préfectorale pour que les canaux d’amenée d’eau ne soient pas considérés comme des cours d’eau dans la nouvelle cartographie. Sans cet ajustement, l’entretien des ouvrages aurait été soumis à des normes environnementales disproportionnées.
IBAI-ERREKAK continue de contribuer au développement des énergies renouvelables, de soutenir des projets à taille humaine, d’apporter sa pierre à la transition énergétique et au maintien des emplois industriels en milieu rural. L’exploitation des micro-centrales, existantes ou à construire, qui assure dans nos campagnes quelques ressources financières pour les communes et les particuliers, ainsi que quelques emplois, ne peut que contribuer à lutter contre la désertification des zones rurales. D’autre part, les plans d’eau, grands et petits, séduisent par leur beauté, leur calme, leur sérénité et, parfois, par leur mémoire patrimoniale. Les pêcheurs eux-mêmes ne fréquenteraient plus des rivières revenues à l’état sauvage.

L’association soutient I.Ener et les propriétaires de moulins et piscicultures qui pensent à une mise en valeur énergétique d’un patrimoine que sa situation géographique a offert au Pays Basque

La loi de modernisation de l’action publique (MAPA) promulguée le 27 janvier 2014 attribue aux collectivités territoriales la compétence «Gestion des milieux aquatiques et des inondations» (GEMAPI).

Cette compétence sera obligatoire à compter du 1er Janvier 2018 (loi NOTRe). IBAI-ERREKAK formule le souhait que la future EPCI Pays Basque exerce les compétences qui devraient lui être transférées selon les 4 alinéas de l’article L.211-7 du code de l’environnement (1 2 5 et 8) en se faisant le défenseur de l’enjeu énergétique de cette gestion qui malgré tout restera partagée.

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Construisons ensemble la Communauté Pays Basque !

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Batera2016-07-27Nous vivons un moment particulièrement fort de l’histoire du Pays Basque : 70 % des communes et 74 % des élus municipaux d’Iparralde ont dit oui à la création d’une Communauté Pays Basque. Elle verra le jour au 1er janvier 2017.

Moment fort dans la vie démocratique du Pays Basque, où la décision des élu(e)s converge largement avec les aspirations de la société civile. Merci !

Moment fort que Batera appelle à célébrer le mercredi 27 juillet à 19H00 à Bayonne : chants, danses, verre de l’amitié, personnalités et prises de paroles, et mise en chantier symbolique -entre toutes et tous- de la maison commune Herri Elkargoa / Communauté Pays Basque.

Pour l’emploi, le logement, les transports, l’environnement, la langue basque, l’agriculture durable, l’enseignement supérieur, etc. l’heure est venue de se regrouper pour construire cette maison commune.

Après le temps du débat démocratique, après le temps de la décision, voici venu le temps de la construction !

Rassemblons-nous pour réussir toutes et tous ensemble !

Toutes et tous à Bayonne, mail Chaho Pelletier, le mercredi 27 juillet à 19H00 !

Batera

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Enpresako demokraziaren gezurra

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Sophie Béroud, Zientzia Politikoetako irakasle titularra, Lyon-II-Triangle unibertsitatea (artikulua 2016ko apirileko Le Monde diplomatique-n argitaratu da)

Sophie Béroud, Zientzia Politikoetako irakasle titularra, Lyon-II-Triangle unibertsitatea (artikulua 2016ko apirileko Le Monde diplomatique-n argitaratu da)

[Artikulu hau 2016ko apirileko Le Monde diplomatique-n argitaratua izan da eta Manu Robles-Arangiz Institutuak  bere webgunean bertsio euskaratua agertu du]

Enpresako eremu sozialean ez da informazio ahalik osoena jaso eta eztabaida baten ondoren erabakitzeko eskubiderik. Lan-kontratuak ez du enplegatzaile eta langile baten arteko berdintasun harremanik ezartzen, erlazio asimetriko bat baizik, menpekoa alegia. Enpresa ez da inola ere beldurretik libre den eremu publiko bat. Lana mantentzea jokoan bada, ez da benetan boto librerik emateko aukerarik, zinez ez baitago zer hautatu.

 

Myriam El Khomri Lan ministroak aurkeztu duen Lan Kodearen erreforma proiektua aurkeztearekin batera komunikazio kanpaina handi bat egin zen. Esaten zenez, elkarrizketa soziala “erraztu” beharra dago eta langileak kontutan izanik akordioak bultzatu, enpresa eremuan zuzenean kontsultatuz. Hiru eratako argudioak erabili dira. Lehenik, txarretsi egiten dira lan-harremanak gaur direnetan; honen arabera, elkarrizketa sozialak porrot egin du. Bigarrenik, hurbiltasunaren erretorika erabiltzen da: langileekin gertutik negoziatzeak halabeharrez leku gehiago, botere handiagoa emango lieke. Azkenik, enplegatzaileek autonomia eta askatasun gehiago izanik, enpresako negoziazio bidez, posible litzateke enpleguak sortzea.

“Langileengandik ahalik hurbilen” dagoen negoziazioaren diskurtso ederra ez da berria; bere xedea da “fabore printzipioa” saihestea. Printzipio honen arabera enpresako akordioa sektoreko lan-hitzarmeneko edukia baino hobea izan behar da

Alabaina, ezarritako ideiak gorabehera, enpresa mailako negoziazioa asko hedatu da 90eko hamarkadatik hona, eta Frantzian honez gero leku garrantzitsua du. Ordezkari sindikalek ia beren denbora guztia ematen dute horretan, eta sarri eginbehar horrek beren lankideengandik urrundu egiten ditu, eurek esaten duten moduan. 2014an enpresako 36.500 akordio sinatu ziren. Lehenago ere puntu ugari enpresetan urtero negoziatu beharrekoak dira, batik bat soldata, lanaldiaren iraupen eta banaketa, berdintasun profesionala, soldata-aurrezkia, desgaituen laneratzea… Baina salbuespen dira oraindik derrigor ezarritako [enpresentzako] betebeharrak, eta negoziazioak nekez gauzatzen dira jokoan dagoena soldata igoera edota langileen aldeko erabakiak direnean.

“Langileengandik ahalik hurbilen” dagoen negoziazioaren diskurtso ederra ez da berria; bere xedea da “fabore printzipioa” saihestea, hots, Frantziako lan-zuzenbidearen eraikuntzaren erdigunean izan dena alde batera uztea. Printzipio honen arabera enpresako akordioa sektoreko lan-hitzarmeneko edukia baino hobea izan behar da, eta hitzarmena, berriz, Lan Kodea baino mesedegarriagoa. Langileak babestea da helburua, guztiei, edozein dela ere enpresaren neurria, gutxieneko komun bat izateko aukera emanez, gehi sektore mailan negoziatutako edukiak. Hala da; maila honetako akordioek sektore bat arautzeko bidea ematen dute, enpresa guztiei arau berberak ezartzen zaizkielarik; hau enpresa txiki eta ertainak dumping-etik babesteko modu bat ere bada. Adituek sarri nabarmentzen dute Frantziako sindikalizazio-tasa urria (biztanleria aktiboaren %8 eta %9 bitartekoa), baina ez dute hainbeste aipatzen langileen ia %90 lan-hitzarmen baten babespean dagoela, hots, Ekonomia-Lankidetza eta -Garapenerako Erakundeko (ELGE) kide diren estatuen artean tasarik handienetakoa.

El Khomri legegaiak erreferendumaren arma eskaintzen die patroiaren asmo bat babestu nahi duten sindikatu txikiei. Hauteskunde sindikaletan koalizio sindikalek botoen %50etik gora ateratzen dutenean erreferendum eskubidea ezarri da, organizazio “erreformisten” alde

Arauen hierarkia azpikoz gora jartzeko helburuaren atzean enpresa mailan baino aplikatuko ez den bestelako negoziazio kolektiboko marko bat ezarri eta arauen produkzioa zatikatu nahia dago. Oraindik hortik urrun gaude, noski, baina duela hogeita hamar urte luze hasi zen noranzko horretan doan mugimendua. Gobernuak eta legegileek lanaldiaren administrazioari buruzko salbuespenak baimendu zituzten, langileentzako lan-hitzarmena edota legea bezain mesedegarriak ez ziren akordioak ixteko aukera eman zutelarik. Elkarrizketa sozialari buruzko 2004ko maiatzaren 4ko Fillon legearekin joera hori azkartu egin zen. Lege honek dio “enpresako akordioak sektoreko hitzarmena indargabetu ahal izango du, azken honek berariaz galarazi ezean”. Manuel Vallsen gobernuak salbuespen horiek lanaldiari eta kaleratzeko baldintzei ere aplika arazi nahi dizkie.

François Hollandek areagotu egin du negoziazioaren dezentralizazioa, lan-zuzenbidearen filosofia hankaz gora jarrita; bereziki enpresentzako, ez langileentzako babes-zuzenbide gisa ulertzen du. Halako erasorik ez dugu sekula ikusi bere burua “sozialista”tzat hartzen duen botere baten aldetik; gainera, sindikatuek langileen defentsan duten eginkizuna berriro auzitan jarri nahi dute. El Khomri legegaiaren helburuetako bat sindikatu batzuk alboratzea da. Erabaki harrigarria, izan ere, demokrazia sozialaren berrikuntzari buruzko 2008ko abuztuaren 20ko legeak sindikatuen ordezkaritzari buruzko irizpideak errotik aldatu baitzituen, beren legitimitatea finkatzeko. Hain zuzen ere, lege hori indarrean sartu zenetik organizazio bakoitzak hauteskunde sindikaletan botoen %10 bildu behar du enpresan errepresentatibo izan dadin, eta %30, behar izanez gero beste sindikatu batzurekin, akordioak sinatzeko (halere, akordio honen aurka jo dezakete botoen %50 osatzen duten organizazioek). Erreformak horrela amaiera eman zien gutxiengoen akordioei, hauek ezarpen txikia zuen sindikatu batek sinatu zitzakeelarik, lantoki batean ahula izanagatik, “zalantzaz kanpoko ordezkaritza presuntzioa” bazuen. Honek langile guztiei eragin ziezaiekeen. Horrenbestez, sindikatuen ordezkaritza- eta negoziazio-ahalmena 2008tik hona zuzenean bere hauteskunde-emaitzen araberakoa da.

Zuzeneko demokrazia ez al da hoberena? Halako argudioak hainbat puntu ahazten ditu, ordea. Helburuak enpresaz enpresa zatikatzeak langileak ebatzi ezineko dilemetara daramatza: enplegua galdu ala soldata jaitsiera eta lanaldiaren luzapena onartu.

El Khomri legegaiak auzitan jartzen ditu lege hartako hainbat xedapen. Pentsa liteke ordezkaritza sindikalaren erreformak MEDEF patronalaren itxaropen guztiak ez zituela asebete, ezta sindikatu batzurena ere, esaterako CFDTrena; honek negoziazio kolektiboaren garapenerako beharrezkoak ziren baldintzak sortu nahi zituen.

Beraz, 2013an ezarri zen sindikatuen interes nazionaleko lehen neurriak ez zuen organizazio “txikiak” desagertzea ekarri, ezta eremu sindikalera iritsitako azkenak baztertzea ere, esaterako UNSA edo Solidaires. Kontrara, erreformak arlo pribatuan SUD sindikatuen ezarpena erraztu zuen, eta beren ordezkaritzaren alde auzitegietara jo beharretik libratu zituen. Gainera, enpresetako zuzendaritzari aurre egiten dieten atal sindikal batzuk arau berri hauek baliatuta gehiengoak osa ditzakete proiektu batzuk geldiarazteko. Ondorioz, 2008ko erreformak ez zuen neurrira garatutako elkarrizketa soziala, enpresarioaren borondatearen araberakoa, faboratu, bere eragile batzuk amestu izan zuten moduan. Horregatik, orain sindikatuen eginkizuna eta langileak benetan ordezkatzeko ahalmena berrikusi nahi dute.

Azkenik, erreferendum bidez botoa indibidualizatuta (langile bat, boto bat) enpresaren baitan dauden lan- eta soldata-desberdintasunak ezkutatu egiten dira: langileek eta goi arduradunek ez dituzte interes berdinak

El Khomri legegaiak erreferendumaren arma eskaintzen die patroiaren asmo bat babestu nahi duten sindikatu txikiei. Hauteskunde sindikaletan koalizio sindikalek botoen %50etik gora ateratzen dutenean erreferendum eskubidea ezarri da, organizazio “erreformisten” alde; hauek alde batera utzi ahal izango lukete hautestontzietan erabakitako ordezkaritza, eta langileei zuzenean galdetu. Negoziazioa langileengana hurbiltzeko aitzakiaz gobernuak saihestu nahi ditu indar sindikalik tinkoenak.

Erreferendum era honen zaleek iradokitzen dute azkenean langileek beren ardurei aurre egingo dietela eta erabaki egingo dutela enpresaren egoerari buruzko iritziak, enpresarioak aurkezten dituen moduan, aintzat hartu (ala ez). Zuzeneko demokrazia ez al da hoberena? Halako argudioak hainbat puntu ahazten ditu, ordea.

Helburuak enpresaz enpresa zatikatzeak langileak ebatzi ezineko dilemetara daramatza: enplegua galdu ala soldata jaitsiera eta lanaldiaren luzapena onartu. Lana mantentzea jokoan bada, ez dago benetan boto librerik emateko aukerarik, zinez ez baitago zer hautatu. Adibide argigarria da Moselako Smart lantegiarena.

2015eko irailean, sindikatuei presioa eragin eta beren sinadura lortze aldera, zuzendaritzak kontsulta-erreferendum bat egitea erabaki zuen; enplegu egonkorra zuen pertsonalaren %56ak 39 orduko lanaldira itzultzea erabaki zuen (ordainduak 37 izango zirelarik) lanpostua salbatzearren. CGTk eta CFDTk Smart lantegian hauteskunde sindikaletan botoen %50etik gora jasotzen dutelarik, akordioaren aurka jo zuten. Lege berriarekin horrelakorik ez litzateke posible izango.

