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Kataluniako demos soberanoa jaioa da

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"Lotsa eta duintasuna", 'Ara' egunkari kataluniarraren azala euskaraz. Ara egunkari kataluniarrak gaurko azala munduko hainbat hizkuntzatan itzuli du, baita euskaraz ere. "Lotsa eta duintasuna" titulatu dute, igandean Kataluniako erreferenduma galerazten saiatu ziren poliziak eta herritarren irudiak uztartuz.

« Lotsa eta duintasuna », ‘Ara’ egunkari kataluniarraren azala euskaraz. Ara egunkari kataluniarrak gaurko azala munduko hainbat hizkuntzatan itzuli du, baita euskaraz ere. « Lotsa eta duintasuna » titulatu dute, igandean Kataluniako erreferenduma galerazten saiatu ziren poliziak eta herritarren irudiak uztartuz.

Español Estatuko poliziaren eraso larriek ez dute lortu ezeztatzea Kataluniako bi milioi herritar baino gehiagok autodeterminazio erreferendumean bozkatzea urriaren 1ean.  %90 inguruk baiezkoaren alde bozkatu du. Emaitza loteslea dela erran eta egoera kudeatzeko nazioarteko bitartekaritza galdatu du Carles Puigdemont Generalitateko presidenteak. Hara Asier BLAS-ek Argia.eus-en argitaratu iritzi artikulua. « Kataluniako procés-a demos soberano baten eraikuntza izan da. Manifestazioz manifestazio, botoz boto taxutu dute herri burujabe baten etorkizuna. Horrelako bideek une fundatzaile sinboliko bat behar dute herria kohesionatu eta trinkotzeko. Hori izan da urriaren 1a. Historiarako geratuko da egun honetan Kataluniako subjektu soberanoaren aurkezpena nazioartean ».

Katalan herriak, Generalitat-arekin koordinatuta, sekulako antolaketa eta heldutasun maila erakutsi du autodeterminazio erreferendum bat eratzeko orduan. Espainiako Estatuaren erantzun autoritario eta biolentoaren aurrean, herritarrek gizalegezko erantzun demokratiko bat eman eta hautestontziak defendatu zituzten. Salbuespen egoeran buruturiko erreferendum batentzat partaidetza oso altua izan da. Horregatik, atzoko borroka katalan demokratek irabazi zuten, errepresioaren irudiak eta botoak lortu dituzte nazioarteko esparru publikoan hautsak harrotuz.

Alabaina, Kataluniak bizi duen eskubide demokratikoen urraketa nazioartekotzeko borroka ez da amaitu. Aldebakarreko independentzia aldarrikapena eta greba orokorra tresna garrantzitsuak izan daitezke Espainiako Gobernua presionatzeko. Ez da izango sezesio prozesuaren amaiera, Kataluniak oraindik ez du indar nahikorik indarkeriaren monopolioa eskuratu eta nazioarteko aitortza erdiesteko gradu batean edo bestean. Bi baldintza horiek izan gabe ez da bideragarria sezesioaren arrakasta. Katalunia herrialde aberats bat da eta herritarren gehiengoa ez dago prest goizetik gauera pobretzeko nazioartean oraindik babesten ez den aldebakarreko sezesio batean. Borroka autodeterminazio eskubidea egikaritzeko akordio bat lortzeko da.

Prozesuak ez du atzera-bueltarik. Katalan herria eta Espainiako Estatuaren arteko etena handitu eta sakondu egin da, beraz, ezinbestean konponbide bat topatuko bada berdintasunean oinarrituriko aldebikotasunetik egingo da, bi subjektu soberanoen arteko negoziaketa bidez, alde batetik Katalunia eta, beste aldetik, Espainia. Horretan katalan herriak beste lezio bat ematen ari da munduan: autodeterminazio eskubidea lortzeko estrategia baketsu bat jarri dute martxan eta arrakastatsua izaten ari da. Demos soberano berri bat jaio da munduan, orain demos horrek erakundetzeko duen borondatea erabakitzeko eta gauzatzeko eskubidea erregulatzeko unea iritsi da.

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La diabolisation des Catalans est inutile et injuste

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TLLemondeDans une tribune au journal Le Monde, parue le 12 octobre 2017, Nicolas Marty, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Perpignan Via Domitia, estime que le débat soulevé par les velléités sécessionnistes catalanes conduit de nombreux commentateurs à présenter une image fausse d’une crise prévisible.

Le référendum catalan du 1er octobre et la déclaration d’indépendance, le 10, immédiatement suspendue par le chef du gouvernement de la communauté autonome, Carles Puigdemont, ont suscité une forte médiatisation en France. Si quelques voix mesurées et nuancées ont pu se faire entendre, l’énorme majorité des prises de position développe un argumentaire dont nombre d’éléments tiennent peu compte de la réalité.

Le référendum n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages. Cette crise était prévisible. Elle s’appuie sur la convergence entre un sentiment profond de la société catalane et un ensemble de faits récents. La Catalogne se considère très largement comme une nation. Mais ce n’est pas un nationalisme borné et chauvin. Les Catalans sont des gens ouverts sur le monde, très favorables à l’Union européenne (UE) ; ils ne défendent en aucun cas un nationalisme de puissance, mais plutôt un nationalisme d’existence. La force de ce phénomène a été décuplée par une séquence politique qui, depuis 2010, a vu le gouvernement espagnol enchaîner une invraisemblable succession d’humiliations et de manifestations d’autoritarisme.

Modération, esprit de nuance

Le nouveau statut d’autonomie de 2006, négocié avec l’Etat central, voté par les Parlements et ratifié par référendum, a été annulé en 2010. Les décisions qui ont suivi ont été invariablement hostiles à la Catalogne. L’intransigeance, le caractère jusqu’au-boutiste des dirigeants catalans est le résultat direct de cette incroyable séquence. Appliquer l’article 155 de la constitution espagnole, c’est-à-dire suspendre de fait l’autonomie catalane, comme l’a proposé le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy au sortir du conseil des ministres extraordinaire du 11 octobre, ne serait qu’une étape de plus dans ce processus.

Non, les indépendantistes catalans ne sont pas des extrémistes. Le mouvement indépendantiste catalan occupe un spectre très large du champ politique. Convergència democratica de Catalunya (CDC), qui dispose du plus grand nombre de députés est un parti démocrate-chrétien. Il s’est allié pour le scrutin de 2015 avec un vieux parti républicain de centre gauche, l’Esquerra republicana catalana (ERC). Les deux se sont associés, pour avoir une majorité indépendantiste au Parlement catalan, avec un parti d’extrême gauche, la Candidature d’unité populaire (CUP). Mais la CUP ne représente que 8 % des voix de 2015 contre 40 % pour l’alliance CDC-ERC. Faut-il insister sur le fait que des personnes universellement appréciées pour leur modération, leur esprit de nuance, leur engagement pour la paix comme le musicien et chef d’orchestre Jordi Savall, le coureur Kilian Jornet ou l’entraîneur de football Pep Guardiola, sont indépendantistes et le font savoir ?

Négocier un «pacte fiscal»

Non, les indépendantistes catalans ne sont pas extrémistes. En suspendant immédiatement l’indépendance après l’avoir proclamée, suivant ainsi l’exemple slovène de 1991, M. Puigdemont et le gouvernement catalan ont montré qu’ils n’étaient pas otages de la CUP, qui elle, voulait une application immédiate sans négociation.

Non, l’explication par l’égoïsme n’est pas sérieuse. La Catalogne est contributeur net de l’Espagne à hauteur de 16 milliards d’euros par an. Pourtant, il est extrêmement rare d’y entendre des discours hostiles aux régions moins développées de la péninsule ibérique. L’essentiel du mécontentement se focalise surtout sur un lourd déficit d’investissements de l’Etat espagnol en Catalogne. Après 2010, les autorités catalanes ont cherché à négocier un « Pacte fiscal », signifiant être responsable de sa fiscalité. A charge pour elle de négocier avec Madrid le montant qu’elle souhaite transférer à l’Etat. Cette demande a été refusée. Doit-on insister sur le fait que personne n’a encore, à ce jour, entendu une explication rationnelle expliquant pourquoi la Catalogne n’a pas le droit de bénéficier d’un tel dispositif, alors qu’il a été accordé aux Basques et aux Navarrais ?

Stigmatisation

L’égoïsme apparaît par ailleurs comme une notion parfaitement réversible. Qui est égoïste ? Ceux qui veulent partir, ou ceux qui s’opposent à ce départ pour des raisons budgétaires ? Est-il égoïste de prendre le risque, totalement assumé, de voir partir un certain nombre de grandes entreprises dont les sièges sociaux étaient jusqu’à présent situés en Catalogne ? Enfin, il faut dire ici que le territoire qui souhaite sortir d’un Etat constitué est toujours stigmatisé : soit par ce qu’il est trop riche, soit par ce qu’il est trop pauvre. On le voit, l’égoïsme, si souvent mobilisé, ne mène pas très loin pour comprendre ce qui se passe.

Non, le thème d’une la majorité silencieuse, hostile à l’indépendance, n’est pas tenable. C’est le dernier élément mobilisé pour démonétiser à peu de frais les indépendantistes catalans. Mais qui est responsable du silence de cette supposée majorité, sinon ceux qui ne veulent absolument pas la voir voter, c’est-à-dire l’Etat espagnol ? Faire le compte de ceux qui veulent rester en Espagne et de ceux qui veulent en partir, n’est-ce pas exactement ce que demande Barcelone depuis 2010 ? Le gouvernement de M. Puigdemont, doit-on le rappeler, a été élu aux élections de 2015 avec une très forte participation (75 %).

Ne pas nier les réalités

Considéré comme illégal dès le départ par l’Espagne, le vote du 1er octobre s’est déroulé dans des conditions très difficiles. Il aboutit à une participation de 42 %. Mais en cas de vote négocié avec Madrid, la supposée « majorité silencieuse » s’exprimerait-elle ? Rien n’est moins sûr. Les élections, dans le pays, réunissent en général entre 50 % et 70 % de participation. Il est donc parfaitement faux de tabler sur un taux de 100 %. La majorité silencieuse n’est en réalité que pour partie unioniste, elle est surtout abstentionniste.

En somme, il est possible d’être hostile à l’indépendance de la Catalogne, pour de nombreuses raisons. Il est possible d’être pris de vertige en voyant un vieil Etat vaciller. Mais une chose est sûre, nier les réalités ne pourra jamais aider à trouver les bonnes solutions. Celles-ci passent par une négociation sur la place que peut tenir la Catalogne considérée comme une entité crédible, au sein d’un ensemble ibérique complètement repensé dans le cadre de l’Union européenne.

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Per Catalunya ! la liberté des nations doit l’emporter

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LoveDEmocracyQuel est ce «droit» qui prétend nier celui des «peuples à disposer d’eux-mêmes»?, s’interroge le philosophe Yves Roucaute. Professeur de sciences politiques à Paris X-Nanterre et auteur de plusieurs ouvrages dont La puissance d’humanité, éditions François-Xavier de Guibert, 2011.

Ce mardi 10 octobre, en proclamant ouvert le chemin de l’indépendance, en donnant un temps pour le dialogue et en -dénonçant la stratégie de peur déclenchée par Madrid, le président de la région de Catalogne, Carles Puigdemont, a appelé chacun à sa responsabilité.  » Nous ne sommes pas des fous, pas des putschistes « , mais  » un peuple ne peut accepter un cadre qui ne lui convient pas « . L’Europe restera-t-elle sourde, une fois encore, à la demande pacifique de cette Catalogne qui réclame depuis quatre siècles le droit de choisir son destin ? L’Espagne persistera-t-elle à jouer le conflit civil au lieu de l’apaisement ?

Hélas, je crains le pire. Dans le déni du réel, palme au gouvernement Mariano Rajoy qui -refuse toute négociation et menace de prendre le contrôle de la Catalogne. La majorité  » silencieuse  » serait avec lui, prétend-il : alors pourquoi refuser un référendum que Canada et Royaume-Uni avaient accepté pour le Québec et l’Ecosse ? Le référendum du 1er octobre pour l’indépendance n’aurait pas existé. Diantre ! Malgré la -fermeture de centaines de bureaux de vote, les violences policières qui ont fait 700 blessés, la saisie de dix millions de bulletins, les arrestations de 16 dirigeants catalans, les persécutions pour  » délit de sédition » : 2,3 millions de personnes ont voté pourtant, dont 90 % pour l’indépendance. Volonté confirmée par vote du Parlement et grève générale.

Il y aurait 43 % des inscrits seulement ? Une claire majorité rapportée aux élections générales (2016), où il y eut 3,5 millions de votants. Bruits de bottes donc. La royauté même, atout lors de la sortie du franquisme, a retrouvé ses accents archaïques, avec Felipe VI, devenu l’un des piliers du bar madrilène où s’abreuvent étatistes, de gauche et de droite. Et l’Europe ? A Bruxelles, à l’exception de quelques amis de la liberté, lâcheté ou conformisme : exactions de Madrid condamnées du bout des lèvres, mais on chante à tue-tête la version laïcisée de l’Apocalypse. L’indépendance? « Désastre », « nationalisme »,  » destruction de l’Etat de droit « ,  » sortie de l’euro », « explosion de l’Europe « . Presque la fin du monde.