Enpresako eremu sozialean ez dago informazio ahalik osoena jaso eta eztabaida baten ondoren erabakitzeko eskubiderik. Lan-kontratuak ez du enplegatzaile eta langile baten arteko berdintasun harremanik ezartzen, erlazio asimetriko bat baizik, menpekoa alegia. Enpresa ez da inola ere beldurretik libre dagoen eremu publiko bat.

Aitzitik: gutxiengoan dagoen organizazio bati presioa eragin dakioke kontsulta bat sustatu eta enplegatuen botoa orienta dezan. Gainera, “lan-komunitatea” ez da inola ere burujabea, forma demokratikoei buruzko hiztegia erabilita. Hautesleen perimetroa enpresaren muga juridikoen baitan dago, eta ez leku jakin batean dagoen errealitatearen baitan. Birmoldaketa industrialaren prozesuak, enpresa erosketa eta bategiteek jarduera-kate oso zatikatuak sorrarazi dituzte, enpresa txiki eta ertain ugaritan banatuak eta azpikontrata-enpresa sareko parte direnak.

Jakingarria da, Smart enpresaren adibideari berriro erreparatuz, aldi baterako langileei eta azpikontratetakoei kontsultarik ez egitea; haatik, lanaldiaren administrazioari buruzko erabakiek eurei ere eragiten diete. Esaterako, Italian, lantoki baten itxiera jokoan zegoela eta erreferendumak antolatuaz Fiateko zuzendaritzak lortu zuen lantegiz lantegi lorpen sozialak kentzea, sindikaturik borrokalarienen eragina murriztea eta edozein protesta kolektiboa galaraztea.

Azkenik, erreferendum bidez botoa indibidualizatuta (langile bat, boto bat) enpresaren baitan dauden lan- eta soldata-desberdintasunak ezkutatu egiten dira: langileek eta goi arduradunek ez dituzte interes berdinak. Menperatuen hitza entzunarazteko ordezkaritza kolektiboaren adierazpideak baztertu egiten dira. Smarten, kontsultatutako 385 goi arduradunek %74ak akordioa ontzat eman zuten, baina soilik 367 langileen %39ak.

Ekinbide sindikalaren esku utzita ere, zuzeneko demokraziaren tresna hori bere xedea kentzen dion logika batean kokatzen da: enpresaren eta etekinak maximizatzearen logika, ez lana jarduera kolektibo eta kooperatibo gisa hartzen duena. Lan-harremanen baldintzak eta bitartekoak zeharo eraldatu nahiak, enpresan barneratu nahiak, logika hau bakarra bailitzan inposatu nahi du, eta lanaren -laneko- demokraziaren ideiari eduki kritiko oro kendu nahi dio.

 

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Zorionak Etxalde!

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EtxaeBeñat Etchebest, Président d’Etxalde

L’objectif d’Etxalde est de constituer progressivement un  patrimoine immobilier commun en Pays Basque, c’est à dire un parc immobilier répondant aux besoins de logement de la population, des entreprises, des associations du Pays Basque. Etxalde fêtera ses 10 ans en 2017 et invite les habitant-e-s du Pays Basque à venir partager leurs réflexions lors de l’assemblée ouverte à tous et à toutes ce jeudi 1er septembre 2016 à 18h30 aux Bureaux de Hemen-Herrikoa à Anglet.

Depuis la création d’Etxalde, un important travail a été mené : choix de la structure juridique adéquate, étude de l’acquisition de plusieurs immeubles, achat et gestion de deux d’entre-eux.

Aujourd’hui, la problématique à l’origine de la création d’Etxalde est de plus en plus prégnante.

  • La précarisation de l’emploi, des situations familiales, la financiarisation de l’économie, relativisent le concept de propriété privé. Le Pays Basque n’appartient plus à ses habitants, mais à de très lointaines sociétés financières.
  • Le coût du rachat permanent du foncier surcharge ménages et entreprises, mobilise trop de nos énergies. Les fonds viennent à manquer pour garantir certaines fonctions vitales à la société. La valeur produite par notre jeunesse n’enrichit que Caïman et Panama.
  • Des gens font des dons ou des legs d’immeubles, aux paroisses, aux communes. La gestion de ces biens n’est souvent pas la mission des bénéficiaires, qui en décident leur revente pour améliorer leur trésorerie.
  • Il nous faut capter cet élan permanent des habitants, au bénéfice durable de l’ensemble de la population.

La nouvelle marche à franchir par Etxalde n’est pas très haute. Les fondateurs de l’association ont aujourd’hui besoin de l’impulsion apportée par un cercle élargi.

Etxalde vous invite à venir partager vos réflexions lors de l’assemblée ouverte à tous les habitants du Pays Basque, ce jeudi 1er septembre 2016 à 18h30 dans les bureaux d’Hemen-Herrikoa à Anget.

Nous vous invitons à venir participer et enrichir le débat autour e notre outil de développement :

Ce jeudi 1er septembre 2016 à 18h30, dans les bureaux d’Hemen-Herrikoa, Immeuble Alliance, 3, rue du Pont de l’Aveugle à Anglet.

Le don et le legs immobiliers sont des outils que nous n’avons pas encore utilisé. Nous souhaiterions mettre en place une démarche permanente allant dans ce sens-là.

Quelles énergies pouvons-nous fédérer pour organiser cela ?

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L’AFMR vend Etcharry en raison d’une gestion défaillante

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AFMREtcharryCollectif de salariés d’Etcharry avec le soutien du syndicat CFDT agro-alimentaire du Pays Basque.

Par 10 voix pour et 2 abstentions, l’assemblée générale extraordinaire de l’AFMR a statué le 25 juillet 2016 sur le principe de vendre le site d’Etcharry à l’association d’éducation populaire St-Michel Garicoits de Domezain (rattachée à la fraternité St Pie X, branche dissidente de l’Eglise catholique). Les salariés de l’AFMR apprenaient cette nouvelle, après avoir été informés le 08 juin 2016 de l’éventualité de la mise en vente du site et du transfert des activités sur Ustaritz à partir du 1er Septembre 2016, afin d’éviter la mise en cessation de paiement de l’institution.

53 années de présence en Pays basque intérieur ont été ainsi balayées en un tournemain. Durant des décennies, le centre d’Etcharry a développé des activités de formation et de conseil dans plusieurs pôles d’activités : le social et le médico-social, le développement agricole, le développement territorial. Des milliers de stagiaires et d’étudiants en ont bénéficié.

Ils ont contribué à asseoir la notoriété nationale du centre de formation qui a aussi imprimé sa marque dans le territoire autour de valeurs et de principes éducatifs.

La promotion sociale, par exemple, a permis à de nombreux jeunes et moins jeunes de trouver une orientation professionnelle, de développer des aptitudes, de rebondir dans leur parcours personnel.

Beaucoup d’entre eux ont choisi de s’installer sur les territoires de proximité (Amikuze, Soule) qui en ont ainsi bénéficié.

Le développement local a favorisé des démarches collectives, en donnant la parole aux acteurs de terrain pour construire des projets, renforçant le pouvoir d’agir, la prise d’initiative et la cohésion sociale.

Des professionnels engagés ont trouvé à Etcharry un lieu de ressourcement et de remise en question, grâce aux pédagogies actives de la formation pour adultes.

La décision de vente a été l’aboutissement d’une gestion négligente, d’un manque d’anticipation et de mauvais choix réalisés par la direction précédente sous l’autorité de son président, Monsieur Barthélémy Aguerre.

Quelques salariés, dès 2012, ont essayé d’alerter le président sur les défaillances et les dérives constatées. Ils avaient demandé au printemps 2015 la réalisation d’un audit financier et organisationnel afin d’y voir plus clair, et de surseoir au plan de licenciement économique ciblé sur trois personnes.

Ils n’ont pas été entendus. Le président a préféré écouter son directeur qui, en quittant l’institution avec son directeur adjoint dans le cadre d’une rupture conventionnelle en septembre 2015, assurait que le point d’équilibre serait trouvé avec les trois licenciements. Il n’a pas fallu plus de six mois après leur départ pour que les administrateurs, apparemment médusés, découvrent un déficit de plus de 600.000 euros sur l’année 2015.

Légèreté et inconséquence ont entraîné des choix précipités : la décision de transférer les activités du site d’Etcharry (dont l’AFMR est propriétaire) sur le site d’Ustaritz (dont elle loue les locaux à la Mairie d’Ustaritz) est le résultat d’un non-choix.

Les justifications invoquées pour l’expliquer sont le caractère coûteux de la gestion du patrimoine d’Etcharry et la localisation géographique d’Ustaritz soi-disant plus favorable pour les étudiants et stagiaires. D’autres alternatives auraient pu être envisagées, par exemple le rapatriement de toutes les activités sur le site d’Etcharry, un vrai centre de formation qui dispose de toute la logistique avec salles, hébergement et restauration.

L’argent n’ayant pas d’odeur, le premier acquéreur était le bienvenu. Ils sont donc allés chercher l’association d’éducation populaire St-Michel Garicoits de Domezain, en recherche de locaux.

Les décisions prises, sans concertation avec les salariés, entraîneront des conséquences importantes pour eux. Il n’est pas sûr que l’idéal d’émancipation et d’ouverture porté par les fondateurs de l’AFMR dès 1963 y trouve son compte.

Sur ce registre, les décideurs actuels de l’AFMR, dont certains sont des élus locaux, pourraient bien être débiteurs pour longtemps face à leur territoire.

Etxarriko ikasle ohi eta hurbilak :

Etxarriko Heziketa gunea, orri bat itzulia baino gehiago, liburu bat urratua.

Baserrian heziketarako elkartea (AFMR) 2016ko buruilan Etxarritik badoa. Etxarriko jauregiaren jabe zen eta hori uzten du alokatzeko leku bat Uztaritzen.
Elkarteko lehendakariak Barthelemy Aguerrek dio leku horren artatze eta berritzea sobera kario dela.
Ikus molde hori ez da xuxena Uztaritzeko alokatze saria kasik 70.000,00 € delarik urtero.
Zendako ez ezarri lehen bezala ikasle guziak Etxarrin alokatze gasturik gabe.
Hautu hau hobea ziteken Etxarriko lekua oso egokia baita, Uztaritzerat aldatzeak arazoak ekartzen baititu ikaste eta langileri.
Alda eta saltze zalu, ixil horren arrazoinak menturaz beste nunbait dira.
Diru aldetik, elkartea egoera larrian zen, azken 10 urte hauetako kudeaketa zinez txarraren gatik bereziki, eta aterabide bat atzeman behar zen. Laborantxa arloa nahitarat baztertu dute zuzendaritzak eta Barthelemy Aguerren lehendakaritzak.
Gelditu dute laborantxa BTSa, joaiterat utzi dute profesional lizenzi, apurtu dute Montpellier-ko ESCAIA rekin kidetza.
Orainokoan laborantxa aholkulari, lurralde egitasmo laguntzaile ta garatzaile formakuntzak atxikiak dira bainan zuzendaritza aldetik ardura gutirekin.
Azken 10 urte hauetan arlo hortako hezitzaile kasik guziak kanporatuak izan dira diru arazoen gatik bainan halere ziloa barnatuz joan da bereziki azken 2 urtetan

Oraiko egoera txarrerat ekarri gaituen funditze hori gaitzesten dugu.

Hondamen horren bukatzeko Etxarriko jauregia, Akitania eta Europako diru publikoz lagundua, jadanik Domintxinen den«Fraternité Saint Pie X» ari saldua da.
Erromako elizatik kanpo den mugimendu hori jabetzen da beraz Etxarriko jauregiaz, lekuko hautetsi zonbaiten ezaxolkeriari esker.
«Deo gratias, Benedicamus Domino, Magnificat» diote beren lekuan.
Guk pentsatzen dugu «AFMR» en joaiteak Uztaritzerat eta «St Pie X» -arren hazteak ondorio txarrak ukanen dituztela gure inguruan
Gure elkartasuna ekartzen dugu Etxarriko langileri.
Bixtan da ez zaiotela beren iritzia galdegina izan.
Gaitzesten dugu AFMR eko lehendakaria bere partea baitu kudeaketa tzar hortan, bukatzeko egun merke saltze batean.
Etxarriko AFMR famatua zen heziketa berritzaile, bizi, gisa. Ainitz gira horren adierazteko. Ezin dugu jasan ez dezan ildo hortan jarraiki eta ordezka dezan erakaskuntza katoliko integrista batek.
Merke saltze eta ixiltasunean hartu erabakien salatzeko egoera ahalgegarri hori onartzen ez duten guziak deitzen ditugu elgarretaratzerat ibiakoitzean buruilaren 10 ean, goizeko 9 etan, Donapaleuko herriko etxearen plazan.

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Laurogei urte baino gehiagoko gure ameskeria

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Frankismoa

Beñat CASTORENE

Uztaileko Enbata aldizkarian, Jean-Louis Davantek eskaintzen digu « 80 ans de conflit » deituriko artikulua. Hitz egiten du, bereziki, frankismoaren hastapenetik ETAren borroka armatuaren bukaeraraino doan laurogei urteko arte horretaz. Horrez gain testuak adibide batzuk emaiten ditu, erakusten dizkigutenak nola gure herriak, betidanik, pairatu behar izan duen bortizkeria politikoa auzoko nazio haundien aldetik. Gure kontrako bortizkeria beti nabarmendu eta areagotu baldin bada armak hartu ditugun okasione bakanetan, hauteman behar da politika zapaltzailea ez dela sekula baretu pausatu ditugunean; zapalketa forma gehien bat kanbiaturik ere.

Horretarako, testuan aurkitu ondoko lau esaldi hauetan, bainan gehiago ere aurki genezake, Jean-Louis Davantek deitoratzen du Frantzia eta Espainiaren “portaera eskasa” ETAk armak utzi zituenetik.

• “ Et depuis l’arrêt de l’activité militaire de la gauche basque, les Etats espagnol et français ont perdu cinq ans sans rien faire en faveur de la paix” Edo euskaraz : “ Euskal ezkerraren ekintza militarra gelditu zenetik, frantses eta espainiar Estatuek bost urte galdu dituzte bakearen alde aritu gabe”. Frantses Estatuak eta espainiar Estatuak ez dute, nehundik ere, bost urte galdu, pentsatzen dugun bezala; bakea bezainbat edo gehiago, haiek nahi dutena baita euskal nazioa ahul dadin desagertzeraino. Guk ditugu, izaitekotan, galdu urte horiek ezer egin gabe: izan ere, euskararen pratika errealak segitzen du beheititzen; lurralde inbadituetan gure demografiak txarreratzen; ekonomia propioak endekatzen; eta gure gazteek partidu arrotzentzat gerota gehiago bozkatzen…

• Piska bat urrunago, euskal presoen alderateko frantses Estatuaren portaerari dagokionez : “ce n’est pas la paix, mais la vengeance à perpétuité” Euskaraz : “ez da bakea, etengabeko mendekua baizik”. Inguratzen gaituzten Estatu inperialistek ez dute sekulan barkatzen; guk “bururik gabe”ko mendekiotzat jotzen duguna da haientzat emaiten diguten oinarrizko pedagogia, guri orori sakonki erakusteko zer arriskatzen dugun haien demokraziaren mugak ahantziz. Egia erran, nonahi eta noiznahiko estatu inperialistak ez du “bake” edo “mendekio” terminoetan arrazoinkatzen gizaki arimadun batek bezala; munstro hotz baten antzekoa da, bere kontrako errezistentzia guzia lehertu nahi duena. Makur ez banaiz, Hego Afrikaren kasuan, bake egin nahia eta iniziatiba lehenagoko zapalduen ganik jin ziren, afrikaneren erregimen injustua bota eta gero; ez eta, apartheidaren denboran, zapaltzaileen ganik. Beraz, esperientzia hortan, egun batez zerbait hartzekotan, guk beharko genuke etsenplu hartu demokrata beltz horien ganik, haiek bezala aurreko arerioen aldera esku zabal portatuz. Erran gabe doa ez girela hortaratuak.

• Geroxago, Espainiar Estatuari dagokionez : “ on reste aujourd’- hui dans le même schéma de gestion négative de la victoire” Euskaraz : “gaur ere, haien jokamolde negatibo beraren aurrean gaude”. Hemen ere, lehentxago erran bezala, gaizki pentsatzen dugu, zeren, arrazoinkatzen duten mailan behintzat, jokamoldearen eskema ez baita batere negatiboa haientzat; zerbait negatiboa baldinbada norbaitentzat, guretzat da bakarrik.

• Finitzeko, piskabat urrunago irakurtzen dugu: “ici aussi, l’intelligence devrait avoir le dernier mot; il est temps que l’Espagne mette fin à sa loi d’exception…”. Euskaraz : “Hemen ere, inteligentziak azken hitza izan beharko luke ; ordu da Espainiak bere salbuespeneko legea ken dezan…”. Ez dugu arerioa gutietsi behar eta ez diogu inteligentziari buruzko kontseilurik eman behar ere, harena baitabil zorigaitzez gurea baino askoz hobeki ; ondikotz, gure kontra dabil… Adibidez, justu oraintxet bezala, borrokaren itxurazko barealdi batean, abertzaletasunaren erregionalismorako eraldatze prozesua ezin inteligentukiago sustengatzen dute estatuek.

Funtsean, betidanik, debrua ikusten dugu euskaldunok errealitatean kontzientzia osoz bizitzen ezin ikasiz: indar eta interes politiko hotzen erdian gure bidea asmatzen eta egiten. Pleinitzearen edo konbentzitzearen bortxaz gure arerioen urrikalmendua azkenean lortuko genuelako ametsa egin dugu gehienetan.

Buruan sartu beharko genuke behin betikotz, Frantses Estatua, frantses nazio bakarraren ordezkaria dela; gurea bezalako nazio ttipiak poxelu dituela; horiek konkistatzeko eta asimilatzeko programatua dagola hasieratik betirako. Pertsona gutik du oinarrizko egia hau ulertu eta esplikatu Simone Weil (1909- 1943) frantses filosofoak bezala L’enracinement bere testu famatuan. Noiz gara, gu ere, ameskerian bizitzetik geldituko ? Agian, Euskal Herri osorako egiazko erakunde nazional bat eraikiko dugunean, errealitatea den bezala begiratzeko adorea emanen diguna, egiazko subjektu politiko kolektibo bilakatzen lagunduko gaituena, independentziaren bidean, abilki eta zuhurki denok batera eremanen gaituena.

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Une Z.A.D. aux portes de Bayonne ?

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ZADPour la deuxième fois en moins d’un mois, le panneau annonçant la construction du futur centre commercial Auchan-Allées Shopping-Bayonne-Ondres a été vandalisé. La création d’une Z.A.D. (Zone à Défendre) y est annoncée, ainsi qu’une date « d’ouverture » : novembre 2016. Même si les terrains concernés sont toujours en friche et qu’aucun activiste ne semble présent sur les lieux, les ingrédients pour la mise en place d’une Z.A.D. sont réunis.

Un super-projet de plus dans la guerre aux m²
Après l’agrandissement de BAB2, (10 000 m² supplémentaires soit 52 000 m² au total), l’installation d’Ikea (24 000 m²), de sa galerie marchande (47 000 m²) et la construction d’un Carrefour attenant ( 5000 m²)_soit un total de 76 000m², le projet Allées Shopping annonce 100 000m² !

L’offre commerciale du Pays Basque – Sud Landes dépasserait celle d’une agglomération telle que Strasbourg ou Rennes. Les CCI de Bayonne et Mont-de-Marsan considèrent d’ores et déjà que cet afflux de m² commerciaux va déstabiliser le sud Aquitaine et qu’il y aura des dégâts dans le commerce de proximité mais également dans ces centres commerciaux eux-mêmes. Le difficile remplissage des galeries marchandes de BAB2, du centre commercial Ametzondo et dans une moindre mesure du centre commercial Marinadour préfigure déjà des difficultés à venir.

Collusions entre décideurs politiques et intérêts financiers
Le projet porté par le maire d’Ondres, Eric Guilloteau, est particulièrement sujet à controverse. Comme le rapporte Dominique Lapierre, proche de l’association ANTICOR qui milite contre la corruption, de forts soupçons de « prise illégale d’intérêt » pèsent sur l’adoption du nouveau plan local d’urbanisme (PLUI) du Seignanx. De plus, le vote d’une nouvelle taxe, par la communauté des communes du Seignanx, permettant le financement de la route d’accès aux Allées Shopping est également entaché de forts soupçons. Cette fois, c’est pour « subordination d’élus » qu’une plainte a été déposée envers le maire d’Ondres (1). Mais ce sont bien les contribuables du Seignanx qui vont financer, à hauteur de 6,6 millions d’euros, la route d’accès aux Allées Shopping (2).
Il n’est pas nécessaire d’évoquer la récente enquête ouverte par la justice française contre la famille Mulliez, propriétaire d’Auchan, pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale.

Les terres agricoles et les paysans à nouveau attaqués
Dans une période de crise de l’agriculture, la transformation de terres agricoles en « terres commerciales » est un bien mauvais message adressé aux agriculteurs. Les médias relaient l’information depuis des mois : les agriculteurs sont asphyxiés par les politiques commerciales de la grande distribution. Obligés de vendre en dessous des coût de production, les paysans subissent en plus la prise de contrôle de leur terre par ces mêmes enseignes.
Autant les élus bayonnais ont négocié avec Ikea un point de vente et de promotion des produits locaux, autant sur le projet Allées Shopping, rien de tout cela ne semble émerger.

Le mirage de l’emploi, force destructive des centre-villes
Si l’argument de la création d’emploi est souvent avancé, il n’est qu’un leurre. Les experts le disent, les faits le confirment. Les emplois créés par les centres commerciaux en périphérie détruisent des emplois dans le commerce local des centre-villes. Le chiffre moyen régulièrement avancé par les économistes est de l’ordre de 1 emploi créé dans un supermarché détruit 1,5 emplois dans le commerce local. BIZI !, association bayonnaise qui a travaillé le sujet, annonce la destruction de 1 à 5 emplois selon le secteur concerné. Aussi, avec 600 emplois annoncés par les porteurs du projet Allées Shopping, on peut s’interroger sur l’avenir des centre-villes d’Ondres, de Tarnos, de St-Martin-de-Seiganx, ainsi que sur les quelques commerces de proximité qui résistent dans les villages du Seignanx. Bayonne ne sera certainement pas épargné…

Ainsi, entre la multiplication des surfaces commerciales au détriment des terres agricoles et des paysans, les intérêts financiers des promoteurs au détriment du commerce de proximité, l’escroquerie annoncée du chantage à l’emploi, la convergence d’un certain nombre d’activistes d’horizons différents est possible. Paysans, écologistes, alternatifs, défenseurs du commerce local et des circuits-courts, élus, citoyens peuvent se retrouver sous une même bannière : Zone à Défendre !

Camille Hanette

(1) : Plainte déposée le 15/10/2015 par Henri Destouest, secrétaire de la section de Tarnos du PCF
(2) : Budget prévisionnel de la communauté des communes du Seignanx sur la période 2014/2019

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“Une énergie pour, avec, ensemble”

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photo article 2Marion Thiessard, Le Collectif pour la Paix

La Paix en Soi pour la Paix ensemble”, telle était la ligne rouge du Festival pour la Paix qui eu lieu pendant 12 jours, du 21 septembre au 2 octobre 2016, d’Hendaye à Hossegor. Première édition d’un Festival d’un nouveau genre, a-politique, a-religieux, juste citoyen, où chacun est venu offrir ses compétences, son énergie, son temps, sa salle, son inspiration, etc. Oui, ce Festival a été conçu et construit sur l’élan du coeur, sur l’inspiration de 5 personnes un peu folles, conscientes de leur citoyenneté mondiale, et désireuses de semer des graines de Paix.

La première étape de la création du Festival : Créer une association et écrire une charte qui garantisse l’énergie dans laquelle chaque personne pourra venir rejoindre ce collectif d’un nouveau genre : “une énergie pour, avec, ensemble”, afin de faire le choix d’une autre manière d’être ensemble, teintée d’écoute, de conscience, de bienveillance et de compassion, avec l’aide d’outils comme ceux de la communication non-violente (CNV) dont le 25ème anniversaire le 21 septembre 2016 partout en France a donné l’inspiration pour la naissance de ce Festival.

Des utopistes naïfs nous direz-vous ? Non ! Des personnes de toutes générations, désireuses d’une autre manière d’être au monde, de nouveaux modes relationnels plus paisibles et d’une société plus coopérative et bienveillante avec le vivant.

Pari gagné pour cette première édition, qui a vu plus de 500 personnes se réunir pour vivre un ou plusieurs des 70 événements proposés par le Festival.

photo article 1Ces douze jours de Festival pour la Paix ont offert de très nombreux ateliers tels que le qi-gong, la méditation, la sophrologie, le yoga, etc. Ceci afin de permettre à chacun d’aller observer à l’intérieur de lui s’il y trouvait la Paix et/ou commencer un chemin vers elle. D’autres événements tels que les conférences, soirée empathie, marche, concerts, danse, forum ouvert, etc. ouvraient la conscience vers le thème de “la Paix ensemble”, et nous ont permis de réfléchir à la manière dont nous nous positionnons dans la relation avec l’autre.

Les moments forts du Festival : Le concert-conférence du pianiste nomade et amoureux Marc Vella dans les jardins du château d’Abbadia à Hendaye où 300 personnes se sont retrouvées pour l’ouverture de ce Festival pour la Paix ; la journée “Enfance et Famille en Paix” où conteurs et musiciens nous ont fait ressentir la grâce et la douceur d’un moment pour soi-ensemble ; la “Marche pour la Paix” à la chapelle Saint-Antoine à Musculdy, ou chapelle pour la Paix, où musiciens et danseurs ont illuminé chaque seconde passée dans ce cadre splendide et si symbolique ; le spectacle “Fi-chezmoi la Paix” offert par des artistes venus de tous horizons pour chanter, slamer, mimer, magnifier le thème de la Paix ; un temps d’échange et de partage collectif sur le thème “Déployer la Paix en Soi pour la Paix ensemble” toujours à Hendaye, ville qui a déroulé au Festival le tapis rouge.

photo article 3Ce Festival n’aurait pas été possible sans l’élan de générosité et l’envie de partage autour de la Paix de plus d’une centaine de personnes.

 

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Gazteok elkarrekin

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ElkarrekinTogether

Lapurditik, Bizkaitik, Gipuzkoatik, Nafarroa Garaitik, Arabatik eta Nafarroa Beheretik elkartu ginen hogei bat gazte Suitzako Geneva hirian lau egun pasatzeko eta nazioartean aipatzen den gazteen tokia politikan aztertzeko.

Pauline GUELLE

Azaroaren 19ko asteburuan elkartu ginen Euskal Herri guzitik etorritako gazteak. Demokrazia parte hartzailean sakontzeko aukera ukan ginuen nazioarteko foro batean parte hartuz. Nazio Batuetako foro hori Giza eskubideen komisioak antolatu zuen, gazteen inplikazioa espazio politikoan eztabaidatzeko asmoarekin. Lapurditik, Bizkaitik, Gipuzkoatik, Nafarroa Garaitik, Arabatik eta Nafarroa Beheretik elkartu ginen hogei bat gazte Suitzako Geneva hirian lau egun pasatzeko eta nazioartean aipatzen den gazteen tokia politikan aztertzeko. Talde horren ezaugarri nagusia bere aniztasuna izan zen. Nahiz eta denak euskaldunak izan, inplikazio molde eta maila ezberdinak genituen. Elkarte kide, alderdiko kide, akademiko edo norberak zuen interesarekin juntatu ginen demokrazia parte hartzailean hausnarketa amankomun bat sortzeko asmoarekin.