Colonialisme espagnol

La Catalogne est-elle une nation ? Telle est la question. Si cela est, qui peut lui interdire de choisir la forme d’Etat qui lui convient et de la modifier ? Tant pis pour les idolâtres de l’Etat:  » Le pouvoir fait retour au peuple, qui a le droit de reprendre sa liberté originelle et d’établir telle législature nouvelle que bon lui semble « , disait John Locke. Or, la nation catalane existe. L’Europe l’a rencontrée. Elle naît avec Charlemagne et son ancienne Marche d’Espagne, dirigée par Guifred le Velu, nommé comte de Barcelone en 878.
Cette maison de Catalogne s’allie avec l’Aragon, en 1137, pour former un Etat, avec son exécutif autour de Raimond-Bérenger IV de -Barcelone. Union qui consacre un roi commun, tenu par un pacte : le respect de l’indépendance institutionnelle et financière de l’Aragon et de la Catalogne. Avec son pouvoir exécutif, son Parlement (Corts), son droit coutumier, mixte de droit romain et germanique (Usatges), ses mœurs, sa langue. Cette nation proclame la République en 1641, elle l’emporte contre -Philippe IV, à la -bataille de Montjuic, et fut une clef du développement européen avec ses échanges terrestres et maritimes.

Mais le colonialisme frappe, lors de la guerre de succession d’Espagne, avec la victoire de Philippe V, un Bourbon, qui au nom du  » droit de -conquête « , érige un Etat centralisé et bureaucratique sur le modèle de l’absolutisme français. Chute de Barcelone, le 11 septembre 1714, et par un décret du 16 janvier 1716, ce pouvoir prétend rayer mille ans d’histoire. Institutions dissoutes, catalan interdit, administrations et municipalités sous contrôle : la Catalogne doit disparaître.

Alors, ce peuple exerce son droit de résistance face à l’oppression. Le 11 septembre, devint jour de la  » nation catalane  » (Diada). Villages et -villes : le  » catalanisme  » vit. Face à Bonaparte ou au général Franco, ils étaient là, en armes, ces Catalans, épris de république et de liberté. Au point de mourir pour elles, à la manière de Lluis Companys, héroïque président du gouvernement catalan fusillé en 1940, qui avait -proclamé, en 1934, l’indépendance.

Invoquer le viol de l’Etat de droit ? Quel est ce  » droit  » qui prétend nier celui des peuples  » à disposer d’eux-mêmes « , garanti par la morale universelle et l’article 1 de la charte des Nations unies ? Se cacher derrière la Constitution -espagnole ? Ne reconnaît-elle pas, en 1978, la «  nationalité  » catalane ? Et depuis le préambule de la loi du 19 juin 2006, la Catalogne n’est-elle pas une  » nation  » ? Une Constitution acceptée pour extirper le pire, le franquisme, en -transition vers plus d’autonomie.

Quant au droit international, la Catalogne vaudrait-elle moins que Croatie, Bosnie ou Kosovo dont l’indépendance fut imposée par l’Europe ? Ne pas ouvrir la boîte de Pandore des nationalismes ? De qui se moque-t-on ? Quel pire nationalisme que celui qui impose des fers à une autre nation ? Préserver le colonialisme, recommencer les erreurs des traités de Versailles et du Trianon ? La paix ne se peut sur le mépris des nations, -seulement les dynamiques mortifères de haine.

Veulent-ils sortir de l’Union, ces indépendantistes ? Non. De l’euro ? Pas plus. Quand plus d’un Etat européen est miné par ses forces brunes, la Catalogne, principale puissance économique d’Espagne, rêve d’une Europe des nations. Catalogne coopérant avec l’Espagne dans une Europe démocratique : voilà le chemin de la liberté. Celui de son rayonnement aussi.

Du conflit israélo-palestinien à la question kurde, quelle crédibilité pour l’Europe sinon ? Autodétermination des nations ? De droit. Indépendance ? Quand une nation le veut, cela se doit. Applaudissons ces Catalans bon enfant qui dansent la sardane en chantant Els Segadors. Une façon bien catalane de rappeler qu’ »une nation n’a de caractère que lorsqu’elle est libre « (Madame de Staël).

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Legalitate espainola & legitimitate katalana

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Joseba Alvarez (SORTUko kidea) – Argia.eus-etik

Estatu espainoleko epaileek, hedabideek eta klase politikoak –ezkerrak zein eskuinak– Catalunyako Parlamentak onarturiko Erreferendum Legea eta Trantsizio Juridikorako Legea legez kanpokotzat jo dituzte, Catalunyaren Alde Bakarreko Independentzia (DUI -Declaración Unilateral de Independencia) deklaratzeko aukera ematen dutelako. Ez omen dira Legeria espainolean kabitzen. Horrenbestez, erabateko talka egin dute Catalunyan herritar gehienek onartzen ez duten Espainiako “legalitateak” eta herritar gehienek “legitimatu” dituzten Catalunyako Legebiltzarrak onartu dituen bi lege egitasmo garrantzitsu horiek.

Gainera, zetorkien errealitate horren aurrean, erantzun argia eman dute Catalunyako herritarrek, bertako indar politiko abertzaleek eta baita instituzio katalanek ere: alde bakartasuna, konfrontazioa eta desobedientzia. Catalunyako Errepublika independientea sortzeko estrategiaren hiru erpinak argi geratu dira azken hilabeteotako prozesuan. Estrategia horrek piztu duen dinamika sozial erraldoiak “legitimatu” du Catalunya berriak behar duen legalitate berria. Argi geratu da, hortaz, prozesua soziala dela eta ondorioa instituzionala, eta ez alderantziz.

Errege espainiarrak ere argi utzi du bere agindua: Estatu Botere guztiek berrezar dezatela ordenamendu konstituzional espainiarra, “legalitatea”. Ondorioz, argi geratu da Catalunyako Parlamentean Erreferendum Legea eta Trantsiziorako Legea alde bakarrez onartzea eta bideratzea desobedientzia ariketa instituzionalak izan direla. Eta zer esanik ez, igandean eman zen 2.400.000 herritarren parte hartzearekin burutu zen herri galdeketa. Era honetan, guztiz “legitimatu” dira bi lege egitasmo katalanak, “legalitate” konstituzional espainoletik at badaude ere. Europar Konstituzioaren erreferendumean baino parte hartzea handiagoa izan da oraingoan gainera. Eta “legitimitate” katalana, desobedientzia ariketa erraldoi baten bidez frogatu dute herritarrek, errepresio bortitzaren erdian debekaturik zegoen erreferendumean masiboki parte hartuz.

Eta orain zer? Ikusteko dago zein izango den Catalunyako herriak eta bere ordezkariek hartuko duten bidea, baina konfiantza osoa eman behar diegu, inork espero ez zuen tokiraino ekarri baitute prozesua. Aldiz, espainiar botere politiko, mediatiko, polizial eta ekonomikoek zer egingo duten garbi ikusi dugu, espainiar “legalitatea” erabiliz, Catalunyako “legitimitatea” suntsitzen saiatuko dira, Estatuan eta nazioartean.

Eta guk zer? Hemen gure bidea egin behar dugu, baina etsai beraren aurrean gaudela kontuan izanik, Euskal Herrian ere alde bakartasunez jokatu beharko dugu, aspaldi honetan aitortu dugun moduan, Urkulluri gustatzen ez zaion arren. Bestetik, konfrontaziora jo beharko dugu, behin eta berriz esan, baina oraindik behar den indarraz garatu ez dugun talka bilatuz. Eta, azkenik, desobedientziaz jokatu beharko dugu, “legalitate” espainiarraren barruan ez baitugu irtenbiderik aurkituko.

Bi hitzetan esanda, gurea eraiki behar dugu, beraiena deseginez. Eta, Euskal Herrian ondorio instituzionalak izango dituen prozesu soziala, lurrikara sortu behar badugu, 78ko erregimena arbuiatzen dugun guztion elkarlanean egin behar dugu. Gaur gaurkoz, Maltzaga politikorako ez dago aukerarik Euskal Herrian, baina “Maltzaga Soziala”, euskal langileriaren eta sektore herritarren aliantza, agian uste baino gertuago dugu. Hori izango da gure askapen prozesua eta Catalunyakoa bultzatzeko modurik eraginkorrena.

 

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Une voie possible pour un avenir désirable au Pays Basque

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Alki

Bixente Etcheçaharreta Président Du Pays Basque aux Grandes Ecoles

Faire du Pays Basque une terre d’entreprises et d’innovation qui nous permettra d’offrir des postes qualifiés aux enfants du territoire, de préserver nos savoir-faire et de les valoriser dans le monde… Ce rêve n’est pas nouveau.

Il a été porté par les générations qui ont permis la création de l’ESTIA et le développement d’un tissu industriel notamment par le mouvement coopératif dans les années 1980.

Si beaucoup reste à faire, les efforts réalisés par le passé nous offrent une situation plus favorable que ne l’était celle qu’ont connue nos parents.

Les fondements d’un écosystème de l’innovation existent, les incubateurs et pépinières d’entreprises essaiment sur le territoire, et nous bénéficions d’un embryon de formations supérieures.

Mais notre avenir n’est pas écrit et l’édifice demeure fragile.

La massification du tourisme fait même apparaître le risque d’un retour en arrière.

En effet, si les créations d’emplois qu’elle engendre sont indéniables, elles consistent bien souvent en des postes saisonniers et peu qualifiés qui offrent peu de perspectives aux jeunes du territoire. En leur promettant une place sur le territoire, ces emplois les détournent de formations qualifiantes et nous affaiblit collectivement en augmentant notre dépendance au tourisme.

Un autre avenir est pourtant possible. En construisant une économie plus forte qui se fonde sur nos savoir-faire et les projette dans le monde, nous pouvons garantir un développement davantage respectueux de nos équilibres, de notre identité et de notre environnement.

La trajectoire de la coopérative ALKI est symbolique de nos engagements passés, mais résume aussi l’effort de renouveau qu’il nous revient d’accomplir sur cette voie à emprunter pour un futur désirable au Pays Basque.

La jeunesse cherche dans les années 1980 à assurer son avenir sur le territoire. Les emplois, notamment industriels y sont trop peu nombreux pour leur garantir une place : tout pousse à partir. C’est alors, qu’inspirés par le modèle de Mondragon, des groupes de jeunes décident de créer leurs entreprises. La forme coopérative permet de mutualiser les ressources et de démarrer, la détermination et la solidarité palliant le manque de moyens et d’expérience. ALKI, comme beaucoup d’autres entreprises d’alors, naissent de cette volonté farouche de “vivre au pays”. L’entreprise basée à Itxassou connaît un certain développement avant d’être rattrapée par la crise : les meubles traditionnels plaisent moins et une concurrence à bas cout émerge en Europe. Le rêve peut brusquement se briser si l’entreprise ne se réinvente pas. Peio Uhalde, à la tête de la coopérative, fait alors en 2005 une rencontre qui va tout changer. Jean-Louis Iratzoki, un designer diplômé de l’école Boulle de Paris et de l’Ecole Expérimentale de Madrid suggère une voie possible pour sauver l’entreprise qui va être adoptée par les coopérateurs : monter en gamme la production et la différencier pour la mettre à l’abri d’une concurrence par les prix. Aujourd’hui l’entreprise exporte dans le monde entier et compte des clients très prestigieux. Les emplois sont préservés et même augmentent. Rien n’a été sacrifié, c’est même le contraire : cette révolution se fonde sur ce que nous avons de plus authentique – le travail ancestral du chêne – et le sublime par l’innovation et le design. ALKI est un exemple instructif, mais n’est pas un cas isolé.

Nous pourrions citer Pierre Oteiza qui est allé chercher jusque dans l’exportation de ses produits au Japon, les moyens d’un avenir possible pour la vallée des Aldudes. Avec Claude Carniel, son Directeur général diplômé de l’école d’agronomie de Nancy, ils ambitionnent désormais d’ouvrir le marché mexicain. Ces exemples soulignent l’importance pour le territoire de pouvoir compter sur une jeunesse suffisamment formée pour amplifier ce saut qualitatif de notre économie et pouvoir projeter nos productions dans le monde.

Or le territoire connaît un retard dans la formation de sa jeunesse qui obère cette mutation. Agir pour une population mieux formée est un premier pas vers la reprise en main de notre économie. Ce rattrapage agira mécaniquement sur notre écosystème en renforçant nos capacités d’innovation, d’anticipation et de projection.

Il empêchera l’hypertrophie du secteur touristique au détriment de l’équilibre des secteurs d’activités qui font notre force.

Il participera également à une société plus ouverte et méritocratique et fera émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs sur notre territoire.

Ce constat a présidé la fondation de l’association Du Pays Basque aux Grandes Ecoles qui agit dans les lycées du territoire afin d’encourager la poursuite d’étude vers les cursus sélectifs mais également les retours sur le territoire.

Ce faisant, nous nous approprions le rêve de nos parents, pour le faire grandir à notre tour et contribuer à le réaliser. “Izan direlako gara, garelako izango dira”.

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Azaroaren 18an, Baionan, Kataluniarekin bat!