Lehen topaketa hori biziki aberatsa izan zen. Gazteok, zer plantan ezartzen ahal dugu gure Herrian gure boza entzunarazteko, elkarlana bultzatzeko eta demokrazia parte hartzailea sustatzeko? Hori izan zen gure solasen oinarria. Horren haritik, bakotxa bere errealitateaz mintzatu zen. Gazteriaren parte hartzea bultzatzeko nahian elkar elikatu ginuen, gure esperientziak trukatuz eta existitzen diren tresnak aztertuz.

Bidaia hori prozesu sakon eta luze baten abiapuntu bat izan zela espero dugu. Nazioarteko foroaz gain konturatu ginen gazteentzako elkarlana sustatzeko nahi bat bazela. Gainera, elkarrekin parte hartzeko parada sortu behar zela zatiketa guzien gainetik.

Ipar Euskal Herriari dagokionez, sei lagun joan ginen Genevara. Koordinatzaileaz gain Euskaldun Gazteriako militante bat, I-Ener-ko kide bat, akademiko bat, Garapen kontseilutik gazte bat baita ere Euskal Herria Zuzenean elkartetik kide bat izan ginen. Egunerokotasunean elkarlanean guttitan ari garela ohartu ginen eta hortik gure hiru probintzietako gazteen arteko tresna bat eraikitzeko nahia adierazi genuen.

Prozesu orokor baten lehen urratsa izan zela erran dugu. Izan ere, Ipar Euskal Herri mailako gogoeta bat eraman nahi genuen, gazteen artean demokrazia parte hartzailea hausnartzeaz gain, gure tresna bat eraikitzeko. Tresna horrek hamaika forma hartzen ahal ditu izan plataforma, asanblada, komisio, kontsulta gune, topagune… Dena asmatzekoa da. Horren egiteko bilkura ideki bat antolatuko dugu Baionako Zizpa gaztetxean hemengo gazteria anitza bilduz.

Metodoaren aldetik, aurkezpenak baino talde eta tailer lanak eginen ditugu gure bilkura eramaiteko. Parte hartzea oinarrian jartzen bada, gure funtzionamendua araberan pentsatuko dugu denen boza plazaratzeko. Horri esker, denen ekarpenak kondutan hartuak izanen dira eta nehor bazterturik ez uzteko ahaleginduko gara. Gainera, elkar ezagutza baino gehiago denen esperientziaren truka-lekua izaiten ahalko da.

Egitarauaren aldetik, topaketa hortan Genevaren bilduma eginen da. Horrez gain tresna zabal eta iraunkor baten sortzeaz mintzatuko gara. Egun hori garrantzitsua izanen da gaur egungo gazteen beharren aztertzeko eta eztabaidatzeko. Batez ere ikusteko zer tresna mota elkarrekin martxan jartzen ahal dugun demokrazia parte hartzailea oinarritzat hartuz.

Gazte oro gomitatua da elkarte baten izenean, norbanako gisa edo taldean prozesu hortan parte hartzera. Hitzordua emaiten dizugu Baionako Zizpa Gaztetxean, abenduaren 17an, larunbatez, goizeko 9ak eterditan !

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2017a blokeoarekin amaitzeko urtea izan dadin

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Espetxe politika salatzeko eta euskal preso politikoen eskubideak aldarrikatzeko, kasik 80 000 lagun bildu dira Bilboko karriketan Sare Herritarrak egin deiaren haritik larunbatean, urtarrilaren 14an. 2017a blokeoarekin bukatzeko urtea izan dadin, beste aktore politiko eta sozialekin bultzatzeko konpromisoa hartzen du Sare Herritarrak. Duela 5 urte ETA-k bere ekinbidea utzi zuenetik oraino konpontzekoak diren egin beharretan aurrera egiten jarraitzearen beharra adierazi diote Sarekoei, Bilboko manifestazioan parte hartu duten milaka eta milaka manifestarik. Eta Sare Herritarrak, oso kontuan hartzen du eskaera hori.

Dani Blanco, Argia astekariko argazkilariaren irudi erreportaia ikusteko, klika argazki honetan (www.argia.eus/albistea/argazki-erreportajea-milaka-lagunek-salatu-dute-dispertsioa)

Dani Blanco, Argia astekariko argazkilariaren irudi erreportaia ikusteko, klika argazki honetan (www.argia.eus/albistea/argazki-erreportajea-milaka-lagunek-salatu-dute-dispertsioa)

Sare-ren agiria, manifestaldiaren biharamunean :

« 2017-a blokeoarekin amaitzeko urtea izan dadin, gainontzeko aktore politiko eta sozialekin bultzatzeko konpromezua hartzen dugu.  Sare herritarra, ez da jaio eta ez du lan egiten ere, instituzioak edota alderdiak dituzten eginkizunetan ordezkatzera begira. Baizik eta, begirunez hartzen ditugu hartzen dituzten edo etorkizunean har ditzaketen erabakiak. Baina begirune horretatik bada ere, gure ardura da, eragile politiko eta instituzional horiei, mendekuzko espetxe politikaren amaiera adierazpenetan eskatzearekin bat gatozen harren, uste dugu ETA-ren ekinbidearen amaieratik hainbeste urte pasa ondoren, egoerak, adierazpenetatik parlamentuetara eraman ahalko diren formulazio politiko eta juridiko zehatzak bilatzera igarotzea eskatzen duela.  Gasteiz, Iruña eta Madrileko legebiltzarretan osaturiko gehiengo berriek, bestelako jokabideei aukerak zabaltzen dizkie. Iritzia adierazten duten ekimenetatik, gobernuak derrigorrez bete beharreko konpromisoak adieraziko dituzten ekimenetara. Eta bereziki espainiar gobernuak bete beharrekoak.  Azken aldian, espetxe politika honen aurkako espainiar legebiltzarreko indar politiko ezberdinen ahotsak entzun ahal izan ditugu, eta guzti hauen batuketak, gehiengoa osatu ahal dute.

Beraz, iritsi da ordua, espainiar Gobernua, hainbeste sufrimenduri eta euskal presoen eskubide urraketei amaiera ematera behartu ahal izateko moduko konpromezuak hartzekoa.

Hemendik gutxira Sare herritarrak, helburu hau gauzatze bidean eta behar hau adierazteko, gurekin bildu nahiko duten alderdi eta instituzio guztiekin errolda bat abiaraziko dugu.

Jakitun gara, ez dugula inoren ordezkaritza gure gain, ez gara eta alderdi politiko bat. Baina bai uste dugu, euskal jendartearen zati garrantzizko baten babesa dugula, gauzak aldatu gabe ezin direla denbora gehiagoz bere horretan mantendu uste dutenak gainera.

Geroz eta gehiago direlako, nahiz eta lehenago inplikatu gabeak izan, auto aktibatzeko eta herri honekin konprometitzeko unea iritsi dela uste dutenak.

Urte luzeetako biolentzia ezberdinen ondoren, elkarbizitza bideetatik ibiltzen hastearen beharra dugulako, eta bereziki, gure ondorengoei guk ezagutu duguna baino jendarte hobeagoa utzi ahal izatekoa.

Guzti honegatik, Sare-rentzat urrats zehatzagoak emateko unea hasten da. Zentzu horretan, kokatzen dugu datozen hilabeteetan burutuko dugun Batzar Orokorra. Baina baita ere, indar politikoei konpromiso handiagoak eskatzeko unea ere bada, eta beraiekin bidelagun izatekoa, aurrera egitea suposatzen duen guztian, urrats zehatz eta erabaki argiekin. »


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L’enseignement supérieur au Pays Basque

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ESTIAL’enseignement supérieur et les activités directement liées, la recherche, la diffusion et la valorisation de ses résultats, ainsi que la formation tout au long de la vie (lifelong learning) est une filière économique prometteuse et rassembleuse qui porte des promesses considérables. Pourquoi l’enseignement supérieur ? Parce que, argumente Jean-Roch Guiresse, directeur de l’école d’ingénieurs Estia pendant vingt ans, il peut faire preuve d’agilité, d’interaction et de cogestion avec des acteurs économiques et sociaux, et parce qu’étant par nature associé à la recherche, il produit et structure de la connaissance immédiatement disponible.

Comme toute activité de formation, l’enseignement supérieur est au service de trois logiques: service d’intérêt général aux effets à long terme, il agit aussi comme facteur de développement et d’enracinement humain, il participe ainsi à la culture et au vivre ensemble de territoires (pas uniquement de territoires géographiques) et c’est également une activité économique importante, au regard des flux financiers générés et des emplois directs, structurante, vitamine pour toutes les activités.

Emplois directs

Les flux financiers et les emplois directs de l’enseignement supérieur sont en Iparralde comparables à ceux d’une belle entreprise, d’abord par ses 500 emplois directs. En incluant formations de techniciens supérieurs et d’infirmiers, ainsi que classes préparatoires, l’Enseignement supérieur pèse:

  • en France : 3 millions d’étudiants, 250.000 salariés (enseignant-chercheurs, ingénieurs de valorisation et non-enseignants, non compris les organismes de recherche).
  • sur Bordeaux Métropole 70.000 étudiants, 65.000 en Euskadi.
  • en Iparralde 4.500 étudiants et 500 salariés environ (chercheurs compris).

En termes d’input financier direct, en retenant prudemment un coût de formation moyen de 6.000€ /étudiant.an (former un ingénieur généraliste coûte le double), en ajoutant 25% au titre des dispositifs associés de recherche et sa valorisation, nous évaluons le flux financier direct annuel apporté à l’économie d’Iparralde par l’enseignement supérieur à 35 M€ pour le fonctionnement et à 10 M€ en investissement (moyenne depuis 15 ans). L’enseignement supérieur exerce également de puissants effets économiques indirects. Selon une estimation prudente, un apprenant dépense en moyenne 3.500 € pour se loger et 3.500€ pour vivre sur le lieu de ses études, sur 9 mois l’an, soit en 9 mois 30% du pouvoir d’achat annuel moyen net d’un salarié. En d’autres termes, 4.500 étudiants en Iparralde représentent un pouvoir d’achat comparable à celui de l’ensemble des salariés de Dassault- Aviation Anglet, ou bien 33% des 2.500 emplois directs de l’activité touristique.

Trois bonnes nouvelles

La formation supérieure est appelée à se développer considérablement dans le monde, assurant la liberté de choix, en partie dans une logique concurrentielle qui a déjà mis fin à une certaine “logique de circonscription”. Les solutions sont recherchées dans l’agilité et les alliances bien pensées, sans frontière, pas dans le gigantisme des établissements. Notre Pays Basque (Euskadi certes, et aussi Iparralde) a intérêt à améliorer sa position sur cette filière. Il dispose d’atouts remarquables pour y développer son rôle ici et dans le monde.

Atouts d’Iparralde

Iparralde offre des compétences à partager, des champs d’étude, des axes de progrès à traiter (logement, santé, transport, activités sportives, promotion de marques…). Il attire et séduit des apprenants de toutes régions et des enseignants et chercheurs: par ses avantages géographiques et culturels, et par son accueil aux diversités. Il est héritier d’une tradition d’initiative, “se prendre en charge par soi-même, ne pas attendre tout des caciques, des majors ou de Bruxelles”, même si ses habitants, hésitent parfois à réveiller le cours supposé réglé des évènements.

La compétence

C’est un domaine d’initiative et de compétence partagées : pour créer ou interrompre un cursus, s’allier, gérer…

L’Etat, aux finances exsangues, ne conservera que son privilège de stratège et d’accréditeur, sans doute en partage.

Une agglomération soudée à la région et à la CCI, associant les acteurs d’ici, peut disposer d’énormes prérogatives. Régions et agglos ont vocation à établir des schémas directeurs et à intervenir en formation, en recherche, en innovation sociale et économique.

Les CCI sont le deuxième formateur en France, après l’Education nationale. L’histoire nous conforte : la plupart des universités et grandes écoles sont nées d’initiatives d’églises (l’université de Bordeaux en 1441, celle de Toulouse au XIIIe siècle, les actuels Instituts catholiques …) ou bien de congrégations (en France les Ecam, Esap, Icam…, en Euskadi Deusto, Universidad de Navarra et son Tecnum à Donostia), de maires écoutés par le prince (parmi les cas récents: les universités de La Rochelle, de Nîmes …), de CCI (écoles de management, écoles d’ingénieurs pour valoriser les minerais, la houille blanche, la radio-communication…). Pour assurer la soutenabilité, il y a des modèles de financement et de gouvernance adaptés aux moyens humains et financiers de chaque territoire. Plusieurs modèles de financement sont à l’oeuvre, comparables, combinables, et de nombreuses parties prenantes concernées sont prêtes à participer.

Financement

Chacune des parties prenantes a sa propre jauge pour mesurer la performance et l’impact. Il convient de rechercher la mixité des publics, la pluri-utilisation des bibliothèques, des plateaux techniques, des contenus en lignes (les Mooc), des installations sportives … et de s’inspirer en permanence des meilleures pratiques usitées ailleurs, car il faut ici aussi “faire mieux à iso-moyens”.

Dans quelle mesure faire payer chacun des bénéficiaires ou bien recourir à la redistribution fiscale ? On pratique dans le monde des formules très diverses. En France, les universités sont pour l’instant contraintes par l’Etat sur leurs tarifs. Beaucoup reçoivent de l’Etat 80% de leurs ressources de fonctionnement. Grâce aux fonds dits d’investissement d’avenir, aux appels à projets recherche de l’UE et à leurs relations avec les entreprises, certaines arrivent à générer par elles-mêmes autant que ce financement récurrent de l’Etat. Certaines écoles “techniques” (X, Mines- Télécom) et instituts (IEP) sont plus libres sur leurs tarifs et plus entraînées à recourir au mécénat. Pour beaucoup d’autres (Estia, Ecam, Esap…) les financements publics récurrents ne dépassant pas 10% de leurs ressources, toutes les parties prenantes sont mises à contribution. En Euskadi, Mondragon Unibertzitatea et Deusto reçoivent moins de 50% de la part des pouvoirs publics (Madrid et Gazteiz). L’apprenant paie 6.000 à 10.000€ l’an pour un master. Il paie tout de même 1.000 à 3.000€ pour un master à l’UPV, selon la spécialité. En Grande-Bretagne, les droits d’inscription sont considérables (pour un Master of science, à peine un peu moins que le coût complet soit £5.000 à £9.000 pour un étudiant de l’UE, beaucoup plus pour les étudiants étrangers à l’UE) et l’Etat accorde aux étudiants des prêts dont les difficultés de remboursement s’annoncent aussi préoccupantes pour l’emprunteur que pour le prêteur.