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EHBai – Kataluniako gobernu legitimoaren parte bat preso sartuz, Madrilek etapa berri bat gainditu du errepresioaren bidean. Azken asteetan, hainbat aldiz publikoki salatu izan dugu Espainiako gobernuaren jarrera arduragabea. Kataluniako herriak era baketsuan adierazi duen borondatea errespetatu behar da. Espainiar gobernuak errepresioaren hautua egin du, eztabaidari uko eginez, indarkeria eta tresna anti-demokratikoenak baliatuz. Europar komunitatearen isiltasun adierazgarria jasanezina da. Kataluniako herriari sostenguz eta erabakitzeko eskubidearen alde bi aldiz antolatu ditugun elgarretaratzeetan ehunka pertsona bildu izan gira. Gaurkoan, Euskal Herriko biztanleei Espainiaren jarreraren kontra asaldatzeko eta Kataluniar herrirari sostengua adierazteko dei egiten diegu. Azaroaren 18an larunbatarekin, manifestazio bat antolatzen dugu Baionan (Euskaldunen plazatik), arratsaldeko 4etan.

Elkarteetako ordezkariak preso sartzen dituzte, erreferendum egunean bozka-kutxak lapurtzen eta bozka-emaleak erasotzen dituzte, tokiko poliziaren arduradunak kontrol judizialpean ezartzen dituzte, goi-funtzionarioak kargugabetzen dituzte, hauteskunde bidez demokratikoki eta legalki hautatuak izan diren buruzagi politikoak kargutik kentzen eta preso sartzen dituzte.

Gobernu legitimo bat exiliatzera pusatzen dute eta Kataluniako presidentearen kontrako euroagindua eskatzen dute.

Hurrengo hauteskundeetarako mugimendu politikoak legez kanporatzeko asmoa ere agertzen dute.

Euskal Herrian, beste nehon baino gehiago, errepresioaren eskalada hau eta Pariseren sostengua duen Madrilen burugogorkeria ezagutzen ditugu.

Kataluniako herriari sostenguz eta erabakitzeko eskubidearen alde bi aldiz antolatu ditugun elgarretaratzeetan ehunka pertsona bildu izan gira. Gaurkoan, Euskal Herriko biztanleei Espainiaren jarreraren kontra asaldatzeko eta Kataluniar herrirari sostengua adierazteko dei egiten diegu. Azaroaren 18an larunbatarekin, manifestazio bat antolatzen dugu Baionan (Euskaldunen plazatik), arratsaldeko 4etan.

Baita dei egiten diegu arduradun politiko, hautetsi, militante, mugimendu sozial, sindikatu eta elkarteei ere, oinarriko eskubide baten alde, adierazteko askatasunaren alde, herrien erabakitzeko eskubidearen aldeko mobilizazio zabal honi batzea.

Azaroaren 18an denak Baionara! Visca Catalunya!

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Nork erranen zuen?

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Lurrama

Lurrama 2017

Lurrama 2017ak, arrakasta handia  ezagutu du berriz ere 20.000 bisitariz gora hurbildu zaizkiolarik.  2017 edizoa biziki aberatsa izan da, kalitatezko parte hartzaile eta hizlariekin «Bioaniztasunaz goza!» tematikaren inguruan: mintzaldiek jende anitz interesatu dute. Bazkari eta afariak ere bete dira eta giroa ezin hobea izan da. Antolatzaileek jadanik 2018ko Lurramara gomitatzen zaituztete azaroaren 16, 17, eta 18an. Han artean, hara jarraian Iñaki Berhocoirigoin-ek, Lurrama elkarteko lehendakariak igandeko Sukaldari Ospetsuen bazkari arrakastatsuaren bukaeran oholtza gainean luzatu duen antizipazio mezu mamitsua. Dudarik gabe, planetarentzat jasangarriago litaiken bizi modu eta laborantza eredu baten ezagutzeko parada ezin hobea.

Egun on eta ongi etorri 45. Lurrama huntarat. Untsa zizte? Untsa jan duzue?
Nahi nuke jakin…
Nor orroitzen da 2017ko Lurrama hartaz? Bai, ez da gaurkoa… 2017 urtea… Duela 33 urte.
Urte hartan, Bioaniztasunaz goza izan zen lema nagusia. PACA eskualdea gomitatua eta Philippe Pointereau goxaita. Solagro elkarteko kide eta besteak beste, After50 txostenaren idazleetarik bat.
Nork erranen zuen, garai hartan, planetarentzat jasangarriago litaiken bizi modu eta laborantza eredu kontseiluak lortuak eta aplikatuak izanen ginituela Euskal Herrian gaur egun? Nork erranen zuen?
Nork erranen zuen, ardi hazkuntza hain indartsu egonen zela eskualde hotan? Kabalek kanpoak eta mendiak hain ongi balorizatuko zituztela?
Nork erranen zuen agro oihangintza hain modan izanen zela? Zuhaitz eta hesiek paisaiak berriz edertuko zituztela?
Nork erranen zuen oihanen eta zuraren erabilpena arra eskuratuko ginuela, energia ekoizteko?
Hazkuntza gune hauetan, metanizazio proiektuak loratuko zirela?
Nork erranen zuen Amikuze aldean, artoak proteina ekoizteari lekua utziko zuela? Lekuko hazleek, hego ameriketako soja ez zutela gehiago beharrik ukanen.
Nork erranen zuen lur iraultzeak bere gisa utziak izanen zirela, asaleko lantze eta segidan ereite eginmoldeak nagusituko zirela? Rotazio luzeak eramanen zirela, zerealak eta lekadunak elkartuz. Agerian, biluzirik den lurrik ez zela gehiago ikusiko, euri higadurak zer diren ahanzteraino.
Nork erranen zuen etxaldeetan, produkto sintetikoen erabilpena 4ez apalduko zela, eta etxaldeen erdia biologikoan izanen zela?
Nork erranen zuen, zuek ere, orokorki, guttiago esneki eta haragi janen zinuztela?
Nork erranen zuen 2017 urte hartako Lurrama edizioak, geroan, holako ondorio baikorrak izanen zituela?
Beharrik egiten ginuena egiten ginuela!

 

Un petit mot en français, sans vous provoquer une indigestion.
Je souhaite simplement vous remercier de répondre à notre invitation et d’être chaque année toujours aussi nombreux. Pour que Lurrama existe, s’en sorte financièrement et continue son travail durant l’année, via les différentes structures et notamment EHLG, nous avons besoin de vous!
Dans la foulée, je remercie aussi tous les bénévoles qui s’inscrivent aux différents tours de travail. Nous le disons chaque année, Lurrama est une initiative populaire et collective. Nous avons le résultat de cette collaboration sous nos yeux. Donc je vous demande un tonnerre d’applaudissement pour les bénévoles.
Savourons la biodiversité ! Philippe Pointereau, notre parrain de cette année, a dit plusieurs fois que « pour s’imaginer ce que peut être la biodiversité, il faut s’imaginer comment c’était avant… ». Imaginer les paysages avec un foisonnement de richesse végétale, des haies, des fruitiers, des animaux à l’extérieur, des fermes en polyculture-élevage, des paysans nombreux, des femmes et des enfants qui font rire les campagnes…
Certes, les temps d’avant n’étaient pas faciles et des changements devaient s’opérer. Il ne faut pas tomber dans la nostalgie. Les raisons de ces transformations étaient également fondées et légitimes. Mais, il est vrai aussi que nous n’avons pas réussi à stopper le mouvement enclenché et qu’aujourd’hui, nous allons droit au mur. J’accuse les responsables agricoles au pouvoir et lobbies divers de nous maintenir dans cette voie moribonde et de trouver toujours des excuses pour repousser à plus tard les changements de cap que nous devons opérer maintenant.
Le projet d’agriculture paysanne que nous défendons est un projet d’avenir. Nous continuerons à prouver, par les actes, que les alternatives existent et entrainerons le monde agricole dans notre sillage.
Je souhaite aux copains de la région PACA bon retour et énergie pour continuer leur travail chez eux.
Enfin, un grand merci aussi aux chefs, pour leur bonne humeur et savoir faire. Et leur patience à rester encore cette année à écouter mon petit spitch.
Milesker deneri et Gora Lurrama.

Inaki Berhocoirigoin

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«Ne laisser personne pour compte : mettre fin à la violence contre les femmes»

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25Novembre

« Le 25 novembre prochain, ce sera comme chaque année la Journée Internationale contre la Violence faite aux Femmes. Comme chaque année, nous lirons et écouterons des témoignages effrayants de femmes brutalisées. L’erreur sera alors de croire qu’il s’agit de cas particuliers. La violence endurée par les femmes ne pourra pas être endiguée tant qu’une chose fondamentale ne sera pas comprise : cette violence n’est pas un problème de personnes, ce n’est pas juste parce-que « elle n’a pas eu de chance, elle est tombée sur un sale type », mais c’est un problème politique ». Retranscription d’une partie de l’émission Bizirik, l’émission radio du mouvement Bizi! du 13 novembre 2017.

« Intéressons-nous tout d’abord à ce que la société, par son discours ambiant, considère normal ou pas dans une relation de couple. La jalousie, les menaces, les engueulades pour des questions d’argent, tout cela est considéré comme normal. De même qu’il est considéré normal que les relations amoureuses impliquent une forme ou une autre de conflit, auquel on collera l’adjectif « passionnel » pour faire présentable. Combien de fois avons-nous entendu « oui il était violent mais il l’aimait », ou comme l’ont trop souvent titré les journaux, dans le cas d’hommes qui après avoir assassiné leur (ex)femme et enfant(s) se sont donné la mort : « drame familial », causé par un « dépit amoureux ». Drames oui mais dont chacun avait un auteur, et qui a été favorisé par un contexte social et législatif. Et qu’on ne vienne pas parler d’amour concernant ces horreurs.

Selon ce discours ambiant, dans une relation de couple hétérosexuelle un certain niveau de violence de la part de l’homme est considéré comme normal, acceptable. Dans les cas beaucoup moins nombreux de femmes violentes, l’hôpital psychiatrique sera une solution rapidement mise en avant, mais pour ce qui est d’un homme violent, trop souvent sa compagne s’entendra dire de lui pardonner, voire que son « impulsivité » est une preuve d’amour. Pour une femme à qui on ne laisse pas la possibilité de prendre conscience et de s’interroger sur ces déséquilibres, les choses sont mal engagées

Dans de nombreux cas de violence, si ce n’est pas le cas dès le début, la violence commence lorsque la femme est enceinte, car plus vulnérable. Ou, selon les ressources financières et l’entourage de la femme, lorsque vient le deuxième enfant, et qu’elle quitte son travail pour s’en occuper, ce qui réduit ses ressources matérielles et souvent son cercle social.

D’un autre côté, les changements législatifs et la formation des professionnels est extrêmement lente. À titre d’exemple:
• La violence psychologique au début et après de multiples types de violence physique est souvent ignorée dans les services sociaux français.
• Dans la médecine, l’éducation et la police, il y a très peu de formation en matière de violence sexiste.
• Dans la nouvelle législation espagnole, mais toujours pas en France, la violence infligée par l’ex-compagnon est considérée comme une violence de genre et, par conséquent, ces antécédents sont pris en compte pour les mesures de protection.

Rappelons-nous qu’à diplôme et niveau de responsabilité égaux, les femmes gagnent encore aujourd’hui moins que les hommes. En raison des options limitées de garde d’enfants, beaucoup quittent leur travail pour s’occuper de leurs enfants. Le père quant à lui gagne généralement plus, donc n’a pas de raison de quitter son travail. Le congé parental est en outre très mal rémunéré, et dans la plupart des cas seule la mère le prend.

Dans l’état actuel des choses, les relations de couple* et la maternité favorisent la vulnérabilité et la dépendance matérielle des femmes, et dans cette situation la violence a plus de chances d’émerger.

« Pourquoi ne pas le quitter alors? » diront certains. Si c’était si simple. En France, depuis la loi Boutin**, une personne en instance de divorce ne se verra pas attribuer de logement social tant que la séparation n’est pas prononcée, et la garantie «loyers impayés» exclut de fait les plus précaires du marché locatif, les reléguant chez les marchands de sommeil. Par ailleurs, la garde alternée des enfants devenant la norme lors des jugements de divorce, une mère souhaitant se séparer sera contrainte de vivre à proximité de la résidence du père de ses enfants. Dans un contexte de chômage structurel et dans une zone où le logement est aussi peu abordable qu’en Pays Basque Nord, avec moins d’argent, une carrière professionnelle interrompue par la maternité, un cercle social souvent amoindri, et des enfants à charge, trouver un logement et un emploi relève de la mission impossible, encore plus depuis les différents rabotages des APL, débutés avec la loi de finances de 2016. Beaucoup de femmes brutalisées se résignent au silence et à rester avec un conjoint violent. Celles qui franchissent le pas savent que ce faisant elles se jettent dans la précarité.

De nos jours, telles que les normes sociales implicites et les lois sont construites, tout est fait pour maintenir les femmes dans la vulnérabilité et la dépendance économique, et pour dénigrer la violence qu’elles subissent. Gardons cela à l’esprit, et souvenons-nous de trois choses:

- Il n’y a pas de niveau de violence tolérable dans un couple

- La spéculation immobilière tue, alliée aux lois et à la violence contre les femmes

- Plutôt que de réduire encore les minima sociaux (tout en faisant des CICE à 48 milliards et en laissant filer l’évasion fiscale), si nous les augmentions jusqu’à un niveau permettant de vivre sans angoisse, notre société serait plus saine et plus paisible

———

* hétérosexuelles
** Loi du 25 mars 2009, de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion (on appréciera l’ironie de l’intitulé)

Pour aller plus loin :

  • Françoise Héritier : « Ce rapport entre les sexes est le problème politique majeur »: Première femme anthropologue au Collège de France, Françoise Héritier a souvent évoqué la domination masculine dans ses travaux. « Ce rapport inégalitaire est universel, il a été créé à l’aube des temps », expliquait-elle dans l’émission « Ce soir (ou jamais !) » en 2009. D’où la difficulté aujourd’hui de lutter contre les inégalités sexuelles. Pour Françoise Héritier, les femmes sont depuis toujours considérées comme un réceptacle, réduit à un état de maternité. « Elles deviennent alors quelque chose qu’il faut s’approprier », continuait-elle. « Ce n’est pas la nature qui a dit que les femmes sont inférieures, c’est la culture ! ». Françoise Héritier est morte dans la nuit du 14 au 15 novembre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Elle avait 84 ans.

  • Silvia Federici «Capitalismo y violencia contra las mujeres» :

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« Quand une Constitution ne permet pas de reconnaître un peuple »

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Gilles Simeoni

Gilles Simeoni

Tribune de Gilles Simeoni président (Pe a Corsica) du conseil exécutif de la Corse, parue dans Le Monde, où il rappelle que «Quand une Constitution ne permet pas de reconnaître un peuple, il faut changer la Constitution, et non pas demander au peuple de disparaître». De nouvelles élections auront lieu les 3 et 10 décembre prochain, pour désigner celles et ceux qui dirigeront la nouvelle collectivité de Corse, à naître le 1er janvier 2018. Le vote en faveur de la coalition Pe a Corsica passera ce message. «Girondins, faites vivre la paix !».

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Les élections territoriales de décembre 2015 ont été marquées, en Corse, par la victoire électorale des nationalistes. Les autonomistes de Femu a Corsica (17,62 % des voix au premier tour) et les indépendantistes de Corsica Libera (7,73 % des voix au 1er tour) se sont alliés au sein de la coalition Pe a Corsica, progressant très largement au deuxième tour de scrutin, pour l’emporter avec près de 36 % des suffrages exprimés. Cette victoire a été considérée comme un moment charnière de l’histoire contemporaine de l’île. D’abord parce qu’accédait ainsi pour la première fois aux responsabilités territoriales une famille politique dont l’identité s’est forgée dans la lutte et dans l’opposition à un Etat jugé négateur de l’identité collective et des intérêts de la Corse, et à un système politique insulaire sclérosé historiquement assis sur le clanisme et le clientélisme.

Ensuite parce que, au-delà de la confiance manifestée à la liste et à la démarche de Pe a Corsica, ce basculement politique majeur exprimait également, au-delà de l’adhésion d’un grand nombre d’insulaires aux idées nationalistes, une aspiration plus large, transcendant les étiquettes et les appartenances politiques : celle de la construction partagée d’une société plus démocratique et plus « respirante », aspirant à une émancipation non seulement politique, mais également économique, sociale et culturelle. Dès mes premières prises de parole en ma qualité de président du conseil exécutif de Corse, j’ai donc eu l’occasion de souligner que, pour être à la hauteur des enjeux, et de la confiance que nous avaient témoignée les Corses, nous avions une triple responsabilité à assumer : d’abord nous affirmer en véritable force de gouvernement, adossée aux valeurs de démocratie, de transparence et de défense de l’intérêt général, et capable de répondre aux attentes et aux besoins des Corses de l’île et de la diaspora, y compris dans tous les domaines du quotidien.

PeaCorsicaEnsuite, dépasser les logiques partisanes et démontrer, à travers notre pratique politique, que la victoire de 2015 ne pouvait pas être la victoire d’un camp sur un autre. Mais plutôt se concevoir tout à la fois comme un point d’arrivée : la consécration par le suffrage universel d’un idéal défendu pendant des décennies par des générations de femmes et d’hommes au prix de lourds sacrifices et d’un conflit douloureux de part et d’autre. Et comme un point de départ : celui de la construction commune d’une Corse apaisée, à la cohésion renforcée, respectueuse des diverses opinions, et capable d’offrir aux générations d’aujourd’hui et à celles de demain des perspectives heureuses.

Enfin, engager avec l’Etat un véritable dialogue, débouchant sur une solution politique. La question corse n’est en effet pas uniquement économique et sociale, même si le développement économique est une condition sine qua non de la réussite. Elle est une question fondamentalement politique, qui touche à l’existence d’un peuple et à la reconnaissance juridique, politique et symbolique de cette donnée centrale.

Le fantasme d’une contagion

Deux ans après, l’heure est déjà à la préparation d’une nouvelle échéance électorale. De nouvelles élections auront lieu les 3 et 10 décembre prochain, pour désigner celles et ceux qui dirigeront la nouvelle collectivité de Corse, à naître le 1er janvier 2018 de la fusion de l’actuelle collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud.

L’enjeu institutionnel est majeur : réussir avec les cinq mille fonctionnaires et agents concernés par cette fusion, la nouvelle collectivité, ce sera permettre à la Corse de se doter d’une administration moderne, fondée sur les logiques d’efficacité et d’équité territoriale, capable de faire entrer résolument l’île dans le XXIè siècle et de relever les grands défis qui nous attendent : transition énergétique et numérique, réchauffement climatique, développement durable, construction d’une société développée et solidaire… C’est donc aussi le moment d’une première analyse du chemin parcouru.

Liste de la majorité territoriale Pè a Corsica

Liste de la majorité territoriale Pè a Corsica

Les Corses auront à juger si la majorité territoriale nationaliste, qui se présente unie dès le premier tour de scrutin, a su respecter les engagements pris devant le suffrage universel et s’il convient de lui renouveler la confiance manifestée en 2015. Rappelons quand même qu’en juin dernier ils ont choisi d’élire trois députés nationalistes de Pe a Corsica, ce qui semble indiquer que le travail accompli en deux ans a permis d’élargir l’audience et l’assise de la majorité territoriale. Mais il est à l’évidence un point sur lequel rien ou presque n’a avancé : le dialogue avec Paris. Blocage paradoxal, alors même que, depuis plus d’un demi-siècle qu’est né ce qu’il est convenu d’appeler le « problème corse », il ne s’est jamais trouvé une conjoncture aussi favorable à un règlement durable et négocié d’un conflit récurrent. Et cela d’autant pieux que le FLNC a annoncé la fin définitive de la clandestinité en juillet 2014.
Comment dès lors expliquer que, six mois après l’accession à la présidence de la République d’Emmanuel Macron, élu notamment sur la perspective d’un pacte girondin et la promesse d’un renouvellement profond des paradigmes de l’action publique, il n’y ait pas eu le moindre signe de novation ni d’ouverture dans le rapport de l’Etat à la Corse ? Sans doute fait-on le calcul, chez certains d’une défaite électorale des nationalistes. Une défaite que l’on cherche même à obtenir par la construction artificielle, d’une forme d’union sacrée antinationaliste entre des listes que tout, sur le fond, oppose. Ou encore par l’activation de peurs fantasmatiques, comme celle d’un processus d’indépendance qui, par contagion, pourrait s’étendre de la Catalogne à la Corse, voire à des régions hexagonales.

Répétons-le clairement. La Corse n’est pas la Catalogne. Ni sur le plan démographique, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique. Et la revendication institutionnelle portée par la majorité territoriale de Pe a Corsica est celle d’une autonomie de plein droit et de plein exercice, incluant l’exercice d’un pouvoir législatif. Une autonomie qui est vécue au quotidien, sans conflits ni éclats, dans près d’une centaine de régions et territoires européens, a fortiori lorsqu’ils sont insulaires. La balle est donc finalement, et pour l’essentiel, dans le camp du président de la République, qui a annoncé, pour l’Etat comme pour l’Union européenne, la nécessité de se repenser et de se refonder. Cela passe aussi par une gestion politique et institutionnelle innovante de la complexité politique.

Il n’y a certainement pas de réponse unique et identique aux aspirations des peuples catalan, basque, corse ou kanak. Mail est tout aussi certain que l’on ne peut continuer à traiter ces aspirations par le silence, le mépris ou le déni. Quand une Constitution ne permet pas de reconnaître un peuple, il faut changer la Constitution, et non pas demander au peuple de disparaître. Le 31 août 200, Michel Rocard publiait dans «Le Monde» une tribune qui, traitant du rapport de l’Etat à la Corse, avait fortement marqué les esprits : «Jacobins, ne tuez pas la paix !» Dix-sept ans après, la paix est vivante, et ce sont des nationalistes corses qui l’ont voulue et en ont donné les gages. Le temps est donc venu d’une nouvelle exhortation : « Girondins, faites vivre la paix ! ».

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L’intransigeance de Madrid nourrit le séparatisme catalan

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CatalanLa situation actuelle en Espagne s’inscrit dans un schéma récurrent où l’autoritarisme anticatalan du gouvernement Rajoy attise le sentiment nationaliste dans la région, telle est analyse de Paul Preston, professeur d’histoire à la London School of Econonomics.

Cet article est paru dans le Sunday Times et Le Monde  du 19-20 novembre 2017.

Les dissensions sont vives entre la Catalogne et le reste de l’Espagne, et au sein même de la Catalogne. Des dissensions depuis longtemps en germe dans le premier cas, beaucoup plus récentes dans le second. A la grande satisfaction de nombreux Espagnols, dont certains ont applaudi l’intervention musclée de la police et de la garde civile pour empêcher le référendum d’indépendance du 1er octobre, l’autonomie catalane a été suspendue par l’application de l’article 155 de la Constitution. Cela a eu pour effet de retourner des Catalans modérés contre ceux qui ont tenté de proclamer l’indépendance.

La situation actuelle s’inscrit dans un schéma récurrent où l’autoritarisme anti-catalan du gouvernement de Madrid attise le sentiment nationaliste dans la région. Avant 1923, le nationalisme prospérait dans la bourgeoisie catalane, qui avait le sentiment de posséder une identité propre, fondée sur une culture et une langue différentes. La défaite humiliante infligée par les Etats-Unis à l’Espagne en 1898 et la perte des dernières colonies – Porto Rico, les Philippines et Cuba – est venue ajouter une dimension économique. Avec l’arrêt du commerce avec Cuba, le nationalisme culturel se transforme en mouvement politique doté de moyens. Les élites catalanes s’élèvent contre l’indifférence de Madrid face à leurs difficultés économiques, mais sont inhibées par le fait qu’elles ont besoin de l’appareil de l’Etat central pour réprimer l’agitation ouvrière, en particulier anarchiste.

 » Politiquement malade « 

Elles placent de grands espoirs dans le coup d’Etat du 13 septembre 1923 mené par le général Miguel Primo de Rivera, gouverneur militaire de Catalogne. Ami personnel de nombreux oligarques catalans et impitoyable dans sa -répression des anarchistes, Primo de Rivera est considéré comme un défenseur de l’élite économique catalane. A la grande déception de celle-ci, il adopte une politique très anti-catalane. L’usage de la langue est interdit à l’école et même dans la rue. Les institutions catalanes sont dissoutes.

Même si les premières années de la dictature de Primo de Rivera sont marquées par un essor économique, une résurgence du catalanisme voit un nouveau parti, la Gauche républicaine de – Catalogne (ERC), remporter les élections municipales de 1931 qui aboutissent à la proclamation de la République, le 14 avril. En réponse à une déclaration unilatérale d’indépendance d’ERC, le nouveau gouvernement de coalition républicains-socialistes de Madrid accorde un large statut d’autonomie à la Catalogne en septembre 1932. En octobre 1934, toutefois, avec l’entrée au gouvernement de la CEDA, un parti catholique réactionnaire, de brèves rébellions éclatent dans les Asturies et en Catalogne. Le président de la Généralité, Lluís Companys, proclame sans enthousiasme l’indépendance de la Catalogne « au sein de la République fédérale d’Espagne ». Arrêté et accusé de rébellion militaire, il est traduit devant la Cour constitutionnelle, ultraconservatrice. Bien que le parquet ait requis contre lui la peine de mort, il est condamné à 30 ans de prison, la peine qu’encourt aujourd’hui l’actuel président, Carles Puigdemont. Après la victoire du Front populaire aux élections de février 1936, Companys est rétabli dans ses fonctions.

L’hostilité à l’égard des nationalismes régionaux est, avec la volonté d’anéantir les réformes de la République espagnole, l’une des principales motivations du coup d’Etat militaire du 18 juillet 1936, qui a pour but déclaré d’éliminer « sans scrupule ou hésitation ceux qui ne pensent pas comme nous ». Dans leur conquête du territoire espagnol région après région, les troupes du général Franco exercent une répression féroce sur les civils et la Catalogne ne fait pas exception. En 1939, les brigades de Navarre ouvrent le défilé de la victoire à Barcelone. Au dire d’un officier britannique attaché au quartier général de Franco, elles doivent cet honneur « non pas au fait d’avoir bien combattu, mais au fait de détester au plus haut point la Catalogne et les Catalans ».