C’est le moment de nous en occuper

Le XXIe siècle est le siècle de la connaissance. A la conférence de Göteborg (2009) l’UE a défini “le triangle de la connaissance à la source de l’avenir de l’Europe”: éducation, recherche-développement et innovation, technologies de l’information et de la communication. Notre territoire Pays Basque est mûr pour s’emparer de projets de tels enjeux. Il n’a d’ailleurs pas été inactif jusqu’à présent, faisant venir et installant l’UPPA, créant et développant l’Estia, l’ISA du BTP, plusieurs classes préparatoires et STS, etc. Et puis, c’est un sujet de rare vertu, rassembleur, structurant, propice à l’innovation et aux alliances extérieures, il contribuera donc à la fois à l’unité, à l’identité et au ressourcement du pays.

Quelle perspective?

D’ici dix années, compte tenu des hypothèses indiquées dans l’encadré ci-dessous, dans une France comptant 4 millions d’étudiants, l’activité d’enseignement supérieur prise au sens large en Iparralde peut raisonnablement compter 1.000 emplois et 9.000 étudiants dont 7.000 venant d’autres territoires par choix. Cela vaut la peine de ne pas tarder. Il y a pour chacun d’entre nous une façon adaptée de participer.

* Anticiper, examiner des “smart specializations” et de possibles alliances, émettre des appels à projets, choisir, agir, c’est le rôle des acteurs en responsabilité territoriale, académique et économique, de nos instances de représentation sociale.

* S’informer, réfléchir, s’engager, c’est le rôle de tous les citoyens.

L’efficience n’est pas l’apanage des gros

Le nombre d’étudiants en France devrait croître de 33% d’ici à 2027 [France-Stratégie, mai 2016]. En Afrique, 7% d’une classe d’âge accède à l’enseignement supérieur contre 76% en Europe*, au point que l’on avance qu’“il faudra ouvrir en Afrique une université par semaine pendant 10 ans”. En France, économies d’échelle et visibilité internationale justifieraient un parti pris de fusion-absorptions conduisant au gigantisme des établissements. Or de très fameux établissements, y compris parmi l’élite du classement de Shanghai, affichent des effectifs relativement atteignables : 11.000 au MIT, 20.000 à Harvard (dont 12.000 post-graduates), 4.000 à Cranfield (tous post-graduates), 4.000 à Mondragon Unibertzitatea … 12.000 à l’UPPA (5 sites), 800 à l’Estia. Les immenses universités d’Amérique latine changent de paradigme, se ré-orientent et se ré-architecturent.

* Iparralde accuserait un retard de 14 points selon l’association Du Pays Basque aux grandes écoles.

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Discriminations et double-discriminations

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PôleEmploi1

Par Peio JORAJURIA

En France, tous sont égaux, car c’est la loi. Abusivement, certains ont cru que du coup, tous étaient pareils, mais ce n’est pas le cas. Il existe en France, comme dans quasiment tous les états du monde, des gens de sexe différent, d’origine ethnique différente, d’orientation sexuelle différente, et parfois même des vieux, des handicapés ou des gens qui croient en un ou plusieurs dieux.
Conscient que malgré une volonté affichée d’uniformité, des différences subsistaient, le législateur a interdit d’en tenir compte et a doté l’arsenal juridique étatique de lois interdisant la «discrimination», une notion qu’il a définie dans l’article 1 de la loi n°2008-496 du 27 mai 2008. Le 18 novembre 2016, suite à un amendement du député breton Paul Molac, cet article a été modifié, et la loi précise désormais que «Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle, sur le fondement […] de sa capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, […] une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne l’aura été dans une situation comparable.»

Avec cette formulation, vous pourrez continuer à refuser de louer votre appartement à quelqu’un qui ne parle pas français, mais vous ne pourrez pas le faire parce qu’il parle en plus le hongrois, l’arabe, ou le basque. C’est une bonne nouvelle.

Le risque existe par contre que, par extension, certains refusent de prendre en compte la «capacité à s ‘exprimer dans une autre langue» comme critère d’embauche, même si concernant la prise en compte de la langue basque à Pôle Emploi, par exemple, c’était déjà souvent le cas.

Concrètement, lorsque vous souhaitez diffuser une offre d’emploi ou votre curriculum vitae au travers du réseau de Pôle Emploi, celui-ci s’assure que vous n’y faite aucune mention de critères discriminants (âge, sexe, appartenance religieuse, origine, genre…), sauf dans le cas où ce critère constitue «une exigence essentielle et déterminante» pour le poste.

Les langues maîtrisées par les candidats et exigibles pour un emploi font partie depuis longtemps des «critères objectifs» d’employabilité. Sous réserve d’un minimum de justification, vous pouvez, en tant qu’employeur, cochez dans le formulaire dédié du site la langue dont vous exiger la maîtrise par votre futur employé sans que cela ne soit considéré comme une discrimination. L’interdiction implicite de la loi de faire mention sur son CV ou sur son offre du critère potentiellement discriminant qu’est désormais la ou les langues maîtrisées par le candidat ne devrait donc pas s’appliquer.

Le problème, c’est qu’à Pôle Emploi, la langue basque – de même que les autres langues régionales – n’apparaît pas sur les listes informatiques fermées de langues autorisées. Cette absence ne préjuge nullement du caractère «essentiel et déterminent» de la demande, mais ouvre la porte vers des interprétations erronées qui sont jusqu’à présent fréquents. Les cas de conseillers qui refusent de présélectionner des candidats bascophones pour travailler dans une ikastola, ou les refus de dérogations pour un contrat aidé sous prétexte de l’existence d’autres candidatures non-bascophones, mais répondant aux critères «objectifs» du poste, existent déjà.

PôleEmploiUne mauvaise interprétation de la nouvelle loi pourrait renforcer ces comportements, tant qu’il ne sera pas dit clairement que dans certains cas, exiger la maîtrise de la langue basque pour un poste est un critère objectif.

Il y a donc urgence à exiger de Pôle Emploi, ainsi que des autres administrations, qu’ils mettent enfin à jour leurs listes informatiques de langues, afin d’éviter ce qui pourrait être une double-discrimination : une application différenciée en fonction de la langue de la nouvelle loi sur la discrimination linguistique.

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Meeting, puis manif, contre les mines

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Rassemblement contre les mines d'or (Espelette le samedi 11 février 2017)

Rassemblement contre les mines d’or (Espelette le samedi 11 février 2017) – Irudien Artzaina

Il y avait tellement de monde à Espelette ce samedi 11 février que le rassemblement s’est transformé en manifestation.  Plus d’un millier de personnes avaient répondu présent à l’appel, et après les prises de parole s’est organisée une marche dans les rues d’Espelette. C’est donc un message très clair qui va remonter de la mobilisation déterminée et pacifique, organisée en moins d’une semaine sous la pression du planning imposé par la très courte consultation publique : les agriculteurs, les professionnels des filières qui font vivre ce territoire, les élus et les habitants du Pays Basque ne veulent pas de ce projet insensé qui met en danger le patient travail pour préserver notre terre, son eau et ses paysages. Les organisateurs de la mobilisation étaient clairs « Si le projet devait continuer, ils nous trouveront sur leur chemin car nous avons la légitimité avec nous« .

Rassemblement contre les mines d'or (Espelette le samedi 11 février 2017)

Rassemblement contre les mines d’or (Espelette le samedi 11 février 2017) – Irudien Artzaina

Prise de parole de Stop Mines EH et du CADE :

Merci à tous d’être venus, et merci au maire d’Espelette qui a tout fait pour faciliter ce rassemblement.

J’ai le redoutable privilège de prendre la parole en premier au nom des organisateurs. Je me présente, je m’appelle Martine Bouchet, je suis du CADE et de l’association Stopmines-eh qui s’est créée avec comme objectif de stopper ce projet de mines d’or et qui a ici une table d’accueil.

Je vais commencer par citer tous les organisateurs de ce beau rassemblement.

Cet appel a été lancé par :

Le syndicat de défense de l’AOP Ossau-Iraty et les fermiers du Pays Basque en AOP Ossau Iraty
Le Syndicat des Producteurs du Piment d’Espelette,
Xapata pour la cerise d’Itxassou
Euskal Herriko Laborantza Ganbara,
Le syndicat ELB (Euskal Herriko Laborien Batasuna),
B.L.E. (Biharko Lurraren Elkartea),
L’Association des Producteurs Fermiers du Pays Basque – label Idoki),
Inter AMAP Pays Basque,
Bizi !,
le CADE (Collectif des Associations de Défense de l’Environnement),
Stopmines-eh.

Être là aujourd’hui tous ensemble est très important pour espérer donner un coup final d’arrêt à ce projet de mines d’or. Ce projet n’a pas de sens, il correspond à une vision archaïque qui pousse à utiliser toujours plus de matières premières non renouvelables, alors que l’extractivisme a forcement une limite. Quand il n’y en aura plus, il n’y en aura plus !

Irudien Artzaina

Manifestation contre les mines d’or (Espelette le samedi 11 février 2017) – Irudien Artzaina

Notre avenir, c’est de préserver notre terre

Notre avenir, ce n’est pas la mine. Notre avenir, c’est de préserver notre terre. Notre avenir, nous le construisons sans projet minier. Car la qualité de l’air et de l’eau, des paysages, une terre dénuée de pollution sont indispensables aux principaux piliers de notre économie que sont le tourisme, le thermalisme et surtout l’agriculture. L’équilibre de notre territoire est fragile, démarrer une activité minière le met en danger.

La société Sudmine veut ouvrir une ou plusieurs mines à ciel ouvert dans un premier temps, espérant également découvrir un filon ce qui impliquera des travaux encore plus lourds, dévastateurs et dangereux. Ils le disent dans leur dossier, mais ils le nient dans la presse. Mais la seule chose qui comptera c’est ce qu’il y a dans le dossier.

Qu’est-ce que c’est qu’une mine à ciel ouvert ? C’est une surface qu’on creuse, on prend le sous-sol pour la broyer et espérer y trouver quelques grammes d’or par tonne. Quelques grammes par tonne ! C’est à dire une tonne de terre saccagée pour récolter 3 ou 4 grammes d’or.

Et ce sous sol, une fois qu’il a été broyé, trituré, lavé pour en extraire son or, il en reste quoi ? Il reste d’un côté un trou et de l’autre côté ce qu’on appelle des résidus, c’est à dire des amas considérables de terres broyées qui peuvent être de véritables collines. Toutes ces surfaces sont à jamais perdues pour les générations futures. Ces surfaces sont inutilisables pour l’agriculture. La mine va durer à peine quelques années d’exploitation alors que les terres sont perdues pour plusieurs générations.

Manifestation contre les mines d'or (Espelette le samedi 11 février 2017) - Irudien Artzaina

Manifestation contre les mines d’or (Espelette le samedi 11 février 2017) – Irudien Artzaina

Sudmine n’empêchera pas l’eau de pluie de tomber

Et la pollution est inéluctable. On remue le sol, et on libère des substances qui jusque là étaient enfouies : des minéraux acides et de l’arsenic le plus souvent. Et cette pollution est entraînée par l’eau de pluie qui tombe sur les résidus. La pollution se retrouve dans nos rivières et dans nos sols. C’est tout le périmètre autour des mines qui est menacé. L’eau des nappes phréatiques est menacée. L’eau de la Nivelle et de la Nive est menacée. L’eau potable des habitants de la Côte puisée dans la Nive est aussi menacée si on ne les arrête pas. Sudmine n’empêchera pas l’eau de pluie de tomber.

Aujourd’hui, il n’y a plus de mines ouvertes en France métropolitaine. Mais toutes les autres mines qui ont déjà été exploitées que ce soit Rouez en Sarthe, Chéni dans le Limousin, Salsigne près de Carcassonne : toutes ces anciennes mines ont un périmètre protégé par des grillages pour que le public n’y rentre pas, car la terre et l’eau sont trop polluées. A Salsigne, dans les 20 communes des alentours ,le taux de cancers du poumon a augmenté de 80% et le taux de cancers du larynx de 110%.

Les riverains n’ont plus le droit d’utiliser leur eau pour arroser leurs légumes, par un arrêté préfectoral, alors que la mine a été fermée il y a plus de 10 ans.

La seule chose de durable dans la mine, ce sont ses déchets.

Alors ici, au Pays Basque, on n’en veut pas de leur mines. Cette demande est incompatible avec les caractéristiques de ce territoire, un territoire qui s’est patiemment construit et qui veut s’engager vers une économie durable, pérenne pour les générations à venir.

On n’en veut pas de leurs mines car en plus, cet or, il ne sert à rien. Il correspond juste à une logique lié à la finance, à la spéculation. Car de l’or, on en a déjà bien assez extrait depuis l’antiquité. Il est dans le coffre-fort des banques, où il y en a plus que dans toutes les ressources connues encore sous terre. Il est dans nos bijoux, et surtout, il est dans tous nos biens usagés. Il faut aller le recycler.

Ce sont des rapports très officiels qui le disent : les filières de réemploi ou de recyclage des métaux sont bien plus porteuses d’activités économiques et d’emplois locaux que tous les projets miniers réunis.

Qui va vouloir porter une croix basque en or qui aura détruit notre territoire

Sudmine dit vouloir créer une filière de «circuit court» de bijoux 100% basque, c’est à dire fabriqués au Pays Basque avec de l’or basque. Mais qui va vouloir porter une croix basque en or qui aura détruit notre territoire ?