L’une des premières décisions des forces d’occupation est d’interdire l’utilisation du catalan dans la sphère publique. Ramon Serrano Suñer, beau-frère et ministre de l’intérieur de Franco, déclare au quotidien nazi Völkischer Beobachterque la population catalane est « moralement et politiquement malade ». Des milliers de personnes sont détenues dans des camps de concentration et leurs biens spoliés, et des milliers d’autres contraintes à l’exil. A la demande du gouvernement franquiste, la Gestapo arrête Lluis Companys, exilé en France, et le livre, le 13 août 1940, aux autorités espagnoles. Accusé de rébellion militaire, il est jugé par une cour martiale le 14 octobre, condamné à mort et fusillé le lendemain. Franco en fait ainsi un martyr de la cause catalaniste.

Au cours des décennies de dictature qui suivent, Franco évoque, discours après discours, deux Espagne – l’« authentique » et l’« anti-Espagne » –, autrement dit les vainqueurs et les vaincus de la guerre civile. En revanche, son successeur, le roi Juan Carlos, souhaite être le « roi de tous les Espagnols ». Son habile premier ministre, Adolfo Suarez, neutralise les aspirations nationalistes catalanes en négociant avec Josep -Tarradellas, le président en exil de la Généralité de Catalogne, âgé de 77 ans. La Généralité est rétablie, avec une adaptation du statut d’autonomie de 1932 en échange d’un serment d’allégeance des Catalans à la monarchie, de l’acceptation de l’unité de l’Espagne et du respect des forces armées.

Par la suite, toutefois, Suarez tente de banaliser les autonomies du Pays basque et de la Catalogne en les noyant dans une mer de régions autonomes possédant beaucoup moins de traditions historiques. D’octobre 1977 à octobre 1978, un système à deux vitesses est élaboré. En plus des trois « nationalités » historiques – Catalogne, Pays basque et Galice –, treize autres régions, certaines petites comme la Cantabrie, d’autres grandes comme l’Andalousie, se voient également accorder l’autonomie.

En 1979, le statut d’autonomie de la Catalogne, considérablement revu à la baisse par le Congrès des députés de Madrid, est adopté par référendum. Puis en 1980, les premières élections au Parlement catalan, composé de 135 membres, donnent la victoire à la formation nationaliste de centre-droit Convergence et Union (CiU), dirigée par Jordi Pujol, qui restera président de la Généralité jusqu’en 2003. Au cours des années suivantes, le lent transfert de compétences de Madrid à Barcelone suscite un mécontentement croissant en Catalogne. En 2005, seuls 14 % des Catalans soutiennent l’indépendance, mais la population est de plus en plus favorable à ce qu’on remédie aux insuffisances du statut de 1979. Le Parlement catalan rédige et vote un nouveau texte. Au terme de négociations ardues, le nouveau statut est adopté par le Parlement espagnol en juin 2006 et ratifié par référendum en Catalogne.

Cependant, ce statut révisé est dénoncé par les médias de droite dans une grande partie de l’Espagne. On assiste à un boycottage des produits catalans et à des manifestations d’hostilité frôlant la haine raciale. L’opposition de droite du Parti populaire (PP), qui a toujours refusé de condamner le coup d’Etat militaire de Franco et sa dictature, conteste le statut pour des motifs constitutionnels. L’affaire est renvoyée devant le Tribunal constitutionnel, très conservateur. Le dirigeant du PP, -Mariano Rajoy, fait valoir que le statut conduirait à la balkanisation de l’Espagne. Dans un arrêt rendu le 28 juin 2010, le Tribunal invalide plusieurs articles relatifs à la péréquation fiscale et rejette la définition de la Catalogne comme nation. Cette décision attise un indépendantisme jusqu’au-boutiste.

C’est une gifle pour les socialistes et d’autres modérés qui espéraient un -accord mutuellement bénéfique avec l’Espagne. Entre 2003 et 2010, la Catalogne est gouvernée par le  » Tripartit « , un gouvernement de coalition entre le Parti des socialistes de Catalogne, ERC et la formation écolo-communiste -Initiative pour la Catalogne-Verts (IC-V). Le début de la crise économique et l’arrêt du Tribunal constitutionnel voient la proportion de partisans de l’indépendance progresser à 24,5 % et le retour au pouvoir de Convergence, désormais dirigée par l’économiste Artur Mas, lors des élections régionales de décembre 2010. Un an plus tard, 46,4 % des -Catalans veulent l’indépendance.

Sous la pression d’une jeune génération de nationalistes radicaux, M. Mas organise un référendum d’indépendance le 9 novembre 2014. Le gouvernement de Madrid le déclare illégal mais ne prend pas les mesures drastiques qu’il a prises en 2017. Seuls 37 % des électeurs se déplacent aux urnes. Même si 80,76 % des votants se sont prononcés en faveur de l’indépendance, la faible participation ne permet pas à Artur Mas d’affirmer que le résultat de la consultation ouvre la voie à un processus d’indépendance.

Dans le reste de l’Espagne, le désir des Catalans de bénéficier d’une autonomie accrue, voire d’une indépendance totale, est dénoncé comme l’égoïsme d’une région riche qui cherche à garder ses richesses pour elle. Ce n’est pas entièrement vrai. On peut en effet objecter que Madrid a été la principale bénéficiaire du développement économique de l’Espagne ces vingt-cinq dernières années. Avec 16 % de la population espagnole, la Catalogne apporte 22 % des recettes fiscales nationales, mais ne reçoit que 8 % des investissements publics. Ce déséquilibre touche particulièrement la santé, les transports publics et l’éducation, des secteurs confrontés à une demande croissante en raison de l’arrivée de plus d’un million de migrants, le chiffre le plus élevé de toutes les régions autonomes.

La tension s’intensifie à la suite des élections régionales anticipées convoquées par M. Mas le 27 septembre 2015, afin de mettre à profit le résultat du -référendum de l’année précédente. -Ensemble pour le oui, une liste formée par CiU, ERC et quelques petits partis, obtient 39 % des suffrages et 62 sièges. La Candidature d’unité populaire (CUP, formation ultranationaliste et farouchement anticapitaliste) obtient 8,21 % des voix et 10 élus. Cependant, même ensemble, ces partis ne disposent pas d’une crédibilité suffisante pour faire prospérer une déclaration d’indépendance. En face, ils y a le PP  catalan et le parti Citoyens (Ciudadanos, centriste), avec 36 sièges et 26,39 % des voix, tous deux favorables au statu quo. Entre les deux, avec 27 sièges, il y a le groupe Catalogne oui, c’est possible - formation proche de Podemos, gauche radicale – , qui souhaite une réforme du statut d’autonomie, et les socialistes, qui prônent une solution fédérale. Artur Mas annonce malgré tout qu’il organisera un référendum pour se diriger vers un Etat catalan indépendant.

Amertume et divisions

Toutefois, M. Mas n’est pas reconduit à la tête de la Généralité. La CUP s’y oppose, pour se venger de sa politique d’austérité. L’ancien maire de Gérone Carles Puigdemont est investi à sa place, le 9 janvier 2016. Convergence était déjà été ébranlée par les révélations de 2014 sur la fortune cachée de Jordi Pujol dans divers paradis fiscaux. Pour le PP de M. Rajoy, lui-même embourbé dans les affaires de corruption, c’est un soulagement bienvenu. Convergence change de nom en septembre 2016 pour devenir le Parti démocrate européen catalan (PdeCAT). De plus, pour avoir appelé au référendum de novembre 2014, M. Mas est jugé le 13 mars et condamné à deux ans -d’interdiction d’activité politique.

Aiguillonnée par la CUP, la nouvelle coalition nationaliste de M. Puigdemont annonce témérairement un référendum définitif sur l’indépendance catalane. Le gouvernement du PP refuse de négocier et se jure d’y faire obstacle par tous les moyens. Le désastre qui en a résulté aurait pu être facilement évité. Vu la probabilité qu’il n’y ait pas de majorité pour l’indépendance, Mariano Rajoy aurait pu proposer qu’une consultation, si elle recueillait une majorité des voix, disons 60 %, avec une participation d’au moins 70 %, puisse ouvrir la voie à des discussions sur le statut d’autonomie de 2005. Cela aurait à coup sûr accru le nombre de citoyens catalans, déjà majoritaires, qui ne veulent pas se séparer de l’Espagne.

Contrairement aux partisans de la CUP, ils redoutent qu’un nouvel Etat catalan souverain se heurte à d’immenses difficultés économiques et à la quasi-impossibilité de réintégrer l’Union européenne, où il se heurterait au veto assuré de l’Espagne et sans doute de la France, de l’Italie et de la Belgique.

M.Rajoy choisit toutefois de faire échec au référendum d’indépendance du dimanche 1er octobre, avec l’intervention brutale des 10 000 policiers et gardes civils espagnols déployés en Catalogne. Les tirs de balles en caoutchouc et le recours excessif à la force à l’encontre de femmes et de personnes âgées ont rappelé des souvenirs de la dictature franquiste. Les affirmations des porte-parole du PP selon lesquelles ces violations des droits de l’homme étaient « proportionnées », affirmations reprises par le roi, Felipe VI, le 3 octobre, ont marqué un retour au passé. Des centaines de Catalans se sont fait matraquer, dont beaucoup qui avaient l’intention de voter contre l’indépendance. C’est comme si M. Rajoy ignorait ce schéma récurrent de l’histoire espagnole qui veut que le séparatisme catalan se nourrisse de l’intransigeance centraliste de Madrid. Cependant, sachant que l’anticatalanisme est cultivé en Espagne depuis quarante ans, le chef du gouvernement a calculé qu’il y avait un gain électoral important à tirer de son inflexibilité. A court terme, il a bien joué.

Seuls 43 % des électeurs ont participé au référendum, dont 90 % se sont exprimés en faveur de l’indépendance. On était loin du mandat revendiqué par Carles Puigdemont pour sa déclaration unilatérale d’indépendance du 27 octobre. Le déclenchement de l’article 155 de la Constitution par M. Rajoy en vue de suspendre l’autonomie régionale a conduit à l’arrestation de dirigeants -politiques catalans et à la perspective qu’ils soient poursuivis pour sédition, rébellion et détournement de fonds publics, faits pour lesquels ils sont passibles de 30 ans de prison. Les fonctionnaires, qui ont pris les rênes de l’administration catalane à la suite de l’application de l’article 155, demandent déjà que la langue administrative soit l’espagnol. Les élections régionales convoquées le 21 décembre verront peut-être un recul du vote indépendantiste, mais il est peu probable qu’elles fassent disparaître les séquelles de l’amertume et des divisions laissées par les événements de ces dernières semaines. Une réforme de la Constitution espagnole et l’ouverture de négociations sur un nouveau statut catalan seraient à même de panser les plaies, mais Mariano Rajoy ne paraît guère disposé à envisager ce genre de happy end.

(Traduit de l’anglais par Juliette Kopecka)

Paul Preston, spécialiste de l’histoire contemporaine espagnole : Espagne, et plus particulièrement de la guerre d’Espagne (1936-1939). Il est notamment l’auteur d’ « Une guerre d’extermination : Espagne 1936-1945 » (Belin, 2016)

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Sezesioen geopolitika

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AsierBlasAsier BLAS – Estatu independente berri bat jaiotzeko bi baldintza behar dira: indarkeriaren monopolioa aldarrikaturiko lurraldea eta nazioarteko aitortza. Lehenengo baldintza hiru arlotan gauzatzen da, bortxa legitimoa inposatzea, zergak kobratzea eta justizia egikaritzea. Bigarren baldintzak, aldiz, herrialdez herrialde bilatzen du estatu berriaren aitortza, arrakasta neurtzeko adierazlerik egokiena nazioarteko erakundeetan ordezkaritza lortzea da, Nazio Batuen Erakundean (NBE) kide oso gisa sartzea litzateke maila gorena. Argia.eus-etik ateratako Iritzi Artikulua. 

Herrialde batzuek bi baldintzak partzialki lortzen dituzte edo bakarra erdiesten dute osotasunean, bestean aurrera pausoren bat emanez edo ez. Horrela, estatu batzuek nazioarteko aitortza dute, baita gradu inportantean eduki ere. Adibidez, Palestinako Estatuak 130 herrialderen aitorpena du eta NBEko Batzarreko kide behatzailea da. Saharako Errepublika Arabiar Demokratikoak hamarnaka nazioarteko aitortza ditu, baina Palestina bezala, de facto ez da independentea.

De facto independenteak diren herrialdeek nazioarteko potentzia baten babesa behar dute isolamendu ekonomikoari aurre egiteko eta indarkeriaren monopolioa segurtatzeko. Ipar Zipreko Turkiar Errepublika ez litzateke bideragarria izango Turkiaren babesik gabe, ez litzatekeen bezala Karabakh Garaiko Errepublika (Nagorno-Karabakh) Armenia gabe, Kosovo Mendebaldea gabe edo Transnistria, Abkhazia, Hego Osetia eta Donbass Errusia gabe. Katalunia baina, ezin da herrialde guzti horiekin parekatu, besteak beste, mendebaldeko inperioaren bihotzean dago eta aberatsa da, horregatik, ez dago prest benetako aldebakarreko sezesio bat aurrera emateko aita/ama bitxirik gabe, indarkeriaren monopoliorik gabe eta nazioarteko aitortza gabe. Kataluniak martxan jarri duena estrategia berritzaile bat da: jatorrizko estatua presionatzea era baketsu eta demokratikoan eseri dadin negoziatzera autodeterminazio eskubidearen aitortza eta haren egikaritzea.

Kataluniako aldebakarreko sezesioa
etxean eta atzerrian aurrekari arriskutsu bat bezala ikusten du
mendebaldeak.
Adibidez, nola defendatu ahal izango lukete
EBk eta NATOk Kataluniako aldebakarreko sezesioa
eta Krimeakoa kondenatu?

Geopolitika da Kataluniako ahulgunetako bat. SESB eta Jugoslavia zatitzeko proiektuak eta desioak asko ziren aspalditik, ez da azkarra izan behar praxia eta arlo diplomatikoaren arteko hizkera bereizteko. Esloveniako erreferenduma gertatu aurretik mendebaldetik arma saltzen zitzaizkien Eslovenia eta Kroaziari eta AEBetako kongresuak Jugoslaviari finantzazioa ukatu eta errepublikei soilik finantzatzeko legea onartu zuen. Bestalde, mendebaldeak ez zuen inoiz onartu Baltikoko herrialdeen okupazio sobietarra, eta esate baterako, 1983an, Europako Parlamentuak mozio bat onartu zuen okupazioa salatuz eta Baltikoko herrialdeen independentzia berrezartzearen alde.

Kataluniako aldebakarreko sezesioa etxean eta atzerrian aurrekari arriskutsu bat bezala ikusten du mendebaldeak. Adibidez, nola defendatu ahal izango lukete EBk eta NATOk Kataluniako aldebakarreko sezesioa eta Krimeakoa kondenatu? Krimean 1990eko hamarkadan bi erreferendum antolatu ziren soberania aldarrikatzeko, trukean Kievek autonomia bahitu, argindarra moztu eta presidentea kargugabetu zuen. 2014an agertokia errepikatu eta hirugarren erreferendum batean hauteskunde erroldaren %83,1ek babestu zuen sezesioa. Tartean estatu kolpe bat egon zen Kieven eta Krimeak ejertzito eta estatu indartsu baten babesa izan du, Errusiarena.

Kataluniak bide bakarra du Espainiaren gaineko presioa handitzeko. Kostu baxuko independentziaren propaganda bukatu da. Espainia negoziatzera derrigortzeko mendebaldearen irudiak sufritu behar du gatazka honekin. Horren adierazle bada Putinek eginiko adierazpenak moral bikoitza mahai gaineratuz afera honetan. Presioak gora egiten jarraituko du aldebakarreko independentzia aldarrikapena hilabeteak iraungo duen desobedientzia zibileko ariketa erraldoi batekin uztartzen bada, eta horrek kostu ekonomiko eta pertsonalak sortuko ditu.

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Ils étaient là

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Ilsétaientlà!Tandis que la France “d’en haut” célébrait un braillard alcoolo, un fraudeur fiscal accro à l’arbre à cames, pour complaire à une France “populaire” décérébrée, à quelques centaines de mètres de là, le Pays Basque marchait pour demander à la même France d’en haut, de faire mouvement en faveur de la paix et des prisonniers basques dispersés dans l’hexagone et la péninsule.

Ils étaient venus de nos lointaines provinces pour faire entendre leur voix à l’endroit même où la France d’en haut se sait toute puissante.

Ils étaient des milliers, jeunes et aussi moins jeunes, bravant la lassitude d’un long voyage et de nuits blanches, partageant le temps d’un week-end la fatigue des familles des preso qui vivent ce calvaire chaque semaine, pour rendre visite à l’enfant, au parent, incarcéré à des centaines de kilomètres.

Elles étaient là ces familles, plus dignes et plus motivées que jamais en dépit de la souffrance de la séparation, en dépit des vexations subies depuis des décennies, en dépit du danger encouru sur le trajet des visites, en dépit de la mort qui rôde au détour d’une route enneigée.

Ils étaient là les marcheurs fluorescents au terme du long périple de prison en prison pour dire aux incarcérés, on ne vous oublie pas, et aux autorités, ne les oubliez pas.

Ils étaient là, en tête de cortège, nos élus pour peser de tout leur poids sur la balance afin que le fléau de la justice penche enfin vers la paix et l’application du droit aux prisonniers basques.

Ils étaient là les joaldun, balayant embûches et entraves sur le chemin de la paix, chassant l’esprit mauvais de la haine et de la vengeance.

Ils étaient là. Nous étions là. Pour demander que les gouvernements de Paris et de Madrid appliquent enfin à nos preso le droit, le droit commun, en les rapprochant au plus près de leurs familles, en libérant les libérables, en relâchant les malades pour être correctement soignés.

Oui, elle était belle cette communion de tout un peuple, si loin de sa maison, si proche de ses exilés et de ses emprisonnés. Paris, Madrid, entendez son cri. Le temps de la haine et de la vengeance est révolu. Les artisans de la paix vous l’ont dit à Luhuso en décembre et à Bayonne en avril. Vous ne pouvez pas rester sourds durant des mois encore. Il en va de la paix, il en va de la vie.

Urdamuno

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Lettre ouverte pour une solution écologique

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ParkingLaRhuneL’association Ascain Cadre de Vie / Azkaine Bizi Inguramena vigilante sur les projets concernant l’aménagement du bourg d’Ascain, la densification des constructions, du bétonnage du Site inscrit du Labourd et de l’aménagement de la Rhune a publié fin décembre deux missives. La première concerne les travaux de la « Piste des Carrières » et a été adressée au Ministre, au Préfet de Région, au Directeur de la DREAL à Poitiers. La deuxième, qu’Enbata.Info publie en intégralité, concerne l’aménagement de la Rhune, et a été adressée à M.LASSERRE, M. ETCHEGARAY, à M.MOULIA et au directeur de l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitude).

ASCAIN CADRE DE VIE-AZKAINE BIZI INGURAMENA 
188 Chemin d’Etxezaharreta
64 310 ASCAIN
ascaincadredevie@gmail.com

Monsieur,

Nous tenons à attirer votre intention sur les inquiétudes des habitants d’Ascain concernant le projet d’aménagement de la Rhune

Lors de l’interview de monsieur LASSERRE dans le Sud-Ouest du mardi 19 décembre, celui-ci a dit «Nous travaillons d’abord sur la sécurité de la Rhune pour organiser le réceptif en bas du site avec la commune de Sare et en haut avec la Navarre»
Nous nous posons la question, Ascain est-il absent de cette réflexion ou bien les représentants d’Ascain sont-ils absent s de la discussion ?

Actuellement le village d’Ascain, pendant la période estivale, souffre d’une augmentation très importante de la circulation automobile.

Si Sare tire bénéfice de l’activité du Petit Train de la Rhune, Ascain en subit par contre les nuisances. L’accès au Col de Saint Ignace se fait pour l’essentiel par la commune d’Ascain. L’importance de ce trafic, pendant l’été, est à l’origine d’embouteillage, de pollution dans le bourg d’Ascain.

Les politiques actuelles des villes en matière de circulation sont de limiter l’accès des centre villes aux automobiles par le développement des transports en commun, ceci est transposable pour l’accès au Petit train de la Rhune par Ascain.

M. Daniel MOULIA, directeur adjoint des services et responsable de l’antenne bayonnaise du Conseil Départemental a déclaré dans une interview en 2016 que l’accès en voiture au pied du site est un enjeu de taille «Il y a eu une expérimentation de navette avec l’Agglo Sud Pays Basque en partant d’Ascain qui n’a pas été convaincante à ce jour». Un aménagement du parking situé sur la commune de Sare sera de toutes façons nécessaire.

Mais pour cette expérimentation de navette, a-t-on mis en place la bonne organisation ? Ce système existe déjà au niveau de nombreux aéroports, de sites touristiques en France et à l’Etranger et a prouvé son efficacité. Ce système n’est donc pas à inventer mais à appliquer.

Réservation et paiement internet, délivrance d’un numéro de code et retrait, sur le parking en l’occurrence, du billet d’accès au petit train et à la navette. Le parking serait gratuit. A l’entrée d’Ascain sur la D 918 existe le terrain de l’ancien camping maintenant propriété de L’Etat pouvant servir de parking. La même organisation pourrait-être mise en place à partir de Saint-Jean-de-Luz ou du village de Sare. A Saint-Ignace, le parking serait payant à un tarif dissuasif et gratuit pour les handicapés. Un arrêt pourrait-être prévu au centre d’Ascain pour ne pas léser le commerce local. L’aménagement de l’intersection Pont d’Ascain –D 918, actuellement des feux rouges, devrait-être également modifié pour fluidifier la circulation à ce niveau stratégique.

Il ne semble y avoir que des avantages à la mise en place de cette organisation, cela diminuerait la pression automobile sur le bourg d’Ascain avec moins d’embouteillage, moins de pollution, moins de stress pour les automobilistes, une circulation locale facilitée. Sur le Col de Saint Ignace, la pression automobile serait moindre, nécessitant moins de destruction d’espaces naturels pour l’agrandissement des parkings (utilisés que 3 mois de l’année).

Le but final n’est pas de limiter la fréquentation au Petit Train de la Rhune mais d’en limiter les conséquences sur le bourg d’Ascain. D’ailleurs tous ces problèmes résultent de l’exploitation touristique du Petit Train par une structure publique l’EPSA, il revient au Conseil Départemental de prendre en charge les solutions à toutes ces nuisances.

Il s’agit d’une solution écologique à un problème environnemental, et à des nuisances apportées aux Askaindars.

Pour que le bourg d’Ascain ne soit pas l’oublié de ce projet d’aménagement de la Rhune, nous faisons appel à vous, Monsieur le Président de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, pour intervenir auprès du Président du Conseil Départemental pour qu’il apporte et prenne en charge une solution aux nuisances supportées par la population d’Ascain.

Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

Monsieur OZCARIZ Dominique
Président de l’Association
ASCAIN CADRE de VIE-AZKAINE BIZI INGURAMENA

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« Les autorités françaises font fi du règlement de Dublin III »

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MigranteakA la mi-décembre dernier  30 élus de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque adressaient  une lettre au Président de la République attirant l’attention de ce-dernier sur la précarité des conditions d’accueil au PRAHDA de PAU et sur le sort réservé à 21 des migrants accueillis au CAO de Bayonne jusqu’à là. Comme l’explique le  Collectif Solidarité Migrants « ces 21 migrants ont n’ont déposé que leurs empreintes en Italie, ils n’ont pas formulé de demande d’asile dans ce pays. Et pourtant, ils ont aussi été transférés à PAU, étiquetés ‘’dublinés’’ catégorie IT2 (IT=Italie ; 2= pas de formulation de demande d’asile). Les autorités françaises font fi du règlement de Dublin III dans son article 20.2. Le droit d’asile est attaché à la personne, pas à un pays.« 

Migranteak1Suite à la lettre ouverte remise le 16 décembre à tous les élus de la CAPB par les « Collectif Solidarité Migrants » les 30 signataires ci-dessous listés ont écrit au Président.  Ils se veulent soutien et relais des 30 associations, organisations et des 320 citoyens membres du Collectif Solidarité Migrants. Etorkinekin, du Cercle de Silence et des Bénévoles du CAO.

Mesdames et Messieurs les Elus

de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque

15 avenue Foch – CS 88507 – 64185 Bayonne Cedex

Monsieur le Président de la République

Palais de l’Elysée

55 Rue du Faubourg Saint Honoré

75008 PARIS

Le 16/12/2017

OBJET : Les migrants du CAO de BAYONNE relevant de DUBLIN III.

Monsieur le Président de la République,

Elus de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque, nous souhaitons vous saisir des vives inquiétudes  exprimées par les associations et les citoyens bénévoles du Pays Basque qui hébergent, accompagnent et favorisent l’accès à la demande d’asile de migrants dont le premier pays d’accueil européen est autre que celui de la France.

Nos associations et de nombreux bénévoles se sont mobilisés, avec les services de l’État, dont l’OFII, pour accueillir chaleureusement et dignement 25 migrants en majorité Soudanais dans un CAO à l’AFPA de Bayonne et tenter de répondre le mieux possible à leurs besoins.

Ces mêmes citoyens nous alertent sur ce qu’ils considèrent comme une dégradation des conditions d’accueil proposées à ces migrants en les transférant au PRAHDA de PAU.

Vingt-un de ces migrants relèvent du règlement (UE) N° 604/2013 du 26 juin 2013, dit « DUBLIN III », mais souhaitent demander l’asile en France car ils ne l’ont pas fait dans le premier pays d’accueil, l’Italie.

Ces bénévoles, au contact quotidien de ces candidats à l’asile en France, nous préviennent aussi, qu’en la matière, l’Etat fait fi de ses engagements européens. Il s’honorerait en respectant l’article 20.2 de ce même règlement (*).  Ces Soudanais ne souhaitent pas retourner en Italie. Ce pays n’a-t-il pas officiellement et clairement annoncé son incapacité à les accueillir dans des conditions dignes et réglementaires ? Cette carence a été reconnue notamment par le Tribunal Administratif de Bordeaux.