On n’en veut pas de leurs mines, et on le dit ici tous ensemble, habitants du Pays basque et professionnels des filières agricoles. Et c’est justement aujourd’hui qu’il est important d’être tous ensemble car notre voix sera beaucoup plus forte.

La consultation publique qui a été lancée, sans être annoncée autrement que sur un site internet que personne ne connaît, est très courte, et uniquement par internet. Aucune annonce n’a été faite aux maires, ni à la presse. Ce sont les associations qui ont fait ce travail d’information. C’est une véritable mascarade qui est un déni de démocratie. Il faut malgré tout s’en saisir comme d’un outil pour montrer par toutes les voies notre opposition. Vous avez à la table d’accueil des infos sur la manière de faire.

Mais ne nous faisons pas trop d’illusions sur cette consultation.

Le principal message, il va remonter d’aujourd’hui, de notre mobilisation pacifique et déterminée, pour envoyer un signal fort : nous ne voulons pas de mines d’or, non c’est non. Et si le projet doit continuer, ils nous trouveront sur leur chemin car nous avons la légitimité avec nous.

Que le gouvernement démine la situation

Je tente un jeu de mots : nous demandons au gouvernement qu’il démine maintenant la situation, qu’il tienne compte de l’avis de la population, des avis négatifs unanimes de tous les maires concernés par le périmètre, de l’avis négatif du ministre de l’agriculture et de nous tous ici, qui disons non.

Nous demandons au gouvernement qu’il donne une fin de non recevoir définitive à ce projet insensé. « URRE MEATZE PROIEKTURIK EZ ! AMALURRA GURE ALTXORRA DA ! NON AU PROJET DE MINES D’OR ! LA TERRE EST NOTRE TRÉSOR ! »

Consultation

Nous devons toutes et tous participer pour montrer à Sudmine notre refus catégorique de l’implantation d’une mine en Pays Basque et que nous nous battrons pour ça ! Pour se faire, cliquer sur le lien suivant : www.stop-mines-eh.org/index.php/actualites/divers/67-consultation-publique-sur-la-demande-de-permis-exclusif-de-recherches-dit-permis-kanbo

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Pourquoi les résidences secondaires sont un enjeu stratégique

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Biarritz : 26 000 logements pour 26 000 habitants, 41% de résidences secondaires (10 500 logements)

Biarritz : 26 000 logements pour 26 000 habitants, 41% de résidences secondaires (10 500 logements)

Txomin Casteigts, Peio Etcheverry-Ainchart, Mikel Goyheneche, Béatrice Peyrucq, Commission logement d’Euskal Herria Bai

Durant ces dernières semaines, le mouvement abertzale est revenu à la charge sur le dossier des résidences secondaires, à l’occasion d’une évolution législative qu’il réclamait depuis longtemps. En effet, en conséquence de l’adoption de la nouvelle loi de finances, l’article 1407 ter du Code général des impôts autorise désormais les communes classées dans les zones dites «tendues» à majorer d’un pourcentage compris entre 5% et 60% la taxe d’habitation au titre des logements meublés non affectés à l’habitation principale.

Le groupe Herri Berri de Saint-Jean-de-Luz a ainsi demandé la tenue d’un conseil municipal avant le délai légal du 28 février pour voter cette majoration, en vain. Euskal Herria Bai a également envoyé un communiqué de presse réclamant l’application de la mesure dans les communes du littoral. Quant à la mairie d’Ustaritz, elle est la seule à l’heure où nous écrivons à l’avoir effectivement votée, à son taux maximum, exception remarquable dans un paysage par ailleurs immuable.

Faire d’un problème une solution

Devant ce qu’ils apparentent à un acharnement des abertzale contre les propriétaires de résidences secondaires, d’aucuns crient à l’atteinte à la propriété privée, demandent qu’on laisse tranquille «ces gens qui apportent de la richesse à notre territoire», ou encore moquent une bataille quelque peu anecdotique dans le débat général du logement. Face à cette situation, il n’est pas inutile de rappeler quel sont l’esprit de cette taxe et la centralité de la problématique des résidences secondaires au plan local.

Nul besoin de revenir sur la situation de l’immobilier et du foncier dans les «zones tendues» et en particulier au Pays Basque aujourd’hui, cela fait des années qu’on en parle. Par contre, il n’est pas superflu de rappeler que si cette hausse effrénée des prix est bien liée à un déséquilibre entre offre faible et forte demande en logements, ce n’est certainement pas parce qu’on manque de logements au Pays Basque !

Biarritz : 26 000 logements pour 26 000 habitants
Saint-Jean-de-Luz : 14 000 logements pour 14 000 habitants
Guéthary : 1 300 logements pour 1 300 habitants

Ces exemples sont les plus caricaturaux d’un littoral où les logements laissés vides tout au long de l’année se chiffrent en dizaines de milliers, alors même que par ailleurs on ne parvient pas à répondre à la demande en logements principaux. Quand dans certaines villes côtières on compte autant de logements (appartements et maisons confondus) que d’habitants en valeur absolue, on ne peut parler de manque car sur le papier, tout le monde pourrait être logé ; mais quand une énorme proportion de ces logements sont vides durant toute l’année, on peut réellement parler de privation. Jugeons-en :

Biarritz : 41% de résidences secondaires (10 500 logements)
Saint-Jean-de-Luz : 47% de résidences secondaires (6 400 logements)
Guéthary : 48% de résidences secondaires (600 logements)

Les conséquences sont évidemment sociales, car elles privent une grande partie de la population de la possibilité de se loger dans les communes de la côte, reportant par ailleurs la pression foncière et immobilière sur les communes du Labourd intérieur. Mais elles sont également environnementales, car ces populations ayant souvent leur emploi dans les grandes villes côtières, elles sont condamnées à des déplacements quotidiens en voiture. Ce ne sont pas, loin s’en faut, les seules conséquences mais celles-ci sont assurément les plus préoccupantes en termes d’aménagement durable du territoire.

Devant cette situation, on peut considérer que le marché est libre et que les gens font ce qu’ils veulent de leur bien, quitte à ce que cela aggrave encore la situation.

On peut au contraire prôner la collectivisation du foncier et des logements, mais cela paraît pour le moins farfelu en pratique.

Et puis, on peut se dire qu’une solution intermédiaire est de considérer que les propriétaires de logements inoccupés, en grande partie responsables des déséquilibres sociaux, doivent fiscalement contribuer à corriger ces derniers, l’augmentation de leurs taxes pouvant être consacrée à financer la préemption foncière ou l’équilibre économique fragile des programmes de logements sociaux.

Savoir ce que l’on veut

Tout cela n’a donc rien d’un acharnement de principe contre les résidences secondaires. S’il n’y avait pas de problème de logement ni de flambée des prix, un nombre raisonnable de résidences secondaires dans une zone incontestablement touristique ne serait pas choquant. Mais voilà, il n’y a plus aucun équilibre en la matière au Pays Basque, et nous pensons qu’il incombe à la puissance publique la responsabilité de tenter de rétablir cet équilibre, dans le sens de l’intérêt collectif.

C’est de là que vient cette idée de création d’une contribution spécifique pour les résidences secondaires, et à défaut l’augmentation de 20% de leur taxe d’habitation. Elle n’a rien de dogmatique, elle ne contrevient pas au droit à la propriété privée, elle n’est qu’une réponse fiscale à un problème d’aménagement du territoire. Le fait même qu’elle ait été votée dans toutes les communes de la côte entre 2015 et 2016, par des maires de droite comme de gauche, démontre clairement que l’objectif de cette majoration est partagé.

Reste en suspens la question de son efficacité. Nous l’avions déjà mise en doute lors des premiers votes, une hausse de 20% ne pouvant représenter une incitation sérieuse à l’endroit d’un propriétaire assez aisé pour ne même pas occuper le logement qu’il a pourtant cher payé.

Ce doute se vérifie d’ailleurs depuis, au vu de la proportion toujours à la hausse des résidences secondaires.

A nos yeux, la majoration de la taxe à 60% désormais permise est nécessaire, si le but recherché est réellement d’obtenir la remise d’une part significative de ces logements sur le marché de la résidence principale – il suffirait simplement qu’ils soient loués à l’année –, ou si l’on espère compter sur de substantielles rentrées fiscales à destination urbanistique ou sociale (rappel du produit fiscal pour une majoration de 20% à Biarritz en 2016 : 650 000€ ; à Saint-Jean-de-Luz : 450 000€).

Il est donc totalement incompréhensible que les maires de la côte refusent de voter la majoration à 60%. Comment comprendre qu’ils considèrent la résidence secondaire comme un problème – de sorte qu’ils votent sa surimposition –, mais refusent ensuite de pousser la logique jusqu’à son maximum légal d’efficacité ? Cela a aussi peu de sens que préférer un sparadrap à une attelle pour soigner une fracture.

Une solution intermédiaire
est de considérer
que les propriétaires
de logements inoccupés,
en grande partie responsables
des déséquilibres sociaux,
doivent fiscalement contribuer
à corriger ces derniers,
l’augmentation de leurs taxes
pouvant être consacrée à financer
la préemption foncière
ou l’équilibre économique fragile
des programmes de logements sociaux.

Le droit d’avoir un logement passe avant celui d’en avoir deux

Quant à l’opinion publique, nous comprenons parfaitement son scepticisme. De fait, il n’est jamais agréable de donner l’impression d’en vouloir à des gens qui veulent profiter de leur maison de vacances. Mais la question n’est pas aussi simple, encore moins caricaturale. Elle est d’abord celle de la cohérence vis-à-vis de la population d’un territoire exigu et victime de son succès, où la part excessive de la résidence secondaire contribue si lourdement à empêcher tant de gens de s’assurer une résidence pour y vivre avec leur famille. La première est un agréable superflu, la seconde est un nécessaire vital.

Nous ne cessons de le répéter : le droit d’avoir un logement passe avant celui d’en avoir deux.

Un mot pour finir, à l’adresse de ceux qui parfois critiquent avec la même force l’atteinte supposée aux droits des résidents secondaires, et critiquent par ailleurs le fait de devoir poursuivre la «bétonnisation» du pays afin de produire les logements dont on a besoin, en périphérie de ville ou parfois même devant leur propre fenêtre.

En matière d’urbanisme au Pays Basque, il faut savoir ce que l’on veut : sur près de 30 000 résidences secondaires sur le littoral, 5000 résidences secondaires en moins, ce sont 5000 logements en moins à construire.

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Prozesu heterokronikoa eta ibilbide orria (eta II)

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EuskalErrepublikaPatxi Azparren, Lizargorri taldeko kidea

Sortu alderdiaren birfundazio kongresuarekin batera, ezker abertzalearen berosaketarako urrats esanguratsua eman da. Bertan, alderdi honen ibilbide-orria adostu dutelarik, Euskal Errepublika jarri dute iparrorratz. Eztabaidaren muina ondo kokaturik, ezkerreko abertzaletasunaren beste eragile eta sektoreekin solasaldia zabaltzeko garaia dela ematen du. Xede horretatik, eta ekarpen bat egite aldera, Gasteizko Legebiltzarrerako hauteskunde aurretik idatzi nuen artikuluari segida eman nahi izan diot.

Irakurri ahal izan dudanez, 2026an kokatzen omen du Sortuk independentziarako jauzia. Ezin esan goiz ala berandu den, izan ere une honetan, aldaketa historikoen erlojua zorabio bizian da. Haatik, artikulu honen lehenengo zatian erabili nuen “heterokronia” printzipioari eutsiz, euskal ibilbide-orriari ekiteko tenorean, eraldaketa historikoan eredu lineala gainditu behar dugula esatera ausartuko naiz.

Euskal Herriak ezin ditu bere inguruan dauden prozesuak kopiatu. Bistan da, gure ibilbideak bide berriak jorratu beharko ditugu: bidezidorrak, autopistak, saihesbideak; ezusteak, zorioneko jauziak, zorigaiztoko hanka-sartzeak. Ezin izango dugu prozesu bakarra egin, edota lurralde jakin batzuetara mugatu. Prozesu asko batera abiatu beharko dira eta prozesu horiek hamaika aurpegi hartuko dituzte. Euskal Herria zatitua dagoen hiru eremu administratiboetan prozesu “homolagatu” bana bideratu beharko badira ere, mugaz gaindiko bestelako ekimen eraldatzaileak beharrezkoak dira. Eta batik bat, herritar bakoitzaren hautua ardatz izango lukeen prozesu askatzaile batek garrantzi berezia ukan beharko luke.

Eremu administratibo bakoitzean eman daitezkeen ibilbide diakroniko ala homokronikoarekin batera, euskal errepublikako kide izan nahi dugun herrikide guztiok une berean (eta aukeran, berehala, erlojuan une magiko baten zain egon gabe) prozesu eraldatzaile eta askatzaileari ekin behar diogu, bizi garen tokian bizi garela.

Pertsona ardatz

Herri orok, jendarte sistema orok lurralde mugatu baten kontrola izan behar du. Nazioarteko erakundeek ere baldintza hori eskatzen dute independentzia prozesu bati zilegitasuna emateko. Alabaina, lurraldetasunaren aurretik, pertsonak dira egitasmo independentistaren iturburu eta jomuga, eta hortaz, herritarron protagonismoan oinarritutako prozesuak zentzua hartzen du. Lurralde batasunera iristeko bide berri bat aurkitu ahal duen prozedurak, hain zuzen ere.

Alderdi politikoetaz gain,
beste eragile soziopolitikoak,
sindikalak eta kulturalak ere,
prozesu independentistaren
gidaritza taldean aritu behar dira.

Aurreko artikuluan nioen moduan, alderdi politikoetaz gain, beste eragile soziopolitikoak, sindikalak eta kulturalak ere, prozesu independentistaren gidaritza taldean aritu behar dira. Garrantzi handia dute independentziari esker, euren egoera hobe dezaketen sektoreen ekarpenek. Hau da, egungo sistemaren ondorioz menpetasun egoeran daudenak. Emakumeak, langileria, euskaldun aktiboak, Europatik kanpo etorritako etorkinak , gatazka armatuaren ondorioak pairatzen dituztenak, aipatu nituen espresuki. Jendarte zibilaren arlo horietan aurki dezakegu independentistok aliantzak eta bidaideak, egun eroso dauden sektoreengandik, aldiz, ezin dugu ezer espero, dagoeneko euren fideltasuna nori zor dioten argi utzi dute eta.