Les Autorités Administratives Françaises doivent autoriser ces 21 migrants à formuler une demande d’Asile en France, et faire en sorte que l’OFPRA considère leur situation en leur permettant d’exprimer les dangers auxquels ils ont été exposés au Darfour et les craintes qu’ils ont d’y retourner.

En espérant que vous prendrez en considération la requête de ces citoyens qu’en qualité d’élus de la Communauté d’Agglomération nous appuyons,

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, nos respectueuses salutations.

Ci-dessous la liste des signataires

(*) « Une demande de protection internationale est réputée introduite à partir du moment où un formulaire présenté par le demandeur ou un procès-verbal dressé par les autorités est parvenu aux autorités compétentes de l’État membre concerné. » Art. 20.2

Migranteak2

Elu.e.s de la Communauté d’Agglomération Pays Basque

Euskal Hirigune Elkargoko hautetsiak

 

Maire

Léonie AGUERGARAY – Maire de Musculdy – Déléguée Communautaire

Jean-Michel ANCHORDOQUY – Maire de Bidarray – Délégué Communautaire

Bruno CARRERE – Maire d’Ustaritz – Délégué Communautaire

Alain CASTAING – Maire de Jatxou – Délégué Communautaire

Monique ELGOYHEN –  Maire de Lichans-Sunhar – Déléguée Communautaire

Maite ECHEVERRIA – Maire d’OSSAS-SUHARE – Déléguée communautaire

René ETCHEMENDY – Maire de Suhescun – Déléguée Communautaire

Jean-Michel GALANT – Maire d’Ascarat – Déléguée Communautaire

Joseph GOYHENEIX – Maire de Lecumberry – Délégué Communautaire

Adjoint.e

Marc BERARD – Adjoint au maire Bidart – Délégué Communautaire

André BERTHET – Adjoint au maire Anglet – Délégué Communautaire

Martine BISAUTA – Adjointe au maire Bayonne – Déléguée Communautaire

Nicole BUTORI – Adjointe au maire Hendaye – Déléguée Communautaire

Sophie CASTEL – Adjointe au maire Bayonne – Déléguée Communautaire

Peio CLAVERIE – Adjoint au maire de Biarritz – Délégué Communautaire

Antton CURUTCHARRY -  Adjoint au maire Saint Etienne de Baigorry – Délégué Communautaire

Christian DEVEZE – Adjoint au maire Cambo les Bains – Délégué Communautaire

Iker ELIZALDE – Adjoint au Maire Hendaye – Délégué Communautaire

Françoise GALLOIS – Adjointe au maire Ustaritz – Déléguée Communautaire

Ghislaine HAYE – Adjointe au maire Biarritz – Déléguée Communautaire

Elu.e

Philippe ARAMENDI Elu d’Urrugne  – Délégué Communautaire

Mathieu BERGER Elu Bayonne – Conseiller régional – Délégué Communautaire

Jean-Jacques DOYHENART – Elu Anglet – Délégué Communautaire

Marie José ESPIAUDE – Elu Boucau – Déléguée communautaire

Maialen ETCHEVERRY – Elue Biarritz – Déléguée Communautaire

Marie Picard FELICES – Elue Bayonne – Déléguée communautaire

Iñaki IBARLOZA Elu Ciboure – Délégué Communautaire

Jean-Claude IRIART Elu Bayonne –  Délégué Communautaire

Pascal LAFITTE Elu St Jean de Luz -  Délégué communautaire

Guy MONDORGE Elu Anglet – Délégué Communautaire

 

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Une Commission Vérité et Réconciliation pour l’Espagne ?

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CVR

Magalie BESSE, directrice de l’Institut Universitaire Varenne

L’Institut Universitaire Varenne et l’Institut d’Etudes Ibériques et Ibérico-américaines de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour organisent un Forum public relatif aux violations des droits de l’Homme commises durant la Guerre civile, le franquisme et le conflit basque. Ouvert à toutes et tous, il est destiné à alimenter la réflexion quant à la pertinence de créer une Commission Vérité et Réconciliation (CVR) en Espagne concernant ces violences. Ce forum est organisé dans le cadre d’un colloque international consacré aux CVR en Amérique latine.

Forum public « Guerre civile, franquisme et conflit basque
Une Commission Vérité et Réconciliation pour l’Espagne ? »

Samedi 3 février 2018 – 9h à 13h (amphi 400, Campus de la Nive, Bayonne)
Renseignements et inscriptions :
magalie.besse@fondationvarenne.com / tél : 06 87 13 33 00

Les CVR sont des organes propres à la Justice transitionnelle, qui est destinée à répondre à des violations graves et systématiques des droits de l’Homme, généralement commises dans le cadre d’un conflit ou d’une dictature. L’avènement cette Justice spécifique résulte d’un double constat. Le jugement ordinaire des auteurs de telles violations est en premier lieu généralement impossible en raison du contexte politique (négociations entre les tenants de l’ancien régime et l’opposition ou au contraire victoire d’un camp sur l’autre) et/ou de difficultés pratiques (crimes trop anciens ou trop nombreux, système judiciaire précaire etc.). Le recours à l’amnistie et à l’amnésie, qui fut très longtemps pratiqué pour favoriser la réconciliation présente en second lieu de graves écueils. Non seulement il est désormais jugé contraire aux standards démocratiques internationaux, mais le risque est également fort que les violations persistent ou ressurgissent dans les pratiques du nouveau régime et/ou de ses contestataires.

La Justice transitionnelle a pour ambition de répondre à ce défi au travers de mécanismes innovants destinés à satisfaire les droits à la vérité, à la Justice, à la réparation et à la non-répétition des violations pour les victimes et la société dans son ensemble. Les CVR occupent une place de choix parmi ces mécanismes.

Composées d’experts indépendants, elles sont mandatées pour une durée limitée, afin d’enquêter sur les violations commises pendant une période déterminée du passé. Leur travail se fonde sur le recueil de témoignages, des enquêtes et l’organisation d’audiences publiques. Elles rédigent enfin un rapport répertoriant les violations et proposant des réparations et des mesures destinées à prévenir leur résurgence. Les CVR ne condamnent pas pénalement les auteurs, au contraire susceptibles de bénéficier d’immunités judiciaires en échange de leurs témoignages. Elles sont en revanche centrées sur les victimes et supposées favoriser la réconciliation, ainsi qu’une démocratisation véritable, grâce à la construction et la reconnaissance de la vérité et à l’octroi de réparations.

Typique des années 1970, la transition démocratique espagnole s’est quant à elle organisée autour d’un pacte d’amnistie, empêchant toute condamnation ou même mémoire des violations commises depuis la Guerre civile. La Ley de memoria histórica (2007) a certes marqué une rupture, sans toutefois remettre en cause pleinement ce modèle, perpétuant ainsi des frustrations conséquentes dans divers secteurs de la société.

La fin définitive de la lutte armée d’ETA a en outre relancé le débat. Cette lutte armée fut en effet, pour les uns, un motif pour refuser jusque-là toute Justice transitionnelle en Espagne, tandis qu’elle était au contraire pour les autres la démonstration de sa nécessité. Aujourd’hui, la question de la mise en place d’une CVR dans ce pays est donc tout à la fois importante et sensible.

Elle sera le cœur du Forum public organisé le samedi 3 février. Suite à une présentation par Sophie Baby retraçant l’histoire des violations commises, plusieurs témoignages de victimes (ETA, GAL, guerre civile, franquisme) seront le fondement d’un débat entre des experts sur la pertinence d’une CVR. Le Professeur Jean-Pierre Massias en prononcera enfin les conclusions.

Forum public « Guerre civile, franquisme et conflit basque
Une Commission Vérité et Réconciliation pour l’Espagne ? »

Samedi 3 février 2018 – 9h à 13h (amphi 400, Campus de la Nive, Bayonne)
Renseignements et inscriptions :
magalie.besse@fondationvarenne.com / tél : 06 87 13 33 00

Forum Forum1 Forum2

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Il faut dépasser le cadre des États-nations

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EuropedesPeuplesArticle de Paul Molac est député de la circonscription de Ploërmel et conseiller régional de Bretagne publié dans le Peuple Breton.

La victoire récente des nationalistes corses est éclatante. Certaines personnes ont bien essayé de faire peur sur l’indépendance de la Corse et, ce qui, pour les continentaux, est considéré comme un peu folklorique : la co-officialité de la langue et le rapprochement des prisonniers. Disons-le clairement, l’argument sans doute le plus utilisé est la balkanisation, la désagrégation de l’Europe après le Brexit, la Catalogne et la Corse. Même Jean-Luc Mélenchon croit voir dans les nationalistes corses des alliés anti-européens.

Pourtant, ce nationalisme corse, qui est davantage autonomiste qu’indépendantiste, n’est pas de la même nature que le nationalisme français porté par Jean-Luc Mélenchon ou par Marine Le Pen, voire par des membres de partis politiques nationaux démocratiques. La grande différence est que les petits peuples, au moins en Europe occidentale, voient leur avenir dans l’Europe. Une Europe qui les respecterait et qui fait une véritable politique de cohésion territoriale. Les Catalans qui sont contributeurs nets au budget européen veulent y rester. Les Écossais parlent de quitter ce Royaume-Uni qui a dit non à l’Europe pour justement y rester. Les Corses avouent que l’indépendance, si elle devait arriver, ne serait que pour dans longtemps et les Bretons, qui ont souvent un fort sentiment de vouloir gérer eux-mêmes une partie de leurs affaires, seraient dans le même cas de figure. Ces peuples ont tout simplement le sentiment de leur faiblesse dans un monde où les grands États ont des tailles continentales. Ce sont des peuples et des nations, sans même parfois avoir été des États, qui n’ont pas de sentiment de supériorité, pas de volonté d’hégémonisme, et acceptent souvent le dialogue et, dans la plupart des cas, la pluralité des appartenances. Par contre, ils ne veulent plus être niés et méprisés.

Le nationalisme des grands États-nations qui se sont construits historiquement contre l’idée d’Europe est différent. Il est hégémonique et exclusif. Exclusif car ces grands États n’acceptent pas la pluralité des appartenances. Il ne peut y avoir qu’un seul peuple, qu’une seule nation, qu’un seul État. Dans les cas extrêmes de cette idéologie, comme en France, ils refusent de reconnaître leurs minorités, les nient juridiquement et entretiennent à dessein la confusion entre citoyenneté et nationalité. Ils sont hégémoniques, se présentent comme universels et mythifient le souvenir d’avoir été des grandes puissances mondiales et coloniales. L’Europe, ils la veulent à leur image, n’hésitant pas à utiliser la guerre, comme l’Espagne, puis la France et enfin l’Allemagne, voire le Royaume-Uni. Pendant trois siècles, ils ont entretenu une guerre civile européenne soit pour dominer, soit pour empêcher le pays le plus puissant de les dominer.

Ce n’est qu’en 1945 que les Européens se sont décidés à changer leur modèle. Ils ont compris que dans le monde qui s’annonçait, ils risquaient fort d’être dominés par des États extra-européens. Cette vision de leur faiblesse future et de leur inconséquence qui s’est traduites par des millions de morts, les a incités à s’unir dans la diversité. Nous voyons cependant bien aujourd’hui que le souvenir de la seconde guerre mondiale s’estompant, les vieux démons resurgissent : ceux du nationalisme de conquête où le voisin n’est plus qu’une proie dont le destin est de devenir ce que nous sommes. La nostalgie guette des pays comme la Hongrie, l’Autriche ou encore la Pologne.

La France est sans doute l’archétype de ce phénomène. La droite regrette les grandes figures militaires, dont Napoléon. Elle rêve à une Europe qui ne serait qu’une grande France et refuse bien sûr de reconnaître les minorités qui la compose. Il est amusant de voir « le pays des droits de l’homme » refuser de signer toutes les conventions internationales qui parlent de minorités ou de langues régionales. Elle serait recalée si elle demandait aujourd’hui son entrée dans l’Union Européenne. Amusant de voir qu’un Breton comme moi est nié dans sa personnalité culturelle et nationale. Être breton cela n’existe pas dans le droit français, pas plus qu’être corse d’ailleurs. Encore plus amusant ou risible, les mêmes qui nous refusent toute existence légale en France ou en Europe, défendent les minorités ailleurs, les Kurdes par exemple. Un bel exemple de cartésianisme ou d’hypocrisie ? Pour la gauche nationaliste, qui n’a pas de mot assez dur pour le capitalisme français, la référence n’est plus Napoléon mais le peuple en armes, martyr pour sa liberté. Pour d’autres plus pragmatiques ce sera plutôt 1945. La France est pour eux l’État social par excellence. Le monde s’est arrêté soit à la période de la première révolution, soit à la reconstruction d’après-guerre.

En fait, les élections en Corse, en Catalogne ou en Écosse posent une question : comment faire évoluer nos États-nations vers des États plurinationaux résolument intégrés dans l’Europe ? Si nous n’empruntons pas cette voie, je crains que tôt ou tard, nous trouvions des formations politiques nationalistes et populistes qui réussiront à faire croire que ces États qui ont dominé le monde, peuvent encore le faire aujourd’hui et vivre sans se soucier des autres. Ils susciteront une réaction en retour des peuples niés comme ce fut le cas dans les années de la décolonisation. L’Europe sera vraiment en danger, car immanquablement, nous retomberons dans la guerre.