Independentzia hobeto bizitzeko” leloa zabaldu berri da ezker abertzalearen zenbait sektoretan. Pertsonen bizimodua hobetzea independentziaren helburu nagusienetarikoa izanik, bat etor ninteke lelo honekin. Aldiz, zehaztu ezean, oso labainkorra izan liteke. Izan ere, Arzallusen galdera ospetsu honi “independentzia zertarako? Azak jateko?” Nolabait, erantzun nahi diola eman baitezake.

Independentzia hobeto bizitzeko
leloa zabaldu berri da
ezker abertzalearen
zenbait sektoretan.
Pertsonen bizimodua hobetzea
independentziaren helburu nagusienetarikoa izanik,
bat etor ninteke lelo honekin.
Aldiz, zehaztu ezean,
oso labainkorra izan liteke.
Izan ere, Arzallusen galdera ospetsu honi
independentzia zertarako? Azak jateko?
Nolabait, erantzun nahi diola eman baitezake.

Gure bizimodua ez da ingurumenarekin bateragarria

Honako galderak datozkit burura: zer da hobeto?, nor baino hobeto?, noiz baino hobeto?…

Gure bizimodua ez da ingurumenarekin bateragarria, gure energia kontsumoa disparate hutsa da, Euskal Herriak elikagaietan eta energian erabateko menpekotasuna du…Hobeto bizitzea aldarrikapen nagusienetariko bat bilakatzen bada, ezkerreko independentista mugimenduak galdera askori erantzuna eman beharko dio. Esaterako, Suediako bizikalitatea lortzea adarrikagai bilakatzen bada, argi eduki behar dugu gurea bezalako herrian solik lor litekeela hori, norabaiten bizkarretik, gu baino egoera okerragoan dauden herrien lepotik, alegia.

Beste adibide bat, Somaliako piratek Bermeoko arrantzaleei eraso zietenean, NATOren babesa eskatu zuen EAJek. “Hobeto bizitzeko” leloa ezkerraren balio etiko eta berdinzaleen esparruetan ez badugu zorrotz kokatzen , hegemoniaren aldeko bidaia horretan naufragio suertatu ahal da.

Burujabetza zertako

Burujabetza nahi dugu hobeto bizitzeko. Ez beste inor baino hobeto bizitzearren, orain baino hobeto baizik; ez gu baino pobreagoak direnengandik babesteko, harresiak apurtzeko baino. Eskubideak bermatzeko eta ekonomia demokratizatzeko, ez gure pribilegioen gotorlekua altxatzeko.

Independentzia ere behar dugu Aro Planetarioan euskaldun gisa bizitzeko eta pentsatu ahal izateko. Euskara ohiko hizkuntza izan dadin eta kulturen arteko komunikaziorako tresna izan dadin.

Euskal Errepublika behar dugu eredu patriarkala gainditzeko, gure gazteek alde egiteko beharra izan ez dezaten, etorri berriek harrera ona izan dezaten, langileon eskubideak euskal konstituzio baten bidez bermatuta gera daitezen, lurralde desmilitarizatua izateko…

Aliantza berriak jendarte eredua aldatu nahi dutenengan aurkituko ditugu eta sorpresak ere egon daitezke. Agian indar-korrelazioa hobea izango da-eta uste ez dugun arloetan, aurreikusten ez ditugun eskualdeetan, oraindik irudikatu ez ditugun esparruetan.

Euskal Errepublikari izaera konfederala eman

Prozesu heterokronikoak taktika hegemonikoari osagarri sortzailea eman ahal dio eta bide batez Euskal Errepublikari izaera konfederala emateko aurrerapena izan, eskualdeen konfederazioa gure egoerari, izaerari , orografiari eta beharrei hoberen erantzuten dion eredua baita.

Data magikorik ez dago, hitzordu eraikitzaile bakarra ez dago, bideari ekin behar diogu inoren zain egon gabe, mugimenduarekin batera beste eragile eta pertsona guztiek berkokatzeko eta mugitzeko beharra izango dutelako. Ziuraski ezker independentista luzaroan ez da indar hegemonikoa izango, baina ziur naiz aldaketaren motor nagusia izan behar dela, izango dela eta epe laburrean marko juridiko-politikoa aldatuko dugula.

Euskal Errepublika abian da.

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Lettre ouverte à Ségolène Royal

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plateforme-petrole-m12 organisations de la société civile demandent à Ségolène Royal de geler définitivement l’exploitation des combustibles fossiles en haute mer.

Le mercredi 22 février, les représentants de 12 organisations de la société civile publient une lettre ouverte à Ségolène Royal, lui demandant de geler définitivement l’exploitation des combustibles fossiles dans les eaux territoriales françaises.

“Il y a presqu’un an, Mme Ségolène Royal annonçait un moratoire sur les forages en mer Méditerranée, comme réponse directe aux revendications du millier d’activistes climat qui avaient bloqué le Sommet MCEDD sur l’exploitation d’hydrocarbures en haute-mer, véritable contre-COP21 qui devait se tenir à Pau, puis annonçait sa volonté de l’étendre à l’ensemble des eaux territoriales françaises”, rappelle Txetx Etcheverry du mouvement basque Bizi!.

Le collectif d’organisations à l’origine des mobilisations de Pau l’an passé demande désormais à la Ministre de l’environnement, de la mer et de l’énergie de “passer à l’étape suivante” en commençant par geler les permis de la façade Atlantique.

MCEEDD

Non aux permis d’exploration d’hydrocarbures dans le golfe de Gascogne! Signez et faites signer cette pétition en cliquant sur l’image ci-dessus.

Olivier Dubuquoy, de Nation Océan, souligne les conséquences dévastatrices de l’exploitation des hydrocarbures en haute mer : “au-delà de l’effet catastrophique que pourrait avoir une marée noire sur les écosystèmes des différentes zones convoitées par les pétroliers, nous sommes certains que l’exploitation de ces gisements accentuerait lourdement le réchauffement climatique”.

Geler définitivement l’exploitation des fossiles en mer est doublement important. Les réserves de combustibles fossiles actuellement exploitées sont suffisamment grandes pour nous faire sortir de la trajectoire des 2°C de réchauffement. « Exploiter de nouveau gisements est donc incompatible avec les engagements pris lors de la COP21. La France, qui a joué un rôle moteur pour l’adoption de l’Accord de Paris doit donc faire preuve d’exemplarité, a fortiori au moment où un climato-sceptique occupe la Maison Blanche”, ajoute Clémence Dubois, chargée de mission “Zéro Fossile” pour 350.org.

Les signataires de la lettre ouverte (ci-dessous) à Ségolène Royal :

Jacques Beall, Surfrider Foundation Europe
Maxime Combes, Attac
Florent Compain, Amis de la Terre
Olivier Dubuquoy, Nation Océan
Fanny Delahalle, Alternatiba
Txetx Etcheverry, Bizi!
Nicolas Haeringer, 350.org
Denez L’Hostis, France Nature Environnement
Jean-François Julliard, Greenpeace
Cécile Marchand, ANV-COP21
Laura Morosini, Chrétiens Unis pour la Terre
Pierre Perbos, président du Réseau Action Climat

Le texte de la lettre ouverte à Ségolène Royal, ouverte à signature sur le site suivant

Madame la Ministre,

En avril dernier, vous avez décidé d’un « moratoire immédiat sur la recherche d’hydrocarbures en Méditerranée française« , gel que vous avez publiquement annoncé vouloir étendre à l’ensemble des eaux françaises pour tous les nouveaux permis.

Cette annonce précurseuse représente une étape décisive de la transcription concrète de l’Accord de Paris dans les politiques françaises. Geler le développement des projets d’extraction de combustibles fossiles est en effet indispensable pour respecter les objectifs adoptés à l’issue de la COP21.

Les gisements de gaz et de pétrole actuellement exploités sont suffisamment grands pour nous faire sortir de la trajectoire des 1,5°C de réchauffement climatique – et si nous exploitons de surcroît tout le charbon des mines actuellement en production, nous dépasserons largement les 2°C.

Il est désormais indispensable de passer à l’étape suivante, de s’assurer que votre engagement personnel puisse s’appliquer à celui ou à celle qui vous succèdera et de geler définitivement l’accord de nouveaux permis d’exploration comme d’exploitation dans l’ensemble des eaux françaises. Pour débuter ce processus il faut élargir le moratoire à la côte Atlantique et à la Guyane et abroger les permis Parentis Maritime, Parentis Maritime Sud, Marges du Finistère ainsi que PER UDO et PER SHELF.

L’élection de Donald Trump s’annonce catastrophique sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique, à un moment où nous ne pouvons pourtant plus nous permettre d’attendre. Comme il l’avait annoncé, ses toutes premières décisions constituent un retour en arrière brutal – qu’il s’agisse d’autoriser le développement d’oléoducs ou de remettre en cause les engagements de la COP21.

Le rôle des dirigeants du monde entier les plus attachés à la lutte contre le réchauffement climatique est donc désormais de « compenser politiquement » l’absence de volontarisme des dirigeants les plus rétrogrades.

La France n’est malheureusement pas à l’abri de la victoire de personnalités politiques aussi rétrogrades que Trump, y compris en matière climatique. Il est donc indispensable de mettre à profit les mois qui restent pour s’assurer que, quel que soit le résultat des élections présidentielle puis législatives, la France reste un pays moteur de la lutte contre le réchauffement climatique.

Il s’agit en outre d’une manière très concrète de transcrire la résolution pour une « société bas-carbone » adoptée par l’Assemblée nationale « encourageant les investisseurs institutionnels, les entreprises, notamment celles dont l’État est actionnaire, et les collectivités territoriales à cesser d’investir dans les énergies fossiles« .

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments les plus distingués,

Jacques Beall, Surfrider Foundation Europe
Maxime Combes, Attac
Florent Compain, les Amis de la Terre
Olivier Dubuquoy, Nation Océan
Fanny Delahalle, Alternatiba
Nicolas Haeringer, 350.org
Txetx Etcheverry, Bizi
Jean-François Julliard, Greenpeace
Denez l’Hostis, France Nature Environnement
Cécile Marchand, ANV-COP21
Laura Morosini, Chrétiens Unis pour la Terre
Pierre Perbos, président du Réseau Action Climat

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Notre Koko n’est plus

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KokoAbeberryComité pour la Défense des Droits de l’Homme en Pays Basque

Jean-Claude (dit Koko) Abeberry est décédé le 21 février 2017 à son domicile de Biarritz. Il était un des fondateurs, en 1984, du Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Pays Basque, alors qu’il était avocat au barreau de Bayonne, délaissant la Ligue des Droits de l’Homme qui, au début des années 80, ne prenait pas suffisamment en compte les atteintes répétées contre les réfugiés politiques basques (c’était l’époque des attentats du GAL, des déportations, des premières extraditions vers l’Espagne…).

Il a toujours eu des responsabilités au sein du CDDHPB, même si son handicap l’empêchait depuis 2 ans de se déplacer pour venir aux réunions, il suivait avec attention tout ce qui se passait, et restait directeur de publication du trimestriel Jakilea auquel il contribuait régulièrement.

Fin et cultivé, ayant une très bonne connaissance du monde politique basque, il savait retirer rapidement l’essentiel d’une lecture, d’une situation, et avait une grande facilité pour rédiger un article d’une manière concise.

Il avait décidé de devenir avocat, comme son frère Maurice, pour défendre les militants basques, que ce soient des membres d’Iparretarrak ou des réfugiés ayant du fuir l’Espagne.

Et il ne manquait pas d’aller visiter ses clients emprisonnés, ou de leur écrire régulièrement, leur apportant ainsi, par des anecdotes, un peu de leur cher Pays Basque.

S’il avait une élégance naturelle (entretenue par dix années parisiennes chez Hermès!) il n’était pas vaniteux et savait rester simple, ne cherchant jamais les honneurs ou à se mettre en avant.

C’était un homme libre, sachant toujours garder son sens critique et son indépendance vis à vis des instances politique s ou même militantes, ne se laissant jamais influencer ou encarter.

Nous avons perdu un ami, et tous ceux qui l’ont côtoyé vont regretter ce défenseur d’un Pays Basque libre et digne.

Milesker Koko !

Koko Abeberry

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Ez adiorik Koko

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KokoAberri Eguna 1971

Devant le kiosque de Saint Jean de Luz, 48 h avant l’Aberri eguna de 1971. De gauche à droite: Mikel Arregi, Arguelo, Antton Pochelu, Pantxoa Salaberria, José Goitia, Koko Abeberry, Angel Arregi, Jean-Bernard Azaldegi. Photo : www.paysbasqueactualites.com

Michel Berger

Discrétion, efficacité, élégance, Koko avait bien d’autres qualités encore que tout le monde lui reconnaissait et qui faisaient de lui une référence irremplaçable en matière de défense des droits de l’homme en Pays Basque.

Si nous n’avions pas ensemble personnellement eu des relations permanentes d’amitié, nous avions, comme vice-présidents du CDDHPB avec Camille, puis co-présidents après sa disparition, des rapports fructueux et amicaux, une grande similitude et une grande sincérité d’approche du conflit basque, du sort des prisonniers politiques basques, de leur famille…

Comme tous les membres du CDDHPB, il recherchait la résolution de la paix au Pays Basque dans le dialogue et la justice, associé à toutes les personnes de bonne volonté qui y aspirent.

Sa profession d’avocat, défenseur des prisonniers politiques, complétaient aussi, ou corrigeaient avec rigueur, nos sensibilités, nos réactions et nos révoltes lors des évènements qui nous opposaient et nous opposent encore aux pouvoirs publics : prisons, extraditions, exils, répressions, procès, etc. Dépassant la condamnation systématique, il contribuait pleinement à la recherche de solutions légales, rationnelles et humaines.

Il aura vu avec satisfaction le rapprochement avec la LDH après tant d’années d’éloignement. Malheureusement, s’il a connu l’opération de désarmement de Louhossoa, il n’aura pas participé à son développement et n’en aura pas vu l’issue. C’est le rôle maintenant de ceux qui lui ont succédé à la présidence et de nous tous qui lui devons énormément.

Ez adiorik Koko.

KokoAberriEguna1971

Aberri eguna de Saint Jean de Luz en 1971, sur le kiosque. Photo : www.paysbasqueactualites.com

 

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Hommage à Koko Abeberry, par Mikel Epalza

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Koko2014Pantxika et Jakes et vous neveux et nièces de Koko, nous voilà de nouveau réunis pour un temps de recueillement et d’hommage.

Après Pierre, il y a deux ans, voilà que c’est Koko qui nous rassemble. Lui le discret qui n’aimait pas les premiers rangs, le voici à l’honneur. Nous sommes venus, très nombreux, lui rendre hommage car il a su gagner le cœur d’une grande quantité de personnes. Nous nous unissons au deuil de la famille Abeberry, de la famille des avocats et du barreau de Bayonne, de la famille des Biarrots si chers à son coeur, et de la grande famille de celles et ceux qui jour après jour luttent pour les droits de l’homme, de la famille des prisonniers et des réfugiés basques qui attendent un jour meilleur et de celles et ceux qui en sont solidaires.

Ce lundi alors que je descendais des pentes de La Rhune, j’ai eu une longue pensée pour Maurice décédé au col de Zizkoitz, le 21 Février de 1988. J’ai aussi prié pour Koko car je le savais dans le combat de la maladie. Et voilà que son frère et son ami intime Jakes, le dernier de cette magnifique lignée des frères Abeberry, m’appelle pour m’annoncer le décès de Koko, ce même jour.

J’ai pensé au travail pharaonique réalisé par Pantxua St ESTEBEN là où Maurice a rendu l’âme dans les bras de Koko et de Pantxika! Je retiens cette main, sculptée, celle de Maurice, avec ce mot, Zato, Viens! Aujourdhui, ce sont les frères Albert, Maurice, Pierre et les parents Ernestine et Manech qui disent à Koko, zato! Viens , on t’attend.

Et puis, il y a ce dicton sculpté dans cette pierre revêche dite pudding: Negarra labur irria luze ! Que le rire soit plus long que les pleurs. Koko a tracé parmi nous le sillage d’un gizon, d’un humaniste, d’un passionné du pays Basque et d’un monde de justice. Oui «Irria luze». C’est la première image de Koko, celle d’un homme toujours souriant, qui partout où il passait transpirait une sorte de paix, car il était lui même pacifié, doux et résistant à la fois. Dans les couloirs des tribunaux, dans les cellules des prisons, Koko a été bien plus qu’un avocat, un frère! Il a défendu le droit tout en témoignant d’une bonté profonde, authentique. Quand je visitais les prisonniers basques de Iparretarrak ou de ETA, ils me disaient «Koko pasatu da», avec le sourire. Il savait leur transmettre la confiance pour tenir debout, la dignité pour ne pas sombrer. Comme preuves, s’il en est besoin, toutes les cartes postales qu’il envoyait aux preso à l’occasion des voyages avec sa chère épouse Pantxika.

Je reviens à Zizkoitz.

L’artiste a sculpté la colombe de la paix dans la roche. Koko a été un grand serviteur de cette paix à laquelle nous aspirons tous, non pas la paix de l’ordre établi mais la paix qui germe des droits des peuples et des droits de l’Homme et surtout la paix que nous essayons de porter à bout de bras et à bout de souffle. On le voit batailler à ESKUAL ETXEA de PARIS pour que la lutte contre le franquisme ne reste pas à la porte de cette noble institution. Puis laissant les dix années parisiennes chez Hermes, il se remet aux études à la faculté de droit de Bayonne , pour devenir avocat, dans le sillage de Maurice son frère. Koko a été une cheville ouvrière de cette forge de la paix et du droit.

Militant, sur les traces de Jakes, il offre durant 20 ans son concours à la revue Enbata, dont il fut un temps directeur de publication. Et en 1984, en réaction par rapport à La Ligue des droits de l’homme, il participe à la création du CDDHPB, Comité des droits de l’homme au Pays Basque et à la revue Jakilea, avec la regrettée Camille Frossard et sa fille Claire, Michel Berger, l’abbé Anchordoquy et d’autres. Presque 30 ans de fidélité comme guetteur de cet Attalaye des droits de l’Homme qu’est Jakilea. Doté d’une licence en lettres françaises et en espagnol, parlant aussi l’anglais, et riche d’une grande culture générale, Koko a ainsi ouvert la cause basque à des secteurs nouveaux de la société.

Comme vous le savez sans doute, la famille Abeberry est riche d’une double identité, laïque et chrétienne. Le papa catholique originaire d’ Ibarron ; la maman Ernestine Etcheverry, née à Halsou, institutrice laïque comme son papa et aussi catholique pratiquante prêtant main forte autant à la paroisse de Ste Eugénie qu’aux oeuvres laïques. Si, Pierre, le dominicain a fait le choix de Dieu et du message de Jésus de Nazareth qu’il a servi de belle manière, Koko lui, fait le choix de la laïcité qu’il a aussi servi de belle manière. Son premier article dans Enbata était intitulé «sortons des sacristies !». C’est à dire , mettons en place un mouvement basque non confessionnel, libre de toute dépendance religieuse. Cette laïcité, Koko l’a vécue avec élégance dans un grand respect de la religion de chacun. Elle permet que je puisse aujourd’hui lui rendre hommage en tant qu’ami de la famille. Elle permet que nous puissions nous retrouver tous autour d’une foi commune en l’Homme et d’unir nos différences et nos énergies au profit du respect du Peuple basque, de sa culture, de sa langue. Koko sera d’ailleurs un euskaldun fidèle, pratiquant l’euskara, qu’il comprenait et qu’il parlait, tout en étant un éternel élève des cours de basque.

Si vous me permettez, je reviens à la sacristie! «Sortons des sacristies!» disait Koko, mais il a dit aussi « entrons dans la cathédrale!» Ce fut un des grands moments. Fin 1972, il y a 45 ans, Koko participe pendant 32 jours à la grande grève de la faim contre les expulsions de réfugiés basques qui se tient à l’intérieur de la cathédrale de Bayonne, avec la célèbre altercation entre Telesforo Monzon et l’évêque de Bayonne Mgr Vincent. Koko a été le bras droit de Telesforo lors de son retour au Pays en 1979 ce qui lui valut une détention par la Guardia civile.

Nous avons parlé de l’homme, de son sourire, de son engagement envers le Peuple basque, de son soutien sans faille aux prisonniers qu’il visitait fidèlement, son soutien aux militantes et aux militants de tout bord et aux réfugiés politiques basques.

Il y a un dernier point que nous pouvons évoquer c’est le Bihotz, le cœur de Koko. Il a aimé, il a été aimé. Il a su garder le cap grâce à ses qualités de cœur. Il a quitté ce monde dans les bras de Pantxika, son épouse, qu’il avait connue il y a 45 ans et qu’il a épousée, il y a 30 ans, à la mairie de Biarritz en présence de deux témoins, deux amis intimes : Zigor et Daniel Landart.

Comme souvent, on ne retient que l’histoire vécue par les hommes en passant sous silence le rôle vital tenu par les épouses. Pantxika et Koko ont été un couple fusionnel, et grâce à cet amour quotidien de Pantxika, Koko a pu mener tous les combats cités avec une jeunesse remarquable, et, avec elle il a surtout mené le dernier combat, le plus dur qui soit, celui contre la maladie qui l’ a rongée depuis 2 ans, suite à une infection grave! Il y a un autre amour qui a été une force permanente pour Koko c’est l’amitié partagée avec beaucoup et aussi l’amour familial vécu chez les Abeberry , en particulier l’amour fraternel de Jakes, son confident de chaque combat et de chaque joie.

Millesker Koko, zure irriñoa atxiki duzulakotz azken hatsaraino. Millesker belaunik gabe eta, antxu indarrik gabe, defenditu duzulako Aitaren etxea!

Le cœur de Koko a lâché alors qu’il lisait la presse. Il alimentait la lumière intérieure par la lecture. Il nous confie le témoin, celui de la Paix à construire au Pays Basque, celui des prisonniers à libérer, celui d’un monde où ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas naviguent ensemble en mettant le cap sur les Droits de l’homme en Pays Basque et ailleurs.

Ez adiorik Koko!

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LGV : La faillite comme modèle de financement ?

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« François Hollande, avant de quitter la présidence de la République, inaugure « en petites pompes » la LGV Tours-Bordeaux. Une infrastructure dont les bénéfices ont été privatisés au profit de Vinci et dont les pertes d’exploitation de 150 à 200 millions d’euros par an annoncées par SNCF Mobilités seront assumées par le public c’est-à-dire par nos impôts. »

 

Pierre Recarte, vice-président du CADE

« Il faudra surveiller attentivement le trafic côté Méditerranée car cela préfigurera ce qui se passera ici » C’est ce conseil que la DREAL Aquitaine répétait à l’envi lors des réunions de l’Observatoire des trafics. Il est vrai que la mise en service de la LGV Perpignan-Figueras-Barcelone était sensée générer un déferlement du trafic ferroviaire fret et voyageurs à la frontière franco-espagnole. Depuis cette prédiction l’Observatoire des trafics ne se réunit plus. Il a été mis en sommeil en attendant des jours meilleurs. Le CADE dénonce les tractations sur le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

Histoire d’un fiasco

En 2003, TP Ferro, entreprise détenue à parts égales par les groupes de BTP espagnol ACS et français Eiffage, décroche une concession de 50 ans pour la construction et l’exploitation de la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras (44 km). C’est le maillon transfrontalier d’une LGV bien plus longue : Paris-Barcelone.

Pour mener à bien le projet, qui comporte le percement du tunnel du Perthus (8,3 km sous les Pyrénées), TP Ferro mobilise 410 millions d’euros d’emprunts, 110 millions de fonds propres et 590 millions de subventions.

En février 2009, après cinq ans de travaux, le chantier est livré en temps et en heure. Il a coûté 1,2 milliard d’euros et ne débouche… sur rien car la LGV entre Figueras et Barcelone, n’existe pas encore.

Un retard de 3 ans dans la mise en fonctionnement affecte le calendrier d’amortissement des dettes et oblige les pouvoirs publics français et espagnol à accorder à la société 132 millions d’euros d’aides et un allongement de la concession.

Faillite pour insuffisance de trafic

En mars 2015, la société se déclare en pré-cessation de paiement afin de renégocier plus de 400 millions d’euros de dettes avec ses créanciers.  En vain. En juillet de la même année, elle fait « une demande volontaire de mise sous administration judiciaire » devant le tribunal de commerce de Gérone, ce qui revient à déposer le bilan. Elle n’a pu obtenir des gouvernements espagnol et français une rallonge de 34 millions d’euros. La société est liquidée en septembre 2016. La dette s’élève à  557,2 millions d’euros, elle sera contractuellement reprise par les concédants, c’est-à-dire les Etats français et espagnol. Une nouvelle société formée de SNCF Réseau et de son homologue espagnol ADIF est chargée désormais d’exploiter cette ligne déficitaire.

Les retards de la mise en service de Figueras-Barcelone n’expliquent pas tout, c’est l’insuffisance de trafic qui est pointée du doigt. En effet, circulent sur la ligne 34 convois de marchandises et 70 trains de voyageurs par semaine, soit 7% du trafic fret prévu et 15% du trafic voyageurs attendu. Une pierre dans le jardin de SNCF Réseau, coupable une fois de plus, de prévisions de trafic trop optimistes !

Ce constat prend un certain relief à l’heure où François Hollande, avant de quitter la présidence de la République, inaugure « en petites pompes » la LGV Tours-Bordeaux. Une infrastructure dont les bénéfices ont été privatisés au profit de Vinci et dont les pertes d’exploitation de 150 à 200 millions d’euros par an  annoncées par SNCF Mobilités seront assumées par le public c’est-à-dire par nos impôts. Une perspective qui augure d’un sombre avenir pour le projet de LGV du grand sud-ouest que l’on veut nous imposer.

La faillite, un modèle de financement ?

Depuis la signature de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) de la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax, on s’affaire dans les soupentes de l’Elysée et les arrières boutiques de Bercy et du ministère des transports. Des conseillers, des inspecteurs des finances sont à la recherche de « financements innovants » : opérateurs privés, fonds souverains, Caisse des dépôts, fonds européens encore disponibles, recours à l’emprunt à long terme… Une série de propositions devrait être faites avant un arbitrage en mai ou plus tard.

La question qui taraude ces  conseillers en tous genres : comment contourner la « règle d’or » qui interdit à SNCF Réseau d’autofinancer des investissements au-delà d’un ratio dette/marge opérationnelle de 18% ? Or, ce ratio est déjà atteint et largement dépassé.

Des bruits de couloir laissent entendre que TP Ferro pourrait servir de modèle. On s’orienterait vers la création de sociétés de projet de droit privé, associant SNCF Réseau, mais sans l’engager financièrement. La Caisse des dépôts et des groupes bancaires proches du  BTP seraient chargés de financer les lignes nouvelles.

Après quelques années d’exploitation déficitaire, la société serait mise en faillite et ses biens intégrés au sein de SNCF Réseau. Resterait à SNCF Mobilités à assumer le déficit d’exploitation des lignes construites ! Peu importe que le système ferroviaire français traîne une dette colossale de plus de 50 milliards d’euros. On en est plus à cela près pour satisfaire l’égo surdimensionné de certains élus.

Voilà jusqu’où irait le cynisme de l’Etat dans ce scénario probable où la faillite deviendrait le mode de financement de projets non rentables.

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