Nous devons également en finir avec un mythe : toute nation n’est pas destinée à avoir un État indépendant mais bien à s’inscrire dans une Europe plurielle, démocratique et respectueuse des peuples qui la composent. Le citoyen européen et français, de nationalité bretonne que je suis, le comprend totalement. Il convient donc de porter ce message dans les territoires qui sont les nôtres : en finir avec le bonapartisme et la centralisation pour aboutir à une vraie régionalisation, celle que l’on appelle autonomie. Le Président de la République aura-t-il la vision, le courage et la volonté d’emprunter cette voie qui nécessite un changement de la Constitution ? Avec l’élection des « natios » en Corse et certains dossiers bretons, nous le saurons bientôt. Mais pour faire de véritables réformes administratives, la case région est déterminante.

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Langue corse : l’hypocrisie de Macron

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MacronCorse

Article de Michel Feltin-Palas, Journaliste à L’Express, rédacteur en chef du service Régions

Emmanuel Macron a refusé d’accorder au corse un statut de co-officialité tout en se déclarant favorable au bilinguisme. Or, l’un ne va pas sans l’autre…

Comme on pouvait s’y attendre, Emmanuel Macron a refusémercredi dans son discours de Bastia d’accorder à la langue corse un statut de co-officialité sur l’île. Toutefois, il s’est dit « tout à fait favorable à l’esprit du bilinguisme », ce qui peut apparaître comme une avancée. À ceci près… qu’il n’est pas possible d’obtenir l’un sans l’autre.

On aimerait croire en effet que l’on peut arriver à une situation de bilinguisme sans donner des droits égaux à la langue corse et à la langue française. Or, toutes les situations internationales montrent que ce n’est pas le cas, comme on peut le voir par exemple sur l’excellent site de l’université de Laval, au Québec. Quand, sur un territoire, deux langues cohabitent, mais que l’une d’elle est favorisée au détriment d’une autre, c’est naturellement vers la plus puissante que les populations se tournent. Et cela est tout à fait logique dans la mesure où il en va de leur promotion sociale et de l’avenir de leurs enfants.

Nous pourrions tous parler provençal

La France en est d’ailleurs un « parfait » exemple. Depuis des siècles, le français est la seule langue des diplômes, de l’emploi, des sciences, de la culture « noble »… C’est pour cette raison qu’au fil du temps, les Alsaciens, les Bretons, les Gascons ou les Picards ont « spontanément » décidé de ne pas transmettre leurs langues historiques à leurs enfants. Si la France était née depuis Marseille et non à Paris, c’est la langue de Frédéric Mistral qui aurait disposé du même statut, et nous parlerions tous provençal !

On pourrait croire que cette tendance à l’unilinguisme est l’une des conséquences inéluctable d’une « modernité » contre laquelle on ne pourrait rien faire. Sauf qu’il n’en va pas de même chez certains de nos voisins. En Suisse, par exemple, pays développé s’il en est, le suisse alémanique se porte à merveille à Berne et à Zurich, tandis que le français est florissant à Genève. Cela parce que ces deux langues bénéficient d’un statut égal dans la vie publique, intellectuelle et économique, tout comme l’italien et le romanche dans leur zone géographique respective. Plus éclairante encore est la situation, désormais célèbre, du catalan. Cas d’école quasi parfait puisqu’il s’agit d’une langue « régionale » parlée dans deux pays voisins. Or, qu’observe-t-on ? Le taux de locuteurs avoisine les 50 % outre-Pyrénées tandis qu’il est estimé chez nous à… 1 %.

On le comprend : aucune langue du monde n’est destinée à disparaître. Tout dépend des politiques publiques dont elle est l’objet. Or, force est de constater que celles menées jusqu’à présent par la France aboutissent à des résultats désastreux. Dès lors, dire, comme Emmanuel Macron, que l’on est « favorable au bilinguisme » sans prendre les seules mesures qui permettraient de le mettre en place concrètement relève soit d’une totale incompétence soit d’une totale hypocrisie.

Sur le marché du travail, c’est l’anglais qui est exigé

Le chef de l’Etat a certes avancé un argument de fond pour justifier sa position. « Jamais je ne pourrai accepter qu’on réserve tel ou tel emploi à celui qui parle corse, car là, ce serait un moins », a-t-il expliqué. Sans se demander si, depuis des siècles, l’obligation pour des millions de Français de renoncer à leur langue historique n’était pas, elle aussi, un « moins ». Sans s’interroger ce qu’il deviendrait du français au Québec si les anglophones raisonnaient de la même manière. Et sans comprendre qu’il se trompe d’adversaire : dans de nombreuses offres d’emplois déposées en France, c’est l’anglais qui est exigé…

En réalité, la véritable raison de l’opposition du chef de l’Etat est ailleurs et elle est connue : comme tous ses prédécesseurs, il souhaite la disparition des langues régionales, de crainte que leur pratique ne réveille les sentiments identitaires et ne menace l’éclatement d’un pays culturellement disparate, le seul en Europe à voir cohabiter sur son sol les cultures latine, celte, germanique et basque. L’argument est audible, mais, à l’évidence, Emmanuel Macron n’a pas osé l’avancer.

Longtemps, notre pays a lutté avec acharnement contre les langues régionales – le rapport de l’abbé Grégoire, en 1794, était titré: « De la nécessité d’anéantir les patois ». Aujourd’hui, il se contente de les laisser disparaître.

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Telefona eta Wi-fi arrenkura…

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"Atzo merkatüan nik "Nola zira?", eta parekoak arrapostüa...."Merde"....(pentsatuz "bai edo ontsa behar düta erran?"). Gau eskolan ebilia zen gogo handiz alta, bena plazako telefona galdu da eta euskararen wifia ez da denentako."

« Atzo merkatüan nik « Nola zira? », eta parekoak arrapostüa…. »Merde »….(pentsatuz « bai edo ontsa behar düta erran? »). Gau eskolan ebilia zen gogo handiz alta, bena plazako telefona galdu da eta euskararen wifia ez da denentako. »

Gotaineko haize epailea, Mixel Etxekopar

Lehen Frantziako herri euskalduna ginen eta orai Euskal Herriko herri frantsesa gira. Nor giren jakiteko behar gorria dugu. Nor giren izateko behar gorria dugu. Bena nor honek euskara galdu düanetik uduri zait galdu düala ipar orratza. Iparra ez dugu galdu, harek deiku irabazi, harek gutu garaitu. Eta garaipenak suposatzen du zerbaiten galtzea. Gure kasuan hebenko mintzajeen galtzea.

Guk Xiberoan euskal hitza galdu dugunean, biarnes hitza galdu dugun bezala, frantximantek ere galdu düe. Telefona galdu düe eta zailago zaiku komunikatzea. « Etxekoak » etxen mintzatzen ahal gira, gure etxeetan, gure pastoraletan, gure kantaldietan, gure « Etxekoak » antzerkian, bena telefona itzali zaiku, gure auzoek galdu düe, eta ez gütüe ezagutzen ahal gure hitzetan. Ezin düe gure mintzajea utzi sartzera, zerbaitek debekatzen balü bezala. Eta hau nahitara beno haboro oharkabez ene ustez.

Atzo merkatüan nik « Nola zira?« , eta parekoak arrapostüa…. »Merde« ….(pentsatuz « bai edo ontsa behar düta erran?« ). Gau eskolan ebilia zen gogo handiz alta, bena plazako telefona galdu da eta euskararen wifia ez da denentako. Frantses wifia bai oro eta bakotxarentako da, bena euskarazkoa ez düe kaptatzen, egunoroztako gauza sinpleenak ere ez dira wifi hortan igaraiten.

Berantago pastetx jaten esküak urinez beterik nintzan, lagun batek « Apetitü hon… c’est comme ça qu’on dit ? » Lagun hura hirutanhogeita hamar urte hontan Xiberoan bizi dela! Erran balü lehen partea, paso, bena bizi osoa Xiberoan eraman ondoan zergatik basa ahalke hau?

Eta beste hau ere. Antzerkia Maulen. Euskaraz. Antzerki hortan aurkezpena. Aurkeztu eta… pena. Hitz bat ere ez zait, ez zaiku euskaraz erranik izan.Wifi den mendrena uken bagunu Maulen, urrats ttipiñi bat bazatekean, frantximant batek erraiteko « Gaü hon oroer (Jai alai « Ororena » gelan baitzen), honki jin Mauleko Antzerki festibalera« . Ez. Bazatekean inglesez, espainolez ere, « Good night, bienvenidos » erraiteko, bena Etxahunen humeen mintzajean zorigaitzez ez!

Wifi arrenkura hau nola konpon genezake?  Nik ez dut eskuko telefonarik, bena smartphone berria eros niro gogotik banu arrapostua!

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Le gouvernement fait la sourde oreille

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Par la voie de Mme Delphine Gény-Stephann (à gauche), la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie (M. Bruno Lemaire, à droite), le gouvernement a montré sa méconnaissance totale du dossier des monnaies locales.

Par la voie de Mme Delphine Gény-Stephann (à gauche), la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie (M. Bruno Lemaire, à droite), le gouvernement a montré sa méconnaissance totale du dossier des monnaies locales.

Xebax Christy, président d’Euskal Moneta

Le gouvernement maintient son attitude de fermeture face à la volonté de la Ville de Bayonne de réaliser des paiements en eusko.

Suite à une question du sénateur Max Brisson au ministre de l’Économie Bruno Lemaire, le gouvernement a décidé de faire la sourde oreille et de laisser la justice trancher le conflit qui oppose la Mairie de Bayonne au Préfet des Pyrénées-Atlantiques, le Préfet s’opposant sur la base d’un arrêté obsolète de décembre 2012 à ce que la Mairie puisse effectuer des règlements en eusko (subventions, factures et indemnités des élus).

Plus grave, par la voie de sa secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie, Delphine Gény-Stephann, le gouvernement a montré sa méconnaissance totale du dossier, osant parler :

- de « perte de pouvoir d’achat pour les consommateurs », alors que 1 eusko = 1 euro
- de « risque de repli de l’activité sur le territoire », alors que les monnaies travaillent tout simplement à la relocalisation de l’économie
- ou encore de « distorsion de concurrence » alors qu’il s’agit de défendre le commerce de proximité face à la grande distribution !

Max Brisson a jugé « surréaliste » le différend qui oppose le Préfet à la Ville de Bayonne, et a « regretté » la réponse d’un gouvernement « peu à l’écoute des territoires ». La sénatrice PS Frédérique Espagnac a elle aussi posé une question au gouvernement, mais la réponse risque d’être similaire.

Pour soutenir la Ville de Bayonne et l’Eusko, tous à l’Eusko Eguna dimanche 4 mars à la Maison des associations de Glain, de 10h à 18h !

Pour Euskal Moneta, le tribunal administratif ne pourra que donner raison à la Ville de Bayonne : étant donné que la loi sur l’Économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014 intègre les monnaies locales complémentaires dans le Code monétaire et financier, et qu’un décret du 7 novembre 2012 autorise les Mairies à utiliser tous les moyens de paiement inscrits au Code monétaire et financier.

 

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10. Libertimendua Donapaleun

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LibertimenduaMattin IRIGOIEN – Donibane Garazik ospatu du berea, lehenago Irisarrik egina zuen, Aldudeko balean ere ari dira, Makea Lekornen berdin, Baionan ere zerbait ospatu dute jada, … ihauterien eredu zaharra biziberritzen ari da azkarki aurten. Heldu den igandean otsailaren 25ean Amikuzek du bere aldia, eta hamargarrena izanen baita, eder eta indartsu agertu nahiko dute bolant dantzari, musikari, bertsulari eta zirtzilek.

Otsailaren 25ean, igande goizeko 10etan abiatuko da karrika itzulia igerilekuko aparkalekutik, herriaren itzulia egin eta abere merkatu plazan kokatu arte 11etan, oren bat et’erdiko emanaldiarentzat, aipatu partaide guziak aldizka, zirtzilak usu orro eta behargabeko solasetan, dantzariak argi, garbi eta lerden, eta bertsulariak denen borobiltzeko prest, bestaren izpirituaren alde.

Halaere, ez bada ere deus salatzekorik, aurtengo afitxako marrazkiak zenbait pista emaiten ditu hunkiko diren gaieri buruz.

Ondotik ihauterietako bazkaria Airetik gelan izanen da usatu bezala, ikastolak eskainirik 16€tan. Azken terrentek ordu dute oraino beren izena emaiteko deituz: 06 81 51 96 83ra.

Neguko aro bat izaiteko arrisku guziak dira egun hortan ere, euria edo hotza. Baina pestaren helburua da iguzkia animatzea ager dadin gure gogoen eta zangoen berotzera. Azken urteetan, beti hala izan da, hastapenean ez bazen, eguerdi ondoan beti agertu baita. Hala izan bedi aurten ere!

Baina, mirakuilu horren ikusteko, hurbildu beharko da Donapaleuraino…

